Anton von Maron - Portrait de deux gentilshommes

Sur l’inconséquence du jugement public de nos actions particulières

Les jugements que nous portons sur autrui sont absurdes. Nous jasons sans savoir. Pour nous le prouver Diderot recourt à un savoureux récit.

« – Ma foi, je vous avoue que j’ai jugé Desroches comme tout le monde.

– Et c’est ainsi que de bouche en bouche, échos ridicules les unes des autres, un galant homme est traduit pour un plat homme, un homme d’esprit pour un sot, un homme honnête pour un coquin, un homme de courage pour un insensé, et réciproquement. Non, ces impertinents jaseurs ne valent pas la peine que l’on compte leur approbation, leur improbation pour quelque chose dans la conduite de sa vie. Écoutez, morbleu ; et mourez de honte. […] »


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Références musicales :

Johann Sebastian Bach, Clavier Bien Tempéré, Livre I, en Do majeur, BWV 846: I. Prélude No. 1, interprété par Glenn Gould (1957, domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 23/09/2017.

8 Commentaires

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  1. Merci Albatros, pour ce long retour. Je vois que ce texte vous a “bien pris la tête”, et c’est très bien! C’est sans doute l’intention de Diderot de nous amener à réfléchir sur la liberté de nos actes, notre capacité à nous libérer du jugement des autres. Les 2 personnages, prisonniers du jugement public, sont bien malheureux.
    Bien amicalement,
    Pomme.

  2. Ah cette écoute que je croyais récréative, elle m’a bien “pris la tête” !
    Qu’est-ce que cette histoire que Diderot nous raconte donc là ? Et j’ai commencé par m’indigner : est-ce que cet homme méritait l’amour de cette femme ? Est-ce que ce n’est pas cette femme à qui l’on a injustement reproché son entêtement devant l’infidélité de son mari ?

    Je me dis finalement : c’est un conte et Diderot m’a bien eu. Il y a un sens “caché” dans un conte.

    Un petit changement de perspective et tout s’éclaire : la personne injustement accusée par le “jugement public” n’est pas celle que l’on croit et la personne qui se laisse berner par le jugement public, n’est pas non plus celle que l’on croit.

    Et vous, qu’en pensez-vous ?

    Merci en tous les cas, Pomme, pour m’avoir fait découvrir cette nouvelle, avec votre voix si chaleureuse, comme toujours.

  3. J’ai peu lu Diderot trouvant que C’est une lecture pas si facile …Grace à vous J’ai découvert ce texte et vais scruter sur le site tout ce que je trouve de lui! Merci de cette lecture formidable!

  4. Bonjour Gauthier, je vous remercie pour votre agréable commentaire et pour votre fidélité. Je vous souhaite encore bien de belles heures sur le site.
    Pomme

  5. Bonsoir chère Pomme
    Merci pour cette nouvelle lecture.
    Je passe par ailleurs depuis quelques mois beaucoup de temps à vous écouter lire Proust, c’est un vrai plaisir.
    bien cordialement
    Gauthier

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