Portrait de Johannes Coccejus, professeur de langues orientales, de grec et de théologie à l'Université Franeker de 1636 à 1650 (17e siècle)

Sottise des deux parts

Avant de lire ce « pur Voltaire », deux définitions :

Stercoristes, ou plutôt Stercoranistes. Ce mot est dérivé du latin stercus, excrément. Les stercoranistes pensaient que les symboles eucharistiques étaient sujets à la digestion et à toutes ses suites, de même que les autres nourritures corporelles. Les protestants, disent les théologiens, ne peuvent tirer du stercoranisme aucun avantage contre la présence réelle, que cette erreur suppose plutôt qu’elle ne l’ébranle.

Les coccéiens étaient sectateurs de Johannes Cocceius (aussi Johannes Coccejus ou Johannes Koch ou Johannes Cock), né à Brême en 1603, théologien cartésien hollandais du XVIIe siècle, qui prétendait que toute l’histoire de l’Ancien Testament est la figure et comme le tableau de celle de Jésus-Christ.

« Sottise des deux parts est, comme on sait, la devise de toutes les querelles. Je ne parle pas ici de celles qui ont fait verser le sang. Ces abominations cependant étaient du bon temps de la bonne foi germanique, de la naïveté gauloise ; et j’y renvoie les honnêtes gens qui regrettent toujours les temps passés. […] Il y eut d’ailleurs trois ou quatre cordeliers de brûlés comme hérétiques. Cela est un peu fort ; mais après tout, cette affaire n’ayant pas ébranlé de trônes et ruiné des provinces, on peut la mettre au rang des sottises paisibles.
Il y en a toujours eu de cette espèce. La plupart sont tombées dans le plus profond oubli ; et de quatre ou cinq cents sectes qui ont paru, il ne reste dans la mémoire des hommes que celles qui ont produit ou d’extrêmes désordres ou d’extrêmes ridicules, deux choses qu’on retient assez volontiers.
[…] On renouvellerait, si on pouvait, les factions du cirque, qui agitèrent l’empire romain. Deux actrices rivales sont capables de diviser une ville. Les hommes ont tous un secret penchant pour la faction. Si on ne peut cabaler, se poursuivre, se nuire pour des couronnes, des tiares, des mitres, nous nous acharnerons les uns contre les autres pour un danseur, pour un musicien. »

Est-ce si faux ?


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Livre audio gratuit ajouté le 12/05/2016.

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