L'Élu du clocher

L’Élu du clocher

Nous sommes en 1841, sous Louis Philippe. La chambre des 459 députés comprend environ 300 ruraux : « Trois cents Cincinnatus que le suffrage rural a arrachés à leur charrue pour en faire des Démosthènes ; trois cents aigles d’arrondissement qui ont fait leur chemin par un discours de comice agricole, ou par une brochure sur les prairies artificielles. C’est l’élément le plus nombreux de la majorité parlementaire. »

Avec beaucoup d’esprit irrévérencieux, J. Martin (des Basses Alpes), bon écrivain cultivé inconnu, nous décrit, dans L’Élu du clocher, l’ascension, l’arrivée à Paris, la vie mouvementée, les petits calculs et les « trucs » pas nets du député.
« Il commence à entrevoir que pourvu qu’il demande beaucoup de chemins vicinaux pour son arrondissement, il aura assez fait pour le bonheur de la France et le repos du monde. […] Ainsi peu à peu notre héros se forme, s’assouplit, se civilise ; il prend l’aplomb de son rôle et se fait un nouveau centre de gravité. […] Au jour de la discussion, l’orateur monte à la tribune, boit douze verres d’eau sucrée, et file son discours avec accompagnement de gestes hyperboliques. Personne ne l’écoute, il parle pour les banquettes. »

Toute idée de rapprochement avec une époque ultérieure serait etc…


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Livre audio gratuit ajouté le 18/04/2014.

2 Commentaires

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  1. « Personne ne l’écoute, il parle pour les banquettes. »
    Tandis que le député parle aux banquettes, les électeurs, eux, parlent à des murs.
    Tout va bien !
    Merci pour cette lecture.

Lu par René DepasseVoir plus

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