Donneur de voix : Ludovic Coudert | Durée : 2h 38min | Genre : Philosophie
Londres, 1943. à la demande du Général De Gaulle, Simone Weil, affectée dans une commission de rédaction, travaille à un projet de nouvelle Constitution pour reconstruire la France à l’issue de la guerre. De ce travail sortira sa dernière grande œuvre, inachevée, et publiée en 1949 seulement, après sa mort, par Albert Camus : L’Enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain.
« Il me paraît impossible […] d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement », écrit alors Camus.
Pour Simone Weil, le déracinement est le mal du 20ème siècle. L’invasion de l’argent et le manque d’éducation en sont les causes principales.
Elle rompt avec la coutume héritée de 1789 d’aborder la politique par la notion de droit. Contrairement à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui établit d’une part des droits et de l’autre des devoirs, Simone Weil établit que la notion de droits est subordonnée à celle d’obligation. « Un homme qui serait seul dans l’univers n’aurait aucun droit, mais il aurait des obligations » .
L’ouvrage est constitué de trois partie : dans la première, Simone Weil relève et analyse quatorze besoins de l’âme. Dans la seconde, elle étudie le déracinement, celui vécu par les ouvriers et par les paysans, et le compare à la notion de nation. Enfin dans la dernière partie, elle développe l’Enracinement proprement dit, qui répond aux besoins de l’âme et aux obligations morales et politiques vitales pour chaque homme.
Dans cet enregistrement, la première (en entier) et la deuxième partie (à moitié) sont lues.
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Introduction .mp3 (Clic-droit, “Enregistrer sous…”)
I. Besoins de l’âme
01. Ordre.mp3
02. Liberté.mp3
03. L’Obéissance.mp3
04. La Responsabilité.mp3
05. L’Égalité.mp3
06. La Hiérarchie.mp3
07. L’Honneur.mp3
08. Le Châtiment.mp3
09. La Liberté d’opinion.mp3
10. La Sécurité.mp3
11. Le Risque.mp3
12. La Propriété privée.mp3
13. La Responsabilité collective.mp3
14. La Vérité.mp3
II. Le Déracinement
Introduction.mp3
Le Déracinement ouvrier (Première Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Deuxième Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Troisième Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Quatrième Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Cinquième Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Sixième Partie).mp3
Le Déracinement ouvrier (Septième Partie).mp3
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Merci pour ce dernier commentaire Ludovic!
Moi aussi, tout en étant femme je déteste l’écriture inclusive et… pas mal de choses qui vont avec.
Ceci dit je suis un peu lâche et surtout fatiguée d’argumenter donc j’ai bien écrit “auteure”, bien à regret à vrai dire et comme c’est laid!
Ludovic COUDERT … Bonjour !
Votre propos me tombe sous les yeux …
totalement de votre avis !
L ‘ écriture inclusive …
Simone Weil: auteur sans e.
Je pense qu’il est anachronique d’employer le e pour féminiser le mot d’auteur. Et, plus généralement, c’est réduire la portée du mot: Dire “Simone Weil est la meilleure auteure du 20 ème” a une extension moins grande que de dire “elle est le plus grand auteur du 20 ème”. La première proposition réduit l’ampleur et la capacité de générosité de la langue. Ensuite, je le répète c’est aux antipodes de la pensée de S.Weil qui voit dans la capacité à atteindre l’impersonnel la valeur la plus élevée, objectif qui suppose de savoir renoncer à sa personne. De fait, on ne l’entend je crois jamais proclamer ni revendiquer la valeur de ses particularités personnelles. L’écriture dite inclusive n’est en fait qu’un leurre, une juxtaposition d’exclusions et de barbarismes. Elle se croit seule féministe, mais à tort. Pour cela, le travail fait ou rassemblé par Catherine Kintzler est précieux: https://www.mezetulle.fr/lecriture-inclusive-separatrice-faites-le-test-bisous-a-tous-deux/
@ Fraise_Sauvage Merci pour votre commentaire très chaleureux et précis! C’est toujours un soutien très motivant pour poursuivre un travail souvent long e exigeant.
Cher Ludovic, merci, merci, merci !!!!
Ce site m’a habitué à une excellente qualité des enregistrements mais là, si je voulais dire tout le bien que je pense de votre façon de présenter ce texte je ne tarirais pas d’éloges pendant longtemps. 😉 Laissez-moi juste dire que c’est d’une belle clarté, magnifiquement articulé et lu avec beaucoup d’intelligence et de discernement.
Et comme je suis reconnaissante de vos pauses (juste là où il faut) qui facilitent tant la compréhension et l’assimilation des idées.
Je me répétais qu’il faudrait lire les écrits de Simone Weil depuis une bonne vingtaine d’années et comme je suis heureuse de me lancer à la fin!
