Germaine de Staël

Delphine

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Delphine est le titre du premier roman de Madame de Staël, publié en 1802. Écrit sous forme épistolaire, le livre examine les limites de la liberté des femmes dans une société aristocratique. Bien qu’elle se soit défendue d’avoir eu des visées politiques, Napoléon Ier en jugea autrement et décida d’exiler son auteur.

Elle affirme ne plus vouloir s’occuper de politique quand elle publie Delphine ; pourtant, ce roman qu’elle dédie à « la France silencieuse » évoque explicitement la condition féminine de l’époque, mais aussi des questions politiques et sociales d’actualité comme le protestantisme, le libéralisme politique ou l’émigration.

L’histoire se déroule à Paris entre 1789 et 1792. Delphine, une jeune veuve, arrange le mariage d’une de ses parentes éloignées, Matilde de Vernon, avec Léonce de Mondoville. Cependant elle tombe amoureuse de Léonce, un amour condamné par les convenances de l’époque et qui entraînera une tragédie.

La publication de Delphine provoque de vives réactions de la part des journalistes. Joseph Fiévée, par ailleurs correspondant secret de Napoléon, critique violemment les idées féministes du roman dans le Mercure de France :
« Delphine […] est une tête exaltée ; […] elle est philosophe et déiste, et, ce qui est pis, elle est si bavarde, qu’elle parle toujours la première. Parler est pour elle le bonheur suprême. […] Ce caractère existe, et Madame de Staël a pu le peindre ; mais elle a eu tort de croire qu’une femme pareille inspirerait de l’intérêt. » (Joseph Fiévée)

Pierre-Louis Roederer juge l’héroïne « indécente ».

Cependant d’autres journalistes défendent avec entêtement le roman. Ainsi, Pierre-Louis Ginguené fait ressortir les aspects positifs du caractère de Delphine :
« Ce caractère de Delphine est certainement l’un des plus beaux qu’offrent les meilleurs romans modernes. […] Tous ses sentiments sont purs, toutes ses affections sont nobles ; tous ses mouvements partent d’une âme ardente pour le bien, que ne peut ni refroidir, ni même atteindre le plus léger soupçon du mal […] un être qui souffre, un malheur qu’elle peut soulager l’attirent invinciblement, comme l’intérêt ou le plaisir attirent les âmes vulgaires. »

Benjamin Constant s’en prend aux critiques de Delphine en écrivant :
« Les uns ont savamment disserté sur les défauts et les invraisemblances du roman de Delphine ; d’autres ont fait écrire des lettres à de prétendus philosophes, lettres bien innocentes sans doute, puisqu’en les prêtant à des philosophes, ils ont eu l’attention de n’y mettre ni esprit ni philosophie ; enfin on s’en est pris au sexe de l’auteur, à son pays, à sa famille. Tout cela, comme on voit, est très décent, très charitable, et surtout extrêmement chrétien. »

Face aux critiques, Madame de Staël réagit en publiant Quelques réflexions sur le but moral de « Delphine » où elle cherche à justifier le but de son ouvrage. Elle écrit également une nouvelle fin qu’elle juge édulcorée, et ce n’est qu’après sa mort que cette nouvelle fin remplace la première dans l’édition de ses Œuvres complètes par ses enfants.
(d’après Wikipédia)


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Références musicales :

Parties 01 et 04 :
Frédéric Chopin, Nocturne en si bémol mineur Op. 9, interprété par Olga Gurovich (domaine public).

Partie 02 :
Claude Debussy, Rêverie, interprété par Simone Renzi (licence Cc-By-Nc-3.0).

Partie 03 :
Frédéric Chopin, Nocturne en fa majeur Op. 15 n°2, interprété par Vadim Chelmovich (domaine public).

Partie 05 :
Claude Debussy, La plus que lente, interprété par W. Giesering (1955, domaine public).

Partie 06 :
Frédéric Chopin, Prélude Op. 28 n°4, interprété par Ivan Ilic (licence Cc-By-3.0).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 06/09/2016.

8 Commentaires

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  1. Merci pour votre dévouement à cette belle entreprise. J’ai découvert Madame de Staël avec ravissement grâce à vous.
    Votre sensibilité, lors de la lecture des lettres, permet de vivre pleinement les émotions des protagonistes et celles de Delphine en particulier. Jamais je ne me suis dis : “Ah, j’aurais peut-être lu autrement ce passage…” J’ai donc été pleinement emporté par ce récit qui, à certains égards, préfigure notre modernité des rapports entre les hommes et les femmes. Quelle grande dame décidément.
    Vous avez hésité à vous lancer, dites-vous. Vous avez bien fait d’oser. Merci encore.

  2. Chère Paruline,
    Votre commentaire me touche beaucoup et je vous souhaite beaucoup de plaisir avec toutes ces dames.
    Très bonne soirée.
    Amicalement,
    Domi

  3. Chère, très chère Domi !

    Quel travail immense !
    Je ne trouve pas les mots pour vous remercier !
    … Alors j’envoie un ange déposer des fleurs à vos pieds !!!

    Comme quoi “Un bonheur n’arrive jamais seul”…
    –Christiane-Jehanne avec Juliette Récamier
    –Domi et Germaine qui les suivent !

    Des heures de plaisir en votre compagnie, mesdames !
    Amitiés,
    Paruline

  4. Merci, chère Christiane-Jehanne, j’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce texte.
    J’espère qu’il plaira.
    Très bonne soirée, amicalement.
    Domi

  5. Bonjour, chère Domi, et merci de nous offrir ce si intéressant roman épistolaire, et bravo à vous de lire ainsî toutes ces lettres.
    Je me permets de saluer votre talent, et cette belle performance.
    Merci pour notre site, et pour l’audiolectrice que je suis aussi.
    Toutes mes amitiés.
    Très belle fin de journée à vous.
    Christiane-Jehanne.

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