Magnus Enckell, une fille se coiffant

Amour d’aujourd’hui

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Renée Sorel, vingt deux ans, vit chez ses parents ; son père, professeur d’Université a vu sa carrière brisée par une cécité précoce. La jeune fille subvient aux besoins de la famille par son travail d’artiste peintre. Elle va bientôt tomber sous le charme de Lionel Duplessier, jeune chef de cabinet du sous-secrétaire d’État…

Jeanne Loiseau (1860-1920), de son nom de plume Daniel Lesueur, figure rarement dans les ouvrages de référence modernes mais semble avoir été tenue en grande estime par ses contemporains. D’une œuvre d’une quarantaine de titres tombée dans l’oubli, certains romans avaient cependant atteint jusqu’à dix éditions. Malgré leurs titres a priori « sentimentaux », l’œuvre de Daniel Lesueur est souvent enracinée dans la réalité politique, économique et sociale. Les conflits idéologiques y sont présentés, la question de la condition des femmes est omniprésente.

Extrait :
« – Les hommes ne sont donc pas si complètement inférieurs aux femmes qu’ils s’appliquent à nous le faire croire ?
– Je suis le seul parmi mes amis, madame, qui proclame la femme un être supérieur à nous, un être incomparablement plus parfait, plus vibrant, plus sensible, plus délicat…
– Ah ! vous êtes le seul ! Répéta-t-elle. Et cette fois-ci, amusée, elle rit franchement.
– C’est que, voyez-vous, reprit-elle, je commence à croire qu’une sorte d’indulgente pitié doit faire le fond de tout véritable amour dans le cœur des femmes. Ce n’est pas le sentiment qu’on voue généralement aux êtres supérieurs, cela, la pitié… même voilée, dissimulée, involontaire. Qu’en pensez-vous ?
– Madame, je vous le dirai sans madrigal : ce que nous avons de meilleur au monde, nous autres hommes, c’est votre patience, votre pardon, votre inlassable charité. C’est cette pitié dont vous parlez, cette pitié pour nos faiblesses, à nous autres êtres forts, pour nos aveuglements, à nous autres maîtres et seigneurs de la création. Vous passez votre vie, quand vous êtes de vraies femmes, à souffrir par nous et à nous pardonner… Tenez, vous le voyez, ne suis-je pas arrivé ici comme un coupable, ne venez-vous pas de m’accorder votre absolution ? Et vous l’avez fait avec l’infinie délicatesse de votre sexe, c’est-à-dire en me remerciant. »


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Livre audio gratuit ajouté le 09/07/2017.

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