Henri-Paul Motte - La Prise des Tuileries (1892)
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Deux Illustrations littéraires

L’insurrection, au son de La Marseillaise et ses conséquences sont communément appelées « le 10 août », « journée du 10 août », « prise des Tuileries », « insurrection du 10 août » ou « massacre du 10 août ».

La journée du 10 août 1792 (il y a 222 ans aujourd’hui) est le jour où l’Assemblée législative vote la suspension des pouvoirs du roi Louis XVI, qui va ensuite être emprisonné avec sa famille. Cette révolution est due à l’insurrection des Parisiens, et des divers patriotes volontaires venus de province, très en colère contre les menaces des envahisseurs prussiens. Ils sont également furieux du refus du roi d’accepter de mettre en application les lois votées qui mettaient en place les mesures militaires et politiques permettant de répondre à la situation dramatique de la France.

Nous vous présentons deux versions partisanes qui évoquent des faits assez semblables, mais interprétés très différemment par Jules Clarétie, dans Ruines et fantômes en 1873, et en 1875 par Georges de Cadoudal (neveu du général chouan, Georges Cadoudal guillotiné en 1804) dans l’article Le Dix Août.

Version Clarétie :
« Dans la nuit du 9 août 1792, à minuit, le tocsin sonna. C’était le signal. Paris se soulevait en masse et marchait sur les Tuileries. Il y avait fête aux faubourgs. Au quartier général des Enfants-Rouges, on était joyeux en respirant par avance l’odeur de la poudre. La rue de Lappe, le faubourg Saint-Antoine, le faubourg Saint-Marceau, étaient illuminés. Aux municipalités, la foule était grande. Pâles, mais souriants, les présidents des sections annonçaient au peuple que l’heure était venue de vaincre ou de mourir. […]
C’est le monde ébloui, c’est la parole de liberté, d’égalité, de fraternité traversant l’espace comme une bouffée d’air pur, c’est la souveraineté nationale reconnue, imposée, c’est l’effarement du passé devant ce présent irrésistible, c’est la France, enfin, notre pauvre et bien-aimée France, c’est la patrie sauvée, affranchie, délivrée, maîtresse d’elle-même, et, par sa grande idée de sacrifice et de dévouement, maîtresse aussi du monde. Vive la France ! »

Version De Cadoudal :
« La Révolution du 10 août n’a pas été l’œuvre du peuple. Elle est le fait d’une minorité infime et abjecte dirigée par un petit groupe de scélérats presque inconnus qui préparent tout dans l’ombre et se cachent au moment de l’action. […] Dans la nuit du 9 au 10 août, à minuit, le tocsin retentit tout à coup dans les tours des différentes églises de Paris. C’était le signal de l’insurrection. Au tocsin succède le bruit des tambours. On entend à la fois battre la générale et le rappel, le rappel au nom de l’ordre légal, la générale au nom de l’émeute. […]
Redisons-le avec tristesse, la journée du 10 août n’a pas été seulement la journée des bandits et des cannibales, elle a été la journée des lâches. »

Heureux anniversaire pour les uns, triste pour les autres…


Remarques :

Consulter les  versions textes de ce livre audio : Le 10 Août 1792 (Jules Clarétie), Le Dix Août (Georges de Cadoudal).

Références musicales :

Claude Joseph Rouget de Lisle, La Marseillaise, interprétée par Jean Noté (1858-1922) et l’Orchestre de l’Opéra (antérieur à 1922, domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 10/08/2014.

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