H. Melville d'après T. H. Shepherd - Le British Museum la salle de lecture, avec de nombreux lecteurs (1842)

L’Art de faire des livres – Le Cœur brisé

Ces deux récits sont extraits de Le Livre d’esquisses (35 contes dont quelques-uns sur le site)

L’humour bien connu de Washington Irving déborde dans L’Art de faire des livres. Il imagine les portraits des grands auteurs sortant de leurs cadres fixés aux murs de la grande Bibliothèque pour chasser les savants lecteurs ou les profiteurs qui lisent leurs œuvres et les pillent :

« Mais tout à coup, au beau milieu de cette mascarade littéraire, un cri retentit de tous côtés : « Aux voleurs ! aux voleurs ! » Je regarde, et je vois s’animer les portraits qui garnissaient la muraille.
Les vieux auteurs avancent hors de la toile d’abord une tête, puis une épaule ; pendant un instant ils promènent un regard curieux sur cette foule bigarrée qui s’agite au-dessous, et puis descendent, les yeux enflammés de colère, pour revendiquer leur bien sur les fripons. La scène de sauve-qui-peut et de tumulte qui s’ensuivit défie toute description. Les malheureux coupables essayent en vain de fuir avec leur butin. »

Le Cœur brisé est la belle description de tous les émois ressentis par le cœur brisé d’une jeune fille irlandaise après la mort pour la patrie de celui qu’elle aimait :

« L’amour d’une femme délicate est toujours timide et silencieux : même quand il est heureux, c’est à peine si elle se le murmure à elle-même ; en est-il autrement, elle l’ensevelit dans les profondeurs de son sein, et le laisse là s’accroupir et couver au milieu des ruines de sa tranquillité. Ce que son cœur désirait lui a échappé. Pour elle le grand charme de l’existence s’est évanoui. Elle néglige tous les exercices qui égayent et réjouissent l’esprit ; précipitent les pulsations, et font que la vie court et bondit le long des veines. Plus de repos pour elle ! pour elle le sommeil n’est plus un baume réparateur, il est empoisonné par des songes mélancoliques ; le chagrin altéré boit son sang, jusqu’à ce que son corps énervé s’affaisse sous la moindre pression extérieure. »

Traduction : Théodore Lefebvre (1862).

Remarques :

Consulter les versions textes de ce livre audio : L’Art de faire des livres, Le Cœur brisé.

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 08/07/2016.

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