Mieux vaut tard que jamais n’est-ce pas 😉
Merci infiniment de populariser ses ouvrages et de nous offrir ce bel effort intellectuel, spirituel et humain. Quelle auteure !
Je vais écouter tout ce que vous avez déjà enregistré d’elle!
Je vous souhaite un excellent week-end et au plaisir de vous retrouver pour la deuxième partie !
J’ai dû mal m’exprimer, chère Pomme.
J’apprécie les hommes autant que les femmes.
Je voulais simplement dire que les qualités des femmes étaient évidentes et n’avaient pas besoin d’être reconnues par qui que ce fût pour être.
Elles ne réclament pas non plus d’être, sans cesse , mises en exergue pour être vues comme si elles n’étaient pas visibles d’emblée.
Il en est de même pour les qualités masculines.
Je ne vois pas d’ailleurs pourquoi courir après une égalité que l’on a, ici, dans nos contrées.
Je comprends bien qu’il s’agit là d’une étape pour nous conduire à un mélange des genres et des qualités comme expliqué par Poulet.te!
Cette nouvelle ère ne me dit rien de bon à moi qui aime les hommes tels qu’ils sont et les femmes dans leur spécificité propre.
(“quand bien même tous les mâles penseraient que je ne suis rien.” trop drôle cette misandrie.)
Ludovic, bravo pour le choix de ce beau texte et la qualité de votre lecture.
@Poulet.te,
Je me permets également en visiteuse coutumière de Simone Weil, d’ajouter à vos éléments de réflexion, une pensée sinon féministe du moins féminine, au même titre que vous donc, loin du machisme que vous abhorrez.
D’abord ne croyez point qu’il faille absolument parler d'”autrice à l’oral” pour être à même de savoir que Simone Weil est une femme: son prénom était déjà une piste intéressante.
Et puisque pour vous “l’objectif est, bien sûr, que ces valeurs ne soient plus genrées”, je me demande pourquoi vous ne vous épargnez pas, cette bataille intermédiaire.
Personnellement, je suis femme et n’est nul besoin de toutes ces arguties pour me sentir fière de mon sexe et bien dans ma peau, quand bien même tous les mâles penseraient que je ne suis rien.
Quant à Simone Weil, je suis bien d’accord avec L. Coudert, ses réflexions philosophiques sont remarquables et n’ont pas besoin d’être appuyées sur une approche féministe pour être… remarquées.
La preuve, Ludovic, pour l’instant encore du genre masculin, se plaît à lire plusieurs de ses ouvrages… ce pourquoi je le remercie hautement.
Merci à vous Ludovic Coudert
Bon courage pour la suite, Ludovic !
Je me permets, en visiteureuse impromptue, de lancer quelques pistes de réflexion quant à l’emploi de l’écriture inclusive ici, histoire de ne pas laisser sans réponse un conseil quelque peu condescendant.
– Dire de Simone Weil qu’elle ne voulait pas se personnaliser comme femme, et qu’elle usait d’un ton “impersonnel”, ne revient pas forcément à dire qu’elle souhaite utiliser le prétendu “neutre” que la société établit comme étant masculin !
Dire autrice n’est pas la personnaliser, c’est juste marquer son genre à l’oral, puisqu’a priori elle ne disait pas être autre chose qu’une femme !
– Rappeler que c’est une “autrice” (et bien marquer la différence à l’oral) c’est dire que c’est une femme qui a écrit dans les années 20 et 30, qui a fait donc des études puis enseigné dans des écoles de filles, milieu à l’époque fort cloisonné, au sein d’un monde intellectuel largement dominé par les hommes, ce qui lui vaut aujourd’hui probablement d’être en grande partie effacée de l’histoire de la pensée philosophique et peu enseignée, comme beaucoup de femmes qui écrivent à cette époque, comme beaucoup d’autres penseuses et artiste femme. Qu’elle parle de la place des femmes ou non, il n’est pas mauvais en tout cas de préciser et rappeler que c’est une femme par soucis de se consolider un matrimoine, de se dire que malgré les difficultés liées à l’époque, une femme a fait cela, pour s’encourager dans cette voie en tant que femme !
– Il est possible de faire une lecture féministe de son oeuvre, en ce qu’elle établit également comme point de départ de sa pensée politique est la compassion, l’empathie et l’amour, et qu’elle semble le placer au centre de ses théories politiques. Or ce sont des valeurs longtemps (et aujourd’hui encore) considérées comme féminines, dénigrées par des lectures plus rationnelles du monde et de la politique. Elle semble détester cette distance (masculine) vis-à-vis du monde pour mieux l’analyser et le maîtriser (au moment de partir pour la guerre d’Espagne, elle écrit à George Bernanos : “Je n’aime pas la guerre ; mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent”). La confiance en ses sentiments et ses intuitions, l’écoute qu’elle portent au personnes qui souffrent des conflits et de l’oppression, cette vulnérabilité exposée à l’encontre de tout rapport de force, il y a je crois une pensée qui peut rentrer en dialogue avec celle du care qui est le fer de lance de plusieurs mouvements féministes actuels… donc pourquoi pas, dans cette optique, affirmer à l’oral qu’elle est autrice.
