Paula Modersohn-Becker - Mère agenouillée allaitant son enfant

Fécondité

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1er livre de la série des Quatre Évangiles, série qui fait immédiatement suite au cycle des trois villes : Lourdes, Rome et Paris.

« Je suis content surtout de pouvoir changer ma manière, de pouvoir me livrer à tout mon lyrisme et à toute mon imagination. » dit Zola.

Zola a voulu ce cycle ouvertement utopique. Mais ici, c’est une conception manichéenne de la société, qui a très mal vieilli.
Toutefois, on trouve des pages d’un réalisme digne de ses meilleurs romans.
Le livre fut remarqué par S. Freud, qui le rangea parmi les dix ouvrages les plus intéressants qu’il ait lus.

Ce roman sera suivi de Travail et Vérité


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Références musicales :

Felix Mendelssohn, Les Hébrides, Ouverture La Grotte de Fingal, Op. 26, interprété par l’Orchestre Philharmonia, dirigé par Otto Klemperer (1960, domaine public).

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Livre audio gratuit ajouté le 22/05/2013.

27 Commentaires

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  1. Chère Pomme
    Je voudrais vous faire part de toute ma reconnaissance pour le temps que vous avez consacré à la lecture si intelligente de ce volumineux roman de Zola. Ce texte est très révélateur d’utopies qui ont pu animer l’esprit d’intellectuels de la fin du XIXe siècle comme Zola. Il faut le lire comme tel et à ce titre, sans en attendre une description exacte et véridique de la vie agricole et familiale de l’époque. Les quarante ou cinquante ans sans grêle, sans gelée ou sans sécheresse dont bénéficia la ferme des Froments suffisent à nous convaincre de chercher ailleurs la vérité que veut nous communiquer Zola. Il faut également le lire avec une grande ouverture d’esprit, sans prendre en compte les valeurs de notre époque.
    Fécondité me semble un jalon important dans l’histoire de la réflexion sur la démographie en France aux XIXe et XXe siècles et qui va soutenir certaines politiques natalistes qui ont culminées sous le régime de Vichy.
    Il faut également donner toute sa force au point d’orgue de Fécondité qui est le discours lyrique des dernières pages en faveur du colonialisme.
    Fécondité défend des idées que l’on a envie d’oublier. On préfère se rappeler Zola défenseur de Dreyfus. La richesse de la culture est de ne rien oublier. Merci, Pomme de nous y aider.

  2. Un excellent livre que ce premier évangile selon Zola et lut avec brio. Pour une lecture sans pépins, préférez la pomme, vous ne serez pas déçu. 🙂

  3. Il n’est pas facile d’amortir le choc des opinions
    sur un forum de LA, où l’on se veut tellement civilisé et poli.
    Allez ! On s’embrasse tous et on change de sujet !

  4. Chère Pomme,
    C’est vrai je n’ai pas lu ou écouté “Fécondité”, je répondais simplement au commentaire de Ricou, avec lequel je suis tout à fait d’accord comme vous l’êtes, vous, avec celui de Florence.
    En parlant de “bien-pensance” je pensais à la chose en général, et ne cherchais nullement à viser quelqu’un en particulier et ne me serais évidemment pas permis, chère Pomme, de vous désigner, vous.
    Contre vents et marées, Ricou a dit ce qu’il a dit. Je l’ai approuvé. Les idées ambiantes qu’il est bienséant d’avoir à notre époque, qu’on nous impose comme vérités ou valeurs, ne sont pas si belles au fond qu’elles paraissent à première vue: voilà ce que j’ai voulu dire sans vous impliquer en quoi que ce soit.
    Vous avez, chère Pomme, le droit de penser ce que vous voulez et vous avez sans doute de solides raisons…veuillez croire, qu’il en est de même pour moi.
    Bien amicalement

  5. A Ricou. Je constate avec plaisir que vous n’avez pas été “intimidé par la bien-pensance etc”.
    je vous remercie pour votre commentaire précis et illustré.
    Vous développez une opinion que vous devinez bien que je ne partage pas.
    Excusez-moi si je ne vous réponds pas ici sur les points que vous soulevez, car ce n’est pas le lieu approprié, je pense. Sachez que j’approuve tout à fait le commentaire ci-dessus de Florence.
    Ce qui me rassure c’est que vous voilà 3 dans le radeau, et comme l’union fait la force…
    A bientôt, cher Ricou.

