GRIMM, Frères – Les Wichtelmänner

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    AAjedrez
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      AAjedrez
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        Audio

        https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/grimm-freres-les-wichtelmanner.html

        Texte

        http://gallica2.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k67678g.zoom.f40.pagination.langFR

        GRIMM, Frères

        Les Wichtelmänner

        Un cordonnier était devenu si pauvre, sans qu'il y eût de sa faute, qu'il ne lui restait à la fin que tout juste assez de cuir pour faire une paire de soutiers. Dans la soirée, il tailla ce cuir afin de le coudre le lendemain, et, comme il avait la conscience en repos, il se mit tranquillement au lit après s'être recommandé au bon Dieu, puis s'endormit.

        Le lendemain, lorsqu'il eut fait sa prière et qu'il voulut se mettre a l'ouvrage, les deux souliers se trouvaient tout faits sur la table. Jugez de l'étonnement du bonhomme il ne savait que dire ni que penser, et il prit les souliers à sa main pour les regarder de plus près : ils étaient façonnés avec tant de soin qu'il n'y avait pas un faux point; c'était vraiment un ouvrage de maître!

        Bientôt un acheteur entra dans la boutique; et, comme ces souliers lui plurent, il les paya plus que le prix ordinaire, et le cordonnier put s'acheter de cet argent du cuir pour deux autres paires de soutiers, Il les tailla le soir, se proposant de les coudre le lendemain; mais il n'en eut pas besoin, car en se levant, il les trouva déjà tout faits, et les acheteurs ne tardèrent pas non plus à lui donner de quoi s'acheter du cuir pour quatre paires de souliers. Le lendemain matin encore, il trouva ces quatre paires toutes faites; et ce fut ainsi toujours de mieux en mieux ce qu'il taillait le soir, il le trouvait cousu et achevé le lendemain, de telle sorte qu'il eut, au bout de peu de temps, assez pour vivre sans souci, et que finalement il devint un homme aisé.

        Il arriva qu'un soir, quelques jours avant Noël, le cordonnier, ayant taillé ses souliers, dit à sa femme au moment de se coucher :

        « Qu'en dis-tu, femme? Si nous restions debout cette nuit pour voir qui nous aide ainsi? »

        La femme fut contente de ce propos et alluma une chandelle puis ils se cachèrent dans un coin de la chambre, derrière leurs habits qu'ils y avaient accroches, et se tinrent aux aguets.

        Quand la cloche eut sonné minuit, ils virent surgir deux petits hommes nus qui se mirent devant t'établi du cordonnier, prirent tout le cuir taillé et commencèrent avec leurs petits doigts à piquer si vite et à coudre avec tant d'agilité que le cordonnier, ébahi, ne pouvait les quitter des yeux. Ils ne cessèrent pas de travailler avant que tout fût achevé; et, laissant leur ouvrage sur la table, ils s'en allèrent au plus vite.

        Le lendemain, la femme dit au mari :

        « Nous sommes devenus riches par le travail de ces petits hommes; nous devrions bien nous montrer reconnaissants. Ils courent tout nus et n'ont rien sur le corps, ils doivent avoir froid. Sais-tu? Je vais leur coudre une chemise, un habit, des culottes et un gilet, et leur tricoter une paire de bas; et toi, tu feras pour chacun d'eux une paire de petits souliers. »

        Le mari y consentit de tout son coeur. Le soir, lorsque tout fut fini, ils mirent leurs cadeaux sur la table à la place du cuir taillé, et ils se cachèrent pour voir ce que les petits hommes allaient en faire.

        A minuit, les nains arrivèrent et voulurent se mettre immédiatement à l'ouvrage; en trouvant ces jolis vêtements au lieu de cuir, ils s'étonnèrent d'abord, puis ils montrèrent une joie folle. Ils s'habillèrent en grande hâte; et ils caressaient leurs habits et chantaient :

        « Ne sommes-nous pas des garçons gentils et galants?

        Pourquoi être des cordonniers plus longtemps? »

        Puis ils sautèrent et dansèrent partout, sur les chaises et sur la table. Enfin, ils s'en allèrent par la porte en dansant. Depuis lors, ils ne revinrent plus; mais le cordonnier vécut à son aise toute sa vie, et tout ce qu'il entreprit lui réussit à souhait.

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