Entendons nous bien. L’objectif est bien sûr que ces valeurs ne soient plus genrées, mais tant que les femmes sont éduquées dans le respect de ces valeurs, elles sont davantage enclines à défendre ce rapport au monde, et c’est aussi dans le soucis de se renforcer politiquement qu’on peut se rappeler que c’est une femme qui les défend par écrit.
– le neutre a été le masculin pendant des années. Cela nécessite maintenant d’envisager un changement de vocabulaire et l’écriture inclusive n’en est peut-être qu’une étape malheureuse, et dans un premier temps difficile à lire, mais une étape nécessaire je pense. ce n’est qu’un début, alors mieux vaudrait accoutumer vos yeux d’esthétes et faire avec.
Bien à vous
Cher Ludovic,
Merci pour cette nouvelle lecture.
Quel travail !
Je vous envoie mille bises d’encouragement.
Cath.
Bonsoir Julie et Catz
Ce mot pour vous annoncer la publication sur le site de deux lectures de textes de Simone Weil les 7 et 8 juin. Et chère Julie, laissez tomber l’écriture dite « inclusive » c’est ridicule, illisible et laid… respectueusement,
LC
D’aucun.e.s préfèrent “auteure”…
Il faudrait à vrai dire laisser à la principale intéressée le choix de se qualifier elle-même, malheureusement nous n’aurons probablement jamais son avis sur la question !
Weil est dans ma liste des auteures/autrices à lire dans les prochains mois, peut-être y découvrira-t-on quelque chose sur ses éventuelles positions féministes !
Bien à vous, et bonne suite de lectures !
(et n’hésitez pas à les annoncer sur le forum !)
Bonjour Julie,
bonjour Catz,
la suite de la lecture de l’Enracinement est en cours. Elle pourra être mise en ligne d’ici 15 jours ou un mois j’espère. Merci pour votre patience et vos encouragements. Je publierai également une lecture d’un autre texte de Simone Weil sur la notion de valeur. Simone Weil est certainement l’une de nos philosophes les plus dignes d’être lus et une femme remarquable. Je ne sais pas si elle a écrit beaucoup sur la condition des femmes et le féminisme. Certainement la revendication d’égalité lui a-t-elle fait réfléchir sur le sujet. Je doute cependant qu’elle aurait mené un combat féministe qui l’aurait conduit à maltraiter la langue française avec l’invention de féminins dissonnants, comme celui employé dans le message de Julie, et de l’écriture prétendument inclusive. Pour elle, ce qu’il y a de sacré dans l’homme est du côté de l’impersonnel et non du particulier, je crois, d’après ce qu’on peut lire dans La personne et le sacré, dont vous pourrez trouver ici un pdf en lien, https://www.smartmobilitybelgium.be/305153-PFVJLCXLIH-la-personne-et-le-sacre/
Cordialement
Merci Ludovic, une autrice trop peu connue, comme beaucoup d’entre elles…
Vous envisagez l’enregistrement de la suite ?!
Merci pour ce magnifique travail.
En attendant la suite,
1000 bises,
Cath.
Merci Zachée !
Merci et compliments,Ludovic,
une bien belle lecture
Un vrai et beau service.
Cordialement.
Zachee
Merci Rando!
à bientôt sur Littérature audio encore sans doute
Cordialement
LC
Merci pour cette lecture agréable
et ce partage
rando
Merci Fabrice.
à bientôt pour la suite j’espère.
Cordialement
LC
Bonjour, Monsieur Coudert.
Juste un petit mot pour vous remercier pour cette très belle lecture.
Bonsoir cher Ludovic,
Ceci est un essai, pour voir si l’abonnement aux messages sur ce billet fonctionne…
À bientôt,
Ch.
Bonsoir chère Christiane-Jehanne
Bonsoir cher Ahmed,
merci à chacun pour vos remerciements et encouragements!
Bien cordialement
Ludovic
Bonsoir cher Ludovic Coudert ,
Merci et du courage …
Bon week-end ,
Cordialement ,
Ahmed
Cher Ludovic,je viens d’écouter “La liberté “,très intéressant et j’écouterai l’ensemble,peu á peu,il faudrait …des journées doubles!…,merci de votre belle lecture.Chr.-J,