  6. Tiens ! Tiens ! J’apprends que je suis une « bien-pensante, jolie comme un fruit moderne (merci Bruissement pour ce compliment!) et toujours (toujours, Vraiment?) prête à mépriser ce qui est pourtant si bon »
    Je ne me connaissais pas ainsi…
    Plus sérieusement, Bruissement, je pense que vous vous méprenez sur mon soi-disant « mépris ». Je n’ai absolument rien, mais rien du tout, contre les familles nombreuses ! Où allez-vous chercher cela ? Ce que je dénonce dans ce roman c’est son manichéisme, c’est lui qui est désuet : pour Zola, et je précise: dans ce roman, la femme qui ne veut qu’un enfant unique (idéal longtemps suivi par la bourgeoisie aisée et l’aristocratie), ou qui tente un avortement est une mauvaise femme sur laquelle donc arrivent les pires malheurs. Bien fait pour elle. En revanche, celle qui accueille une nombreuse famille , qui allaite ses enfants, celle-là a droit à tous les bonheurs, d’être aimée comme au premier jour (quel mari idéal!!!), de rester très en forme et très belle même après une douzaine de maternités, aussi belle que sa toute jeune bru. Sincèrement, ici, nous sommes en pleine utopie, non ?
    Aujourd’hui, je pense que personne n’aurait l’idée de jeter la pierre à une femme, à un couple, qui souhaite maîtriser le nombre de ses enfants. C’est en cela que ce roman de Zola me paraît avoir mal vieilli.
    Bruissement, sincèrement, avez-vous lu le roman? ou seulement les commentaires?
    En revanche, que de belles pages sur la maternité, qu’il rend tout à fait attendrissante et belle.
    Et dans les scènes sur les nourrissons, d’un réalisme presque insoutenable, on retrouve le grand Zola.
    Pomme

  7. Oh, merci chère Bruissement!
    Je ne m’attendais pas trop à une approbation sur ce commentaire, et qui plus est par une mère de famille…
    Vous devinez la joie qui accompagne ma surprise.
    J’avais bien lu le commentaire de Christie… mais je le croyais comme un radeau perdu dans l’océan de cette bien-pensance comme vous dites joliment. A deux radeaux, je pensais que les chances de survie était plus grandes. Voilà que nous sommes au moins trois.
    Au passage, merci pour vos nombreuses lectures!
    Ricou
    A bientôt

  8. Ah! comme vous avez raison pour les fruits, Ricou! Quand je songe aux pommes d’antan…un peu tachées certes et souvent véreuses… il fallait en enlever, mais ce qui restait était si bon, si parfumé, délicatement imprégné de saveurs subtiles et harmonieuses, ah! les pommes d’antan, les pommes authentiques ne payaient pas de mine mais elles étaient à se pâmer de délice et, à ce qu’on dit, mieux pourvues en vitamines et autres nutriments pour la santé.
    En ce qui concerne la famille, il en est sans doute de même, rien ne vaut l’authentique! je suis assez d’accord avec vous, sur tous les points énoncés…et moi, qui suis femme et mère d’une famille nombreuse, je sais, aussi, de quoi je parle…
    J’ai bien vu, Ricou, que vous posiez la question à celles qui trouvaient la vision de Zola obsolète. Cependant, ma réponse ne vient là que pour vous approuver et remarquer que vous avez raison de ne pas vous laissez intimider par la bien-pensance, jolie comme un fruit moderne, et toujours prête à mépriser ce qui est pourtant si bon.

