Donneur de voix : Ahikar | Durée : 7min | Genre : Nouvelles
Je vous propose un cours texte inspiré d’une pensée de Montaigne : « J’ai l’esprit tendre et facile à prendre l’essor ; quand il est empêché à part soi, le moindre bourdonnement de mouche l’assassine. » (Essais, III, 13.)
Je vous laisse découvrir le cheminement qui m’a conduit jusqu’à l’ibis sacré, l’oiseau du dieu Thot, l’inventeur de l’écriture et patron des scribes.
Alain me pardonnera certainement de ne pas faire ici l’Éloge de la mouche !
Illustration :
Photographie de Bernard Gagnon, Ibis sacré sur les rives du Zambèze, Zimbabwe (2017).
Livre audio gratuit ajouté le 03/06/2018.
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Merci AHIKAR pour cette charade pas très difficile… dont je trouve la proposition… au moment d ‘ aller au lit! Elle ne m ‘ empêchera pas de dormir… grace vous soit rendue !
J ‘ ai déjà passé ma chemise de nuit… vite j’ ingurgite une camomille et cache mon crane chenu
sous un bonnet des plus decoratifs…
vous le voyez… de sages dispositions qui n ‘ augurent nulle visite au pavillon rouge ! On verra demain !
Bonne lecture…
Mon premier : J’espère que vous en faites de beaux !
Mon deuxième : Peut-être en habitez-vous un beau ?
Mon troisième est une couleur flamboyante
Et mon tout est un grand roman de plus de 3000 pages ! 😉
@ AHIKAR… Bonjour…
Ce livre de plus de 3000 pages ?… s ‘ il n’
est pas indiscret de vous le demander…
J ‘ ai pensé au ” ZIBALDONE ” de LEOPARDI… mais il est un peu moins epais… On peut en user comme vous le faites pour SAINT-SIMON… un passage en apéritif…
Mon cordial salut…
@ LÏAT…
Ici aussi… hier… ” LA ” inaccessible toute la
matinée…
” Oiseau de nuit “… il me semblait bien…
Je l ‘ ai été toute ma vie… Dans les rues de la ville… ou dans mon campement… Les frasques du dehors… et l’ infinie paix de la chambre… ” Les variations GOLDBERG ” par Glenn GOULD… je ne savais pas alors que BACH les avait composées pour un prince insomniaque… L ‘ aria !!!
Ce qui ne m’ empêche pas d ‘ aimer beaucoup aussi… ” Alouette gentille alouette “…
@Sautillant
“Les couleurs d’une messe noire… je trouve”
moi aussi.
Il y a eu une longue panne de L.A. ici, une partie des 27 et 28. J’ai cru que c’était mon ordinateur, j’ai même demandé à une copine de vérifier chez elle.
@ Eh oui… tendre LÏAT !
La Sainte Cène des suppôts de François
MITTERRAND…
Les couleurs d ‘ une messe noire… je trouve…
Lugubre…
Portez-vous bien…
@AHIKAR
L’anecdote à propos de Mitterrand-ortolan m’a bouleversée ! Quelle barbarie !
Ce pauvre petit oiseau chanteur et ses compagnons d’infortune massacrés pour le seul caprice d’un président. Ce genre de choses dépasse mon entendement.
Cela mis à part, j’apprécie toujours vos textes et
je vous salue cordialement.
AHIKAR… vous êtes un fripon !
Ah! j’oubliais! Merci aussi à Sautillant! 🙂
Tiens!… Allez!… Une anecdote qui vaut son pesant de plomb:
“Huit jours avant sa mort, après une spectaculaire orgie de nourriture, le président français François Mitterrand commanda un ultime repas d’ortolan, un minuscule oiseau chanteur à la gorge jaune, pas plus grand que son pouce. Ce mets incarnait à ses yeux l’âme de la France.
L’équipe de Mitterrand supervisa la capture des oiseaux sauvages dans un village du Midi. On graissa la patte des policiers du coin, on organisa la chasse, et les oiseaux furent capturés au lever du jour, dans des filets très fins posés en lisière de forêt. Les ortolans furent mis en cage et emmenés dans un fourgon opaque jusqu’à Latche, la maison de campagne où Mitterrand avait passé ses étés d’enfance. Le sous-chef de cuisine sortit de la maison et rentra les cages. Les oiseaux furent nourris deux semaines, jusqu’à devenir assez gros pour éclater, puis maintenus par les pattes au-dessus d’une cuve d’armagnac pur, plongés tête la première et noyés vivants.
Le chef les pluma, les sala, les poivra, les fit cuire sept minutes dans leur propre graisse et les disposa dans une cassolette blanche tout juste chauffée.
Lorsque le plat fut servi, la pièce lambrissée – il y avait la famille de Mitterrand, sa femme, ses enfants, sa maîtresse, ses amis – sombra dans le silence. Mitterrand se redressa sur sa chaise, écarta les couvertures sur ses genoux, but une gorgée de château-haut-marbuzet millésimé.
« La seule chose intéressante est de vivre », dit-il.
Il dissimula sa tête sous une serviette blanche pour inhaler les fumets des oiseaux et, comme l’exigeait la tradition, se cacher du regard de Dieu. Il prit les oiseaux et les mangea entièrement : la chair succulente, la graisse, les viscères amers, les ailes, les tendons, le foie, le rognon, le cœur chaud, les petits os du crâne qui craquent sous la dent.
Il lui fallut plusieurs minutes pour terminer son plat, le visage caché du début à la fin sous la serviette blanche. Sa famille entendait le bruit des petits os qui se cassaient.
Mitterrand s’essuya la bouche, mit de côté la cassolette en terre cuite, releva la tête, sourit, souhaita bonne nuit et partit se coucher.
Il jeûna pendant les huit jours et demi suivants, jusqu’à sa mort.”
(Anecdote racontée par Colum McCann, dans Apeirogon.)
Pour info, entre 1980 et 2012, la population européenne de bruants ortolans a diminué de 84%.
Merci chère Alice d’avoir suscité un regain d’intérêt pour l’ibis sacré et pour la mouche ! 😉
Quant à moi je ne connaissais pas ce livre de Le Clézio ; j’ai acheté récemment Les Prophéties du Chilam Balam, mais ne l’ai pas encore lu. Je suis actuellement plongé dans un livre de plus de 3000 pages qui m’accompagnera certainement tout l’été, si ce n’est plus. Je suis un lecteur lent ! 🙁
Chère Domi, votre appréciation me touche beaucoup.
Un très bel haïku composé par Gilles-Claude Thériault :
http://www.aht.li/2920943/Le_Balcon_haiku.mp3
Bonne soirée à tous ! 🙂