Platon - détail du tableau de Raphaël, L'École d'Athènes (1509-1511)

La République (Livre premier)

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« La justice, est-ce payer ses dettes et dire la vérité ? demande Socrate à Céphale. Plus généralement, selon Polémarque, fils de Céphale, c’est « rendre à chacun son dû » ? Mais Socrate dit non : la justice n’est pas une réussite visible aux yeux. D’où la colère de Thrasymaque, qui voudra forcer Socrate à reconnaître que la justice n’est en rien une réussite et n’est que « l’intérêt du plus fort ». Devant ce choc des opinions, l’esprit d’examen de Socrate, d’une redoutable et froide rigueur, soutiendra que la justice est force, beauté et santé de l’âme : l’homme juste est ainsi selon lui plus heureux que l’injuste.

Ce texte peut être lu ou écouté pour lui-même. Certains historiens avancent, en effet, que Platon ne l’avait pas d’abord conçu comme une introduction au reste de la République, quoiqu’il l’utilisât ainsi par la suite. Peu nous importe en un sens : mais le fait est que ce premier livre présente une unité particulière et qu’il se démarque nettement de la suite, par son style et par la variété des personnages du dialogue. Surtout, il donne déjà les principes essentiels de la pensée platonicienne, et annonce amplement la suite des neuf livres de la République.

Thrasymaque à Socrate : « Parce que tu t’imagines que […] les chefs des cités, ceux qui sont vraiment chefs, regardent leurs sujets autrement qu’on regarde ses moutons, et qu’ils se proposent un autre but, jour et nuit, que de tirer d’eux un profit personnel ? » (343b).
Socrate : « Si une cité d’hommes bons venait à l’existence, il semble qu’on y lutterait pour échapper au pouvoir comme maintenant on lutte pour l’obtenir, et là il deviendrait clair que le véritable gouvernant n’est point fait en réalité, pour chercher son propre avantage, mais celui du gouverné. » (347d)

PS: Cette nouvelle lecture du livre 1 vient achever la lecture de l’ensemble des livres de la République, tous pouvant être écoutés désormais dans la même traduction de Victor Cousin. La traduction Chambry du livre 1 demeure consultable sur le site Littérature audio (publication en date du 8 décembre 2011).

Traduction : Victor Cousin (1792-1867).

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Références musicales :

Claude Debussy, Syrinx, interprété par Emily Shin ; extrait enregistré le 8 décembre 2002 et utilisé avec l’aimable autorisation de Columbia University Orchestra.

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 26/07/2016.

3 Commentaires

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  1. Bonsoir chère Carole ,

    Merci infiniment votre action et en retour je vous pleine de santé et du courage …
    Bonnes vacances ,
    Bien cordialement ,
    Ahmed

  2. Bonsoir cher Ludovic Coudert ,

    Merci d avoir aligné la lecture sur la traduction du Cousin pour la République en sa totalité et en retour , je vous signale qu il y a un problème au niveau éclatement du fichier ZIP , mais par partie aucun problème.

    Bonne soirée et du courage pour d autres lectures.
    Bien cordialement ,
    Ahmed

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