© The Trustees of the British Museum - Honoré Daumier - Les bons bourgeois (1846)

Monographie du bourgeois parisien

Définition courante du Bourgeois : Celui qui n’est ni noble, ni ecclésiastique, ni militaire, mais les artistes, depuis l’époque romantique, emploient ce mot pour désigner quelqu’un qui est peu versé dans les arts et qu’ils accusent d’avoir le goût vulgaire.
Pendant la Restauration le bourgeois est sujet de rire avec sa bedaine, sa cupidité, sa suffisance ; très caricaturé par les Daumier, Gavarni, Monnier il devient vite personnage littéraire.

Théodore de Banville précise :

« Je partage avec les hommes de 1830 la haine invétérée et irréconciliable de ce que l’on appela alors les bourgeois, mot qu’il ne faut pas prendre dans sa signification politique et historique, et comme signifiant tiers-état ; car, en langage romantique, bourgeois signifiait l’homme qui n’a d’autre culte que celui de la pièce de cent sous, d’autre idéal que la conservation de sa peau, et qui en poésie aime la romance sentimentale et dans les arts plastiques, la lithographie coloriée. »

Dans sa Monographie du bourgeois parisien (La Peau de tigre), Gautier commence en exprimant de façon humoristique son dégoût, puis arrivent agacement et colère, quand, au nom des Jeunes-France, il établit la supériorité particulière des gens de lettres et des artistes sur la bourgeoisie : « c’est que le bourgeois est totalement fermé à la poésie et à l’art ».

« Je voudrais bien donner une description exacte et succincte de l’animal ; mais cela ne laisse pas que d’être difficile. Le bourgeois est un et multiple, et, dans son espèce, il est ce que sont les chiens dans la leur.
Il y a des chiens noirs, il y a des chiens blancs, il y en a de pies ; les uns ont les pattes tortues et les oreilles traînantes, les autres ont le museau pointu et le poil ras ; mais lévriers, caniches, bassets, dogues, carlins, quoique très-différents entre eux, se font aisément reconnaître pour chiens, et personne ne s’y trompe.
Il en est de même du bourgeois : chauve, ventru, avec ou sans favoris, le nez rouge ou bleu, l’œil vert ou jaune, la jambe circonflexe et l’échine prolixe, il n’en est pas moins un bourgeois ; et tout homme qui passe et le voit marcher ou s’asseoir, dit avec un ricanement singulier : « C’est un bourgeois. »»

Viendront les bourges, les bcbg, les bobos…


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Livre audio gratuit ajouté le 27/08/2016.

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