Samuel Lucas - Quakers, Earith Monthly Meeting (peinture à l'huile, XIXe siècle)

Quatre Lettres philosophiques

Exilé en Angleterre en 1726, Voltaire y découvre un peuple travailleur, libre et respectueux de l’intelligence, jouissant des bienfaits du commerce et de l’industrie. Il étudie les sectes religieuses, admire Locke et Newton et applaudit Shakespeare. Les Lettres anglaises (1734) ou Lettres philosophiques sont à la fois œuvre de propagande etœuvre satirique ; la vingt-cinquième et dernière Sur les pensées de Pascal révèle la portée profonde du livre : une réaction contre les bases théologiques et chrétiennes de la société française.
« Lorsqu’il faut (dit le quaker) que nous comparaissions devant les magistrats pour les affaires des autres (car nous n’avons jamais de procès), nous affirmons la vérité par un oui ou par un non, et les juges nous en croient sur notre simple parole, tandis que tant de chrétiens se parjurent sur l’Évangile. » (Première Lettre : Sur les Quakers).

« En vérité, nous sommes d’étranges gens ! Peut-être dans dix ans prendra-t-on cette méthode anglaise, si les curés et les médecins le permettent ; ou bien les Français, dans trois mois, se serviront de l’inoculation par fantaisie, si les Anglais s’en dégoûtent par inconstance. » (Onzième Lettre : Sur l’insertion de la petite vérole)

« Je ne sais pourtant lequel est plus utile à un État, ou un seigneur bien poudré qui sait précisément à quelle heure le Roi se lève, à quelle heure il se couche, et qui se donne des airs de grandeur en jouant le rôle d’esclave dans l’antichambre d’un ministre, ou un négociant qui enrichit son pays, donne de son cabinet des ordres à Surate et au Caire, et contribue au bonheur du monde. » (Dixième Lettre : Sur le commerce)

« M. Addison, en France, eût été de quelque académie, et aurait pu obtenir, par le crédit de quelque femme, une de douze cents livres, ou plutôt on lui aurait fait des affaires, sous prétexte qu’on aurait aperçu, dans sa tragédie de Caton, quelques traits contre le portier d’un homme en place ; en Angleterre, il a été secrétaire d’État. » (Vingt-troisième Lettre : Sur la considération qu’on doit aux gens de lettres)


Illustration :

Samuel Lucas, Quakers – Earith Monthly Meeting (peinture à l’huile, XIXe siècle).

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Livre audio gratuit ajouté le 06/06/2011.

4 Commentaires

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  1. Bonjour Mr Depasse ,

    Souhaite votre lecture du reste des lettres de Voltaire selon votre disponibilité dont serais encore heureux d écouter votre voix …

    Je vous écoute quotidiennement et avec patience de trouver chaque matin un nouvel enregistrement.

    Cordialement
    Ahmede

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  3. Un grand merci pour ces lectures très agréables de Voltaire.
    Je profite de l’occasion qui m’est donnée pour lancer un défi au grand lecteur que vous êtes : pourquoi ne choisir que des extraits des lettres philosophiques de Voltaire, alors qu’elles sont toutes très belles et très pertinentes ? Allons Monsieur Depasse, pourquoi pas une lecture intégrale des lettres philosophiques ?
    J’appuie d’autant plus ma demande que je trouve que littérature audio délaisse en cette période les lectures philosophiques, ce qui m’attriste quelque peu.
    Vive la philosophie sur littérature audio !
    Encore un grand merci pour tout ce que vous faîtes.

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