Blaise Pascal

Les Provinciales : Lettre 2

Voici la seconde lettre des Provinciales écrite en janvier 1656 par Blaise Pascal.

On ne lit plus guère les Provinciales. Et il est vrai que les débats passionnés qui enflammèrent les zélateurs des grâces suffisantes et efficaces n’intéressent plus guère aujourd’hui. Je doute qu’il y ait en France une seule personne qui s’interroge encore sur la nécessité de posséder la grâce efficace plutôt que la suffisante. Mais il y a Pascal et son génie incomparable : un Pascal qui rit, qui raille, un Pascal « comique » que ceux qui ne connaissent de lui que les Pensées découvriront avec étonnement.

Patañjali écrit dans le Mahābhāṣya : « Qu’est-ce qui dans « bœuf » est le mot ? Le son dans « bœuf » est le mot. Si un mot n’est qu’un son, mes phrases ne sont que du bruit. » Pascal semble lui répondre : « Mais, lui dit-il, il y a deux choses dans ce mot de grâce suffisante : il y a le son, qui n’est que du vent ; et la chose qu’il signifie, qui est réelle et effective. Et ainsi, quand vous êtes d’accord avec les Jésuites touchant le mot de suffisante, et que vous leur êtes contraires dans le sens, il est visible que vous êtes contraires touchant la substance de ce terme, et que vous n’êtes d’accord que du son. »


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Livre audio gratuit ajouté le 25/10/2012.

5 Commentaires

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  1. Merci cher Shmuel,
    Quelle finesse d’esprit ! Votre commentaire est si bien tourné, que je n’ai pas remarqué instantanément qu’il incluait les trois termes principaux de la Provinciale.
    Je vous tire mon chapeau. Vous avez l’art de l’épigramme !
    Je suis très heureux de votre amitié.

    « Mon style, selon toi, n’est pas assez précis.
    Tu n’écris jamais rien : le tien est plus concis. »
    (Epigramme de Martial adressé à Vélox, Livre I, épigramme 111.)

  2. Monsieur Ahikar c’est un grand plaisir que de vous entendre, nous espérons plus.
    merci pur cette belle lecture et attendons la prochaine avec impatience

  3. Les décennies de retard(les nôtres)s’exhibent en mentalité avant- ringardiste: non contents de s’être livrés à la dépendance des pays émergents,nous en sommes encore à nous en vanter!
    “Société de service” rendu aux autres sans même s’assurer d’en avoir les moyens…
    ps/ Merci pour ce texte de Pascal!

  4. Bonsoir,

    Je viens de recevoir un paquet de New Delhi. J’écoute les infos à la radio tout en le déballant. J’entends un homme politique dire : « Si nous ne fabriquons plus, nous sommes en revanche une grande société de services. C’est là qu’est l’avenir, car en ce domaine nous avons encore plusieurs décennies d’avance sur les pays émergeants qui produisent à bas prix. » Consultation du dictionnaire : « Une société de services est une société du secteur tertiaire qui a pour but d’apporter une valeur ajoutée à un produit. »
    J’ai enfin fini de déballer mon paquet : il s’agit du Mahābhāṣya de Patañjali en cinq volumes traduit par Pierre-Sylvain Filliozat, commandé le 18 octobre et arrivé le 24. Moins de six jours pour venir de New Delhi, alors que la FNAC livre en 2 voire 3 semaines, je trouve vraiment cela impressionnant !
    Et cerise sur le gâteau, le volume 1 qui est « out of print » et hors de prix chez nous, m’a été offert gracieusement et ajouté à ma commande. Vraiment je n’en reviens pas !
    Où sont donc leurs décennies de retard ?

    Je suis peut-être hors sujet en racontant cela, mais peut-être pas tant que cela finalement, puisque beaucoup de phrases que nous entendons ne sont que du bruit et du vent.

    Bien amicalement,

    Ahikar

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