D. Murray Smith, Illustration de Pierre Grassou (1839)

Pierre Grassou

Pierre Grassou ou comment des copies, un faux Rubens ou un faux Rembrandt peuvent apporter le bonheur conjugal à un peintre sans grand talent et l’aisance à un marchand de tableaux peu scrupuleux, et accroître la vanité d’un bourgeois ignorant et collectionneur en 1839, époque où les croûtes envahissent les Salons, n’étant soumises à aucune présélection.
Balzac pratique souvent dans cette farce bouffonne l’art de la caricature…
« En entendant le bruit de plusieurs pas dans l’escalier, Fougères (Pierre Grassou de Fougères) se rehaussa le toupet, boutonna sa veste de velours vert-bouteille, et ne fut pas médiocrement surpris de voir entrer une figure vulgairement appelée un melon dans les ateliers. Ce fruit surmontait une citrouille, vêtue de drap bleu, ornée d’un paquet de breloques tintinnabulant. Le melon soufflait comme un marsouin, la citrouille marchait sur des navets, improprement appelés des jambes. Un vrai peintre aurait fait ainsi la charge du petit marchand de bouteilles, et l’eût mis immédiatement à la porte en lui disant qu’il ne peignait pas les légumes. Fougères regarda la pratique sans rire, car monsieur Vervelle présentait un diamant de mille écus à sa chemise. »
Et monsieur Vervelle qui a une fille « jeune asperge, verte et jeune par sa robe, et qui montrait une petite tête couronnée d’une chevelure en bandeau, d’un jaune-carotte qu’un Romain eût adoré » deviendra son beau-père…


Consulter la version texte de ce livre audio.
Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 15/01/2013.

2 Commentaires

Ajoutez le vôtre ! C'est la meilleure manière de remercier les donneurs de voix.

Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Lu par René DepasseVoir plus

Les plus aimés ❤️ (sélection)Voir plus

×