Gil Pidoux - Les Veuves (1996)

Le Déménagement

Gil Pidoux (1938) consacre sa vie au théâtre : comédien, metteur en scène, adaptateur et encore décorateur. Il a également écrit de nombreuses pièces pour la scène ou la radio. Et ce n’est pas tout, Gil Pidoux est également peintre et poète.

Après La Lettre d’Australie, La Muette et La Femme du peintre, je vous propose de découvrir, à travers Le Déménagement, une nouvelle bouleversante, d’une cruelle réalité contemporaine. Il n’y a rien à dire de plus, juste, à écouter…

Je remercie infiniment Gil Pidoux, qui a consenti avec amabilité et générosité à la publication de quelques unes des nouvelles de son recueil Les Veuves. Avec l’aimable autorisation des Éditions Au Plaisir de Lire.


Références musicales :

Luigi Boccherini, Quintette à cordes en Mi bémol majeur, G325 Op. 31-01, III. Adagio assai – allegro giusto, L’Uccelleriera, interprété par le Quintetto Boccherini (1955, domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 07/04/2013.

10 Commentaires

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  1. Bonjour Jeannedelaville 🙂

    Je suis heureuse de constater que mes lectures (te) plaisent, c’est pour moi un encouragement à continuer mes enregistrements :-).

    Merci pour tes mots et tout bon weekend

  2. Bonjour Alain Degandt

    Ce texte ne m’amène pas à porter de jugement sur les « solutions » qui sont choisies et je ne sais pas, mais je pense que Gil Pidoux ne cherche pas cela non plus. Avant tout je trouve, à travers ses portraits, que Gil Pidoux comble l’abîme des stéréotypes, il particularise, ou « déstandardise », et révèle avec bienveillance nos failles, c’est-à-dire notre humanité…

    Simplement, poser un regard sur une société telle qu’elle est, sensible, intelligente et consciente (et se rendre compte que ce sont là des aptitudes souvent traîtresses…). Finalement, il y a dans nos vie, en trame (ou en drame) de fond, toujours, comme une tragédie, notre conscience de la Fin, notre peur viscérale de la mort, la nôtre et celle des autres, que l’on refuse, que l’on veut nier le plus longtemps possible. On tente tout pour échapper à l’Arrêt définitif, on a besoin d’agir, on le fait pas toujours bien, mais on ne peut s’empêcher de chercher le mouvement. Tu décris cela d’une merveilleuse façon, dans ton très beau poème “l’Homme qui marche” :

    “Peu importe où il va”
    “L’important est d’aller”
    “De balancer ses bras”
    “De soulever ses pieds”
    “Ses pauvres pieds meurtris”
    “Extirpés de la glaise”
    “D’échapper à la mort”

    Qu’il nous est difficile d’imaginer notre disparition ou celle d’un être que l’on aime…

    Merci pour tous ces gentils compliments qui me touchent. C’est encourageant et chaque louange faite à Gil Pidoux me comble :-).

    Tu parles de Ramuz ; j’ai eu plusieurs fois l’envie d’enregistrer quelques textes de lui, mais je ne suis jamais arrivé au bout de mes demandes d’autorisation. Peut-être que cela viendra.

    Bon weekend.

  3. Oui Alain(si l’art m’était conté), tu résumes parfaitement l’infinie tendresse qui transpire de ce portait, toute la beauté aussi, qui se niche dans la simplicité que Gil Pidoux (au passage, que j’admire, ai-je besoin de le préciser…) sait si bien grattouiller du bout des mots pour la faire ronronner.

    « un beau mariage du verbe et de la voix. Une autre façon de dire « Je t’aime ».Voua aurez du mal à vous séparer. »

    Que dire à cela… Il faut savoir, cet homme qui m’a si généreusement accordé ses quelques textes pour que je les enregistre ici, n’a jamais entendu le son de ma voix ! Je ne suis qu’une « simple admiratrice », qui l’ai lu, relu et écouté, l’oreille troublée, le cœur frétillant et l’œil un peu inondé, lors d’émission, de lecture publique ou radiophonique. C’est un homme très pris, et j’imagine bien qu’il n’a pas vraiment de temps pour surfer sur internet. Je lui ai fait ma demande par courrier, j’ai eu droit à une gentille réponse de sa part, toute remplie de la même tendresse et de la même générosité qui empli ses portraits. M’avoir prêté ses textes est, je crois, sa façon de dire « je t’aime » aux aveugles, aux malvoyants, aux étudiants ou tout simplement à tout un chacun qui écoutera mes enregistrements. Les avoir enregistrés et les partager ici, est ma façon d’aimer cet auteur, que je rêverais de rencontrer. Voilà, tout simplement…

