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#146538
MMusardeur
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      30.




    Les produits du terroir normand ne le fascinaient pas vraiment. Mais il se souvenait que le Docteur Typhon prétendait tout faire avec les pommes. Il rechercha donc le plus de documents possibles que son arrière-grand-père avait laissé sur la pomme et ses nombreux dérivés chimiques. Par exemple, la pomme crue avait des propriétés désaltérantes, alors que, cuite, elle attisait la soif. Il lui trouvait aussi de pouvoir de jouvence, à condition de la manger sur l’arbre. Ce qui fit rire Pépin, qui imaginait son aïeul croquant la pomme à cheval sur l’arbre. Quand au cidre, il considérait son pouvoir reconstituant indéniable. Les bulles permettaient aux travailleurs de force, d’évoluer avec moins de peine. Quand à l’alcool de pomme, il avait carrément des vertus curatives antimicrobiennes si perfomantes, que, son seulement on pouvait traiter les rhino-pharingites, les rhumes, les grippes avec du calvados, pincipalement dans la compote de pomme, mais aussi la tubercule, les pleurésies, les bronchites et de nombreuses affections respiratoires avec des inhalations de vapeur d’alcool de pomme contenue dans des barriques de chêne.
    Pépin avait un sourire ingénu devant ces « remèdes de bonne femme », que prolongéait une certaine tendresse pour cet ancêtre ayant travaillé de longues heures sur un sujet, un peu suranné de nos jours.
    – Encore que, pensa-t-il. C’est vrai que la pomme est recommandé contre l’hypercholestérhémie et qu’elle a un pouvoir anti-oxydant. Quelque part, c’est bien le fruit de la jouvence ! et pour le calva, son utilisation pour chouter le malade, et provoquer une hyperthermie passagère aide le corps à lutter quelque temps contre l’aggression microbienne. C’est juste un petit coup de pouce à la réaction de défense de l’organisme contre les germes pathogènes. Après tout, ça peut se défendre, mais bon, faudrait pas en abuser non plus !

    Il trouva un cahier de brouillon, qui comportait de nombreux schémas crayonnés représentant des tuyaux bizarres avec quantités de récipients, de plus en plus gros. Cela finissait par constituer des circuits étranges avec des calculs chimiques en marge et des cotes définissants la longueurs des tubes et les dimensions des boules, dans lesquelles étaitent indiquées les volumes. Pépin était redevenux très sérieux. Il y avait trop de détails pour être une simple élucubration, une fantaisie imaginaire, comme cela lui arrivait souvent à lui aussi. Non, c’était trop précis, trop minutieux, chaque schéma était une évolution du précedent, parfois une amélioration, mais dans quel sens, parfois un changement de direction. Le cahier semblait fonctionner comme un arbre, avec des brindilles mortes et d’autres qui se développaient un peu plus. Il était stupéfait. Cela devait représenter des années de travail. Un truc a givrer complétement une bande de mathématicien de haut vol.

    Il avait pris une calculette, mais il la rangéea aussitôt se traitant d’imbécile. Il ouvrit la liaison de son ordinateur vers les gros calculateurs de l’université. Il travailla tard, très tard. Le temps n’existait plus. A chaque nouvelle formule qu’il tapait sur le clavier, répondaient des milliers de lignes de code. Hallucinant. Quand le défilement s’arrêtait, il restait bouche bée quelques secondes, avant de réaliser, qu’il fallait entrer la formule suivante. Et les calculateurs répondaient encore, sans hésiter. Cela paraissait presque trop facile. Incroyable. A chque nouvelle, formule, aucune manifestation d’erreur. C’était rarissime de faire autant d’aligner autant de suites de calcul, sans qu’une formule ne contredise l’une d’elle.
    Quand enfin, la dernière formule fut envoyée, elle resta.. sans réponse ! le professeur Trognon était épuisé. Il attendit. Il s’endormit, alors que le ciel s’éclaircissait au-dessus de la ville.

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