Maria Orlova - Champagne

Maître et valet – La Soirée poétique

Dans Maître et valet Jules Janin prend d’abord un ton léger (voir l’éloge de notre champagne !) pour raconter une histoire étrange de dédoublement de la personnalité :

« « Ajoutez ceci à votre portrait, lui dis-je, ils ont été tous les deux les humbles serviteurs de leurs maîtres : Shakespeare a tenu les chevaux à la porte des théâtres, Jean-Jacques Rousseau a servi à table chez un grand seigneur. » Je dis cela comme une chose de publique autorité.
Mais jugez de ma surprise ! A peine eus-je achevé cette malencontreuse proposition, que je vois la figure de notre Anglais pâlir tout à coup et devenir horriblement blême et triste, de joyeuse et rubiconde qu’elle était. »

La Soirée poétique, extraite aussi des Contes fantastiques et littéraires, narre une réunion de jeunes talents amoureux de poésie et de théâtre :
« Chacun de nous joua son rôle en ce drame intime, et moi qui n’étais que l’auditoire, avais-je rien de mieux à faire qu’à retenir ces vers pleins de jeunesse et d’amour ? »


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Illustration :

Maria Orlova, Champagne.

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Livre audio gratuit ajouté le 27/09/2012.

8 Commentaires

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  1. En effet, c’est probablement la version imprimée fautive à partir de laquelle le texte a été saisi.
    Par conséquent, les lacunes rédhibitoires (comme “sur mon épaule”, qui est la lacune la plus gênante) ne viendraient pas du bénévole, mais du compositeur typographe rémunéré, ce qui ne change pas grand-chose à l’essentiel.

  2. Merci pour votre réponse.
    Voici mon interprétation.
    C’est à mon avis la version web qui n’est pas fiable, en effet les modifications introduites dans la version de M. Depasse dite de 1863 vont dans le sens d’une détérioration du sens par rapport à la Gallica de 1839, donc elles ne peuvent être dues à l’action de l’auteur.

    Ainsi par exemple l’aberration suivante que je signalais :

    “Ne voyez-vous rien sous mon habit ? et non pas sur mon habit”, alors que l’Anglais n’a dit que “Ne voyez-vous rien ?” sans parler d’habit ni prononcer le mot “sur”…

    est résolue si on rétablit la version de Gallica :

    – Ne voyez-vous rien, ne voyez-vous rien, messieurs, SUR MON ÉPAULE ?

    Ça explique aussi le soupçon qu’il est un ex-galérien (marque de fer rouge à l’épaule), problème que je signalais également.

    Au lieu du texte de M. Depasse :

    — Ne voyez-vous rien ? Ne voyez-vous rien ? messieurs ?

    Le bénévole qui a tapé ce texte n’a pas fait son travail sérieusement, il a sauté des phrases ou des parties de phrases, c’est la meilleure explication.

  3. Bonsoir,

    Pour les « 86 humbles serviteurs », il s’agissait d’un copier-coller qui a emporté par erreur un numéro de page. C’est corrigé :).

    Quant à la différence de version, celle lue ici par René est issue du Projet Gutenberg (cliquez ci-dessus sur le lien vers la version texte pour y accéder). Il s’agit d’une transcription d’un recueil de contes publié en 1863, alors que la version que vous avez trouvée sur Gallica date de 1839. Il est fort possible que Jules Janin (mort en 1874) ait revu et réécrit ses propres contes pour la réédition de 1863, n’en étant d’ailleurs pas satisfait si j’en juge par la préface de cette réédition… d’où les différences que vous avez pu observer…

    Bonne soirée,

    Ch.

  4. A signaler aussi votre texte de présentation : “ils ont été tous les deux les 86 humbles serviteurs de leurs maîtres”.
    A tous les deux ils sont donc quatre-vingt-six ?

    Gallica : “ils ont été tous les deux domestiques”.

  5. M. Depasse, bonjour à vous,

    D’abord merci pour vos lectures.

    Permettez-moi d’exprimer ici mon étonnement et de vous demander de m’éclairer de vos lumières.

    La nouvelle “Maître et valet” ne ressemble à rien, on dirait un gag complètement raté. Est-elle authentique, cette nouvelle ? se demande-t-on dès le début.
    Ça commence avec un incompréhensible “vous voyez que ce commencement se ressent de mon embarras”, ça continue avec une digression sur le champagne, puis avec le soupçon quasi absurde d’être en face d’un galérien, puis avec “Ne voyez-vous rien sous mon habit ? et non pas sur mon habit”, alors que l’Anglais n’a dit que “Ne voyez-vous rien ?” sans parler d’habit ni prononcer le mot “sur”…

    Même le début cloche et sonne faux : “J’eus certes le temps d’entendre et de voir, ignorant de la langue que parlaient les convives, et goûtant avec précautions de leurs mets favoris.”

    La version de Gallica sonne aussi faux et elle est, de plus, différente : “J’eus tout le temps de tout entendre et de tout voir, attendu que je ne savais ni la langue ni la cuisine employées dans ce repas”, et le reste à l’avenant.
    Etrange formule, ce “je ne savais ni la langue ni la cuisine employées dans ce repas” !

    Voici d’autres différences.
    Version Depasse : “Donc (vous voyez que ce commencement se ressent de mon embarras), j’étais assis à côté d’un gentilhomme anglais”, etc.

    Version Gallica : “Donc (vous voyez que ce commencement se ressent un peu de l’embarras d’une conversation anglaise), j’étais assis à ce dîner à côté d’un gentilhomme anglais”, etc.

    Texte Gallica :
    http://tiny.cc/izvztw

    Il y a d’autres problèmes, que je passe sous silence, en tout cas j’en conclus au moins une chose : le texte que vous lisez est une sorte de gag et la nouvelle originale ne vaut pas beaucoup mieux.

    Surprenant, non ?

    Merci pour votre réponse.

Lu par René DepasseVoir plus

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