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Ses commentaires les plus récents

  1. Lecture magnifique ! Interprétation, plutôt, devrais-je dire. Je n’ai rien à redire, magnifique. Surtout le deuxième monologue, à couper le souffle.

    Je ne sais pas si tu es au courant mais j’essaye de réunir un groupe de donneur de voix pour enregistrer du théâtre classique (je songeais à Phèdre notamment, Racine en tout cas a ma prédilection). Après avoir écouté ces deux extraits c’est à genoux que je te supplie de te joindre à nous !

  2. Pourquoi ranger ce texte dans la section roman ? C’est un poème, de quelques milliers de vers, mais un poème quand même.

    Je lis beaucoup Hugo et n’ai jamais eu beaucoup de sympathie pour ce texte. Hugo est un peu trop étranger à la philosophie pour être tout à fait pertinent lorsqu’il en parle, je doute que Kant soit beaucoup plus pour lui qu’un nom de philosophe allemand particulièrement austère (et les noms courts ont toujours la préférence des poètes…).

    La lecture, quoiqu’il en soit, m’a semblé un peu triste et monocorde. Je n’ai pas tout écouté mais suffisamment pour songer que la perspective d’entendre les deux ou trois milles vers de ce poème lus sur à peu près le même ton, quasiment sur la même note, n’est guère réjouissante. Sur un texte court cela peut être agréable, mais sur plusieurs heures ça ne saurait pas le rester.

    Hugo écrit beaucoup en employant des effets d’accumulation et de rupture, la lenteur et la régularité de la diction peuvent ruiner ces effets. Le passage intitulé “La tristesse du philosophe” est un bon exemple : quasiment tout ce passage n’est qu’une seule phrase, un long crescendo qui tend vers la conclusion “les oreilles de l’âne auront raison dans l’ombre”. Les cinquantes vers qui précède cette conclusion d’une concision remarquable sont une longue accumulation de “jusqu’au jour où… où… où… tant que… tant que…” etc. La lenteur de la lecture et l’absence de montée dans la voix gâche nettement la saveur d’un tel passage. C’est dommage.

  3. Texte ultra fameux, qui doit figurer dans tous les manuels scolaires. Mais Montesquieu, en réalité, n’est pas un abolitionniste convaincu. Se dont il se moque dans ce texte, c’est de certains arguments idiots des esclavagistes, ce qui ne l’empêche pas par ailleurs d’être convaincu du bienfondé de l’esclavage en certains cas :

    « Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage, que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par crainte du châtiment : l’esclavage y choque donc moins la raison. Aristote veut dire qu’il y a des esclaves par nature ; et ce qu’il dit ne le prouve guère. Je crois que, s’ il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler. Mais, comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l’esclavage est contre la nature, quoique, dans certains pays il soit fondé sur la raison naturelle ; et il faut bien distinguer ces pays d’avec ceux où les raisons naturelles même les rejettent, comme les pays d’Europe où il a été si heureusement aboli ». (L’Esprit des Lois, Livre XV, chap. VII )

    En somme, pas d’esclavage en Europe; mais entre les tropiques, la raison naturelle le veut bien…
    Il ne faut pas exagérer les mérites de l’abolitionniste Montesquieu.

  4. Il y a une faute dans le titre : bien que cela paraisse bizarre, il faut écrire “Certe” sans S, sans quoi l’élision ne peut pas se faire avec “elle” et le vers est faux.

  5. Il passe bien, oui, me semble-t-il, mais je ne suis pas un connaisseur de Virgile, et je suis toujours enclin à la clémence lorsque j’entends des vers…

  6. Ma remarque n’avait rien d’un reproche, détrompez-vous. A vrai dire, je ne connaissais pas cette traduction, et vous écoutant j’ai eu la surprise de constater que c’était en vers, et qui plus est des vers d’excellente facture. Je viens de découvrir grâce à vous Delille en fait, et je dois reconnaître que sa traduction même infidèle force l’admiration. Je suis particulièrement sensible à la grâce des vers, et c’était donc surtout pour rendre justice au traducteur qui est ici beaucoup plus qu’un traducteur : le texte que vous lisez doit en fait autant au génie de Virgile qu’au talent de versificateur (je dis cela sans aucun mépris) de Delille. C’est un chef-d’oeuvre de l’un et de l’autre.

    C’est vrai que le texte antique de Virgile semble bien poli par la langue du 18ème siècle, qu’il a cette sonorité particulière, ce vocabulaire, ces tournures qui sont propres à la poésie des 17-18ème siècles. Mais pourquoi pas ? Je n’ai rien d’un puriste envers Virgile que j’avouerai n’avoir quasiment jamais lu, et cette traduction-versification est un texte qui me semble magnifique, et qui a une valeur bien différente de la valeur d’une simple traduction de Virgile. En fait, le but de mon message était simplement de suggérer qu’on fasse apparaître la particularité de ce texte plus clairement dans sa présentation. (Il n’est pas impossible qu’on ait pu l’écouter d’une oreille distraite sans se rendre compte seulement que c’était en vers, moi-même ce n’est qu’au bout d’une dizaine de vers que j’ai reconnu le rythme familier de l’alexandrin.)

  7. Il faudrait dire un mot dans la présentation sur Jacques Delille qui traduit le texte de Virgile en vers. La traduction, de fait, est assez peu fidèle à son original, mais doit beaucoup beaucoup au talent de versificateur de Delille.

    J’ai été faire un tour sur wikipédia, et trouvé ces deux jolis citations à propos des Géorgiques traduites par Delille :
    « C’est un ouvrage charmant, dit Jean François Joseph Dussault, d’une correction rare, d’une facilité et d’une souplesse admirables, qui suppose le goût le plus délicat et le plus fin, une connaissance approfondie de notre style poétique. Mais aussi, est-ce une véritable traduction ? Y reconnaît-on le génie de Virgile ? L’imitateur français a substitué aux beautés mâles, imposantes et pures de l’original, des grâces un peu maniérées, une espèce d’affèterie, de coquetterie, plus appropriées sans doute à la tournure de son talent, et peut-être plus conformes au goût de ses contemporains. On a dit de cette traduction que c’est une traduction originale ; et cela est très vrai ; mais cela prouve que c’est une traduction où l’on trouve Delille et point Virgile. » Plus lapidaire, Chateaubriand a dit : « C’est un tableau de Raphaël merveilleusement copié par Mignard ».

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