    Amitiés

  4. Merci à Esperiidae pour cette magnifique et très forte lecture, à Gil Pidoux, et aux éditions Le Plaisir de Lire (qui s’honorent d’avoir édité J-F Ramuz !), pour ce très beau texte, si poignant (je dirai – Hélas !) de vérité, d’humanité, de délicate intelligence, et lu avec le ton, la voix, le rythme idéaux ! Beaucoup, qui, toute leur vie, auront succombé pour eux-mêmes à la facilité de recourir aux solutions toutes faites,”clés en main”, proposées par des organismes mercantiles ou des personnes intéressées, beaucoup se croient autorisés à imposer leurs vues (souvent celles d’un bonheur de pacotille, standardisé, vulgairement kitsch) à des proches, touchés par l’âge, affaiblis par le handicap ou la maladie, et à nier leur droit à la liberté, à l’autonomie de décision, au choix, à la possibilité du refus, à la résistance ! Bravo à Roger et Alain pour leurs très beaux commentaires et à Esperiidae pour ses réponses.

  5. Ta réponse, Esperiidae, à Roger est superbe. Que c’est difficile, et pourtant si simple, de dire « Je t’aime ».
    Elle est charmante cette grand-mère avec ses tableaux, son fauteuil, son horloge, et son escargot en porcelaine !
    On veut s’occuper d’elle, l’accompagner dans ce lieu de bonheur (Club Med des vieux, paradis de fin de vie) où tout deviendra paisible, facile pour elle, avec une famille si aimante. Une plante mise en terre…
    Et puis, patatras ! La vieille a encore de l’humour. Ses meubles sont partis, sa vie est vide, et elle veut s’offrir un ultime amusement : elle dit « Non ». Face à cet abruti de fils, elle rit une dernière fois : « mon pauvre garçon ! ». Puis, doucement, sans déranger, elle part vers la fin qu’elle a choisie.
    Je garde le fichier de ce récit exceptionnel. Merci une nouvelle fois à Gil Pidoux et Esperiidae pour cette nouvelle de plus, toujours aussi poétique : un beau mariage du verbe et de la voix. Une autre façon de dire « Je t’aime ».
    Voua aurez du mal à vous séparer.

  6. Bonjour Roger,

    A mon tour, je vous remercie infiniment pour tous vos mots et votre émouvant retour qui me touchent beaucoup.

    Plus que le regret de n’avoir su dire « je t’aime » à ceux ou celles qui nous ont quittés, et Dieu sait si nous sommes tous habités par ce genre de chagrin, ma joie serait que ce texte puisse apporter, ne serait-ce qu’à une personne, l’élan d’oublier une querelle, de chasser un nuage, ou simplement de témoigner son amour à ceux ou celles qui sont encore là.

    Quant à vous, vous me témoignez votre bonheur à m’écouter ; cela me bouleverse positivement. Lire que j’ai peut-être su transmettre, par ma lecture, un peu de l’immense humanité que Gil Pidoux a mis dans ses textes, me rempli de lumière.

    Merci.
    Judith

  7. Bonjour Lucie,

    Je vous remercie de ce retour. Le bonheur de partager s’épanoui lorsque l’on constate que ce que l’on donne est accepté, apprécié.

    Amicalement, et bonne journée.

  8. Esperiidae
    Je vous remercie encore, infiniment,ainsi que Gil Pidoux,d’avoir réussi à me tirer les larmes des yeux et à me nouer la gorge.
    Il a trouvé en vous l’interprète idéale de ses oeuvres, comme certains réalisateurs de films ont leur actrice qui sait le mieux traduire leurs sentiments.
    Cette nouvelle est poignante de réalisme et me fait regretter de ne pas avoir su dire “je t’aime ” à ceux et celles qui sont partis.
    Je vous écoute avec bonheur.
    roger

  9. Un texte ciselé très bien mis en valeur par la voix d’Esperidae – Merci pour cette délicate prestation –

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