  9. Zola aux idées obsolètes… aaah ? tiens ?
    Merci d’y insister dans les commentaires, car j’avais plutôt l’impression du contraire en écoutant ce livre et avant d’en lire les commentaires.
    Oui, certes, cette impression m’a imprégné à la lecture de « Travail » et « Vérité ». Moins à celle de « Fécondité »
    Je ne suis ni mère, ni femme. Mais comme la plupart des « hommes » de ma génération, je suis encore fils d’une femme, et qui plus est, d’une femme qui a dit m’avoir désiré, attendu, voulu. J’espère n’être pas déjà une exception. J’ai conscience que de plus en plus de nos enfants ne sont pas le fruit de « l’union » de leurs « parents », mais son nés dans des choux en verre. Un couple ami a trois enfants ainsi conçus. Une fille aînée, deux jumeaux cadets de trois ans, en fait… des triplés légèrement décalés puisqu’ayant été conçus dans le même « bouillon » (c’est le terme) mais dont les deux derniers sont restés en congélation jusqu’à ce que la « banque » demande aux parents que faire des embryons surnuméraires. Je les aime beaucoup, mais voici bientôt l’adolescence, et… déjà on voit venir des difficultés. Ils ne savent pas encore comment ils ont été conçus, ce ne sera pas facile de leur dire qu’ils ont été conçus en laboratoire, le même jour à la même heure. Je ne critique personne, on dit qu’il faut évoluer. Merci aux Zola du 21è siècle réécrivant un poème à la fécondité en s’extasiant devant les dizaines de méthodes dites « artificielles » issues du « génie » humain pour subvenir aux carences laissées par une évolution hasardeuse qui a duré des centaines de milliers d’années. Peut-être n’y aura-t-il simplement plus besoin des hommes dans ce nouveau roman.
    Certaines pages assez lyriques de « Fécondité » ne pourraient-elles pas inspirer, timidement, un certain retour aux sources sans crouler sous les accusations d’archaïsme, de retour au passé obscurantiste, et tout le fatras des clichés un peu usés ?
    Puis-je, timidement, poser une question en tant « qu’homme » aux lectrices déçues de ce livre ? en quoi la vision de la maternité de Zola dans ce roman est-elle à ce point obsolète ? Elle est idéalisée, certes, je ne le nie pas.
    Mais aussi paradoxal que cela paraisse, j’y vois aussi une bonne dose de réalisme. L’horreur qui accompagne les avortements clandestins semble justifier une prise en charge officielle et « propre » de ses opérations aujourd’hui banales et plus « sûres », du moins pour la mère. On a mis ainsi un beau pansement pour cacher une plaie qui ne guérit pas pour autant. Ah oui, c’est vrai, avoir aujourd’hui un avis un peu différent de l’opinion générale sur cette question, considérée comme classée, attire à soi des soupçons de machisme, une accusation de vouloir priver la femme de ses droits, en particulier d’user de son corps à sa guise. Zola, montre pourtant que dans un tel drame, l’homme n’est pas toujours bourreau, et qu’il est même parfois lésé. Sous prétexte d’un droit à son corps, la femme, la mère, peut-elle simplement faire comme si elle était seule protagoniste de son acte ? Que fait-on de l’enfant, et, qu’on me pardonne ma naïveté, que fait-on même de l’avis du « père » qui n’est pas toujours la cause ni d’accord avec l’avortement de cet enfant qui, jusqu’à aujourd’hui est aussi le sien ?
    Débat sans doute sans fin. Chère Pomme, je ne veux pas user de votre belle lecture pour lancer semer… la zizanie. Je ne suis pas « Français », mais je ne méprise pas la liberté de parole et, simplement, il ne me déplaisait pas de prendre cette fois la défense de Zola par rapport à certains commentaires. Le pavé dans la marre, en fait, n’est-ce pas lui qui l’a jeté avec cette triple parodie évangélique ?
    Autre point moins chaud, je crois. J’ai aimé ces grands regards de l’auteur sur la fécondité d’une nature parfois difficile à dompter, mais qui ne laisse pas d’éblouir par sa beauté et sa prodigalité. Les champs de blé (…) en particulier.
    J’espère qu’il n’est pas interdit d’écouter ses grandes envolées encore lyriques avec admiration.
    Puis-je faire une comparaison, chère Pomme ? Dans ma vie professionnelle, je prends parfois mes repas dans une cantine. On nous y offre souvent des fruits au dessert. Superbes d’aspect, il faut avouer qu’il est plus aisé aux yeux qu’aux papilles gustatives de jouir de leur saveur. Mais ce n’est pas le point qui m’intéresse ici. Ce qui m’étonne, c’est le nombre de plus en plus grands de fruits… stériles, ou stérilisés ! Je veux dire sans pépin, ou avec pépins atrophiés, minuscules. On était habitués aux bananes, pour ne pas que monsieur (madame) tout le monde puisse faire concurrence à Chiquita dans les dix mètres carrés de son jardinet, bon. Mais maintenant c’est le cas des oranges, des pommes, des pamplemousses, des raisins… Oui, c’est plus facile pour les dents… mais pour ma part, j’ai l’impression de manger un fruit quelque peu mutilé, mutilé dans le seul but de me donner plus de « facilité » à le manger, oserai-je dire sans glisser que manger un fruit équivaut en quelque sorte à en « jouir » ? Oh, voici mon pavé à moi que je jette dans la marre de l’opinion dominante : ces fruits stériles sans pépins… mais Zola nous en parle-t-il pas dans ces femmes qui veulent jouir à n’importe quel prix (fût-ce la stérilisation) sans courir le risque d’être fécondées ? Aujourd’hui que les opérations sont plus aisées et « sans » risque, il est symptomatique de voir l’évolution de ces pratiques dans les statistiques de l’OMS. Personnellement je trouve dommage qu’on prenne appui sur une prétendue liberté absolue pour aboutir à ces pratiques qui me paraissent malgré tout mutilantes. Je sais que je pose en dinosaure, comme en commentant « Vérité ». Mais je remarque aussi que les dinosaures attirent beaucoup la jeunesse.
    Comme pour les fruits, ne confond-on pas aujourd’hui productivité et fertilité ? Voire jouissance et bonheur ? Malgré toutes les utopies que Zola à « semées » dans son œuvre, je lui sais gré, pour ma part, d’avoir rendu à chacune de ces réalités son autonomie par rapport aux autres.
    J’arrête ici pour ne pas vous lasser davantage.
    Non, je ne peux terminer sans vous féliciter pour vos lectures. Tous vos auditeurs vous le disent. Je ne suis pas toujours d’accord avec eux sur tous les points, mais là, si ! Ah oui ! Vous lisez très bien, chère Pomme. Et si vos réponses nous montrent que vous n’aimez pas tout sans distinction dans Zola, on voit cependant que vous l’aimez beaucoup.
    Merci pour votre généreux labeur. On a l’impression qu’il vous donne beaucoup de joie à vous-même en premier lieu. Cette joie, vous la partagez très bien, merci !
    Ricou

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