Monument de Alisher Navoï et Djami à Douchanbé

Les Paons

Navoï (1441-1501) et Djami (1414-1492) comptent parmi les plus grands esprits de leur temps. Dans cet entretien, ils échangent sur l’accouplement des paons… J’ai souvent remarqué qu’au Moyen Âge (ici, le Moyen Âge tardif), les connaissances scientifiques sur le monde animal étaient très limitées tant en Europe qu’en Orient. Les esprits les plus brillants, capables des pensées les plus hautes tant en philosophie qu’en théologie, lorsqu’ils se laissaient aller à regarder la nature, pouvaient émettre des opinions qui ne manqueraient pas aujourd’hui de faire sourire le premier venu.
Le livre des Monstres et prodiges d’Ambroise Paré (ca. 1510-1590) en est un bel exemple en Europe. Jetez, par exemple, un coup d’œil au chapitre IV et vous y apprendrez qu’un excès de semence pouvait produire des siamois, et qu’à l’inverse, chapitre VIII, un défaut de semence pouvait produire des nains.

Bibliographie :

Traduction : François-Alphonse Belin (1817-1877).

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Remarques :

Illustration : Un autre monument dédié aux deux grands poètes à Samarcande.

Version texte (scan original).

Références musicales :

Sobh shad baz : tasnif Afshar : Persian ; Rubai i Afshar : Persian, interprété par Paravaneh (189?-1928) (193?, domaine public).

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Livre audio gratuit ajouté le 11/03/2021.

2 Commentaires

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  1. Merci Anthin pour votre commentaire auquel je souscris pleinement. J’ai lu il y a quelque temps dans Le livre des vagabonds de Al-Hamadhânî, que par nuit noire, les chauves-souris ne sortaient pas car elles n’y voyaient rien. Avoir écrit cela au Xe siècle n’est en soi pas choquant puisqu’il faudra attendre le XVIIIe siècle avec les travaux de Lazzaro Spallanzani pour découvrir qu’elles « voient » par écholocalisation. Par nuit noire, sans lune, les chauves-souris sortent et chassent. Ce que je trouve intéressant dans cette histoire, c’est le raisonnement de Al-Hamadhânî. Ignorant ce qu’était l’écholocalisation, il était évident pour lui que les chauves-souris ne pouvaient pas voler par nuit noire. Il y a là quelque chose qui me fascine, car il y a dans l’univers certainement de nombreux phénomènes qui nous échappent car nous commettons des erreurs semblables à celle de Al-Hamadhânî.

    Amitiés, 🙂

    Ahikar

  2. Je suis ravi d’avoir écouté ce joli petit conte. La phrase finale en est d’une finesse exquise!
    Peut-être aussi pourrait-on expliquer les préjugés autour des choses considérées comme étant plus ou moins directement d’ordre sexuel par le fait que les gens, en ces temps-là, avaient la morale facilement effarouchée,
    ressentaient une gaucherie, une inhibition irrépressibles et éprouvaient cette sorte de pudeur, de réticence liée à l’éducation et qui privilégie facilement le préjugé sur l’analyse des faits.

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