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#146544
MMusardeur
Participant
  • Sixième épisode




  • ENTRE CHAT ET CHIEN






      31.




    Le téléphone mobile restait étaient, silencieux, sourd et muet. Il fallait le recharger. Armelle maudit pêle-mêle la batterie, le progrès et les voleurs des compagnies de télécommunication, qui vendent fort cher du matériel souvent peu efficace. Elle chercha le chargeur, puis relia l’appareil à une prise téléphonique. L’appareil bipa après quelques secondes, et enfin un voyant commença à clignoter.
    Dehors, il bruinait. Elle enfila ses bottes en plastique, ce qui fit bondir de joie le berger allemand. Il lui léchait les mains, courait jusqu’à la porte, reveenait vers elle, repassait sa tête dans ses mains, et refonçait vers la porte. Il semblait dire :
    – vite, vite.. voyons !
    Elle prit un vieux pardessus râpé, toute joyeuse. Le bonheur d’Obélix était contagieux. Sa joie simple plus communicative et plus convaincante qu’une bonne blague. Malgré la petite pluie fine n’était pas froide, et tout brillait dans le paysage sans soleil. L’herbe verdissait brillante, le chemin brunissait. Le mouillé collait la poussière au sol dans des tons ocre jaune et rougeâtre. Il contournait doucement le petit bois, où les fougères buvaient avidement l’eau qui gouttait de leur longues feuilles colorées de ce vert puissant qui donne envie de s’arrêter et de baigner le regard pour l’y reposer.

    Armelle marchait sans se presser, mais sans ralentir. Marcher ainsi, faisait du bien. L’air lui donnait des forces, qu’elle ressentait inépuisables. A tort, bien sur, mais qu’importe.. seule comptait l’impression présente. Obélix pénétrait prudemment dans les fourrés, la truffe en avant le cou tendu, les pattes avant légèrement fléchies. Tout était prêt à un repli rapide en cas de surprise, ou de découverte inattendue. Puis, ne trouvant rien, ou craignant d’être distancé par sa maîtresse. Il se reculait prestement, sautait le fossé et la doublait ventre à terre. Elle lui lança, moqueuse :
    – alors, tu cherches ton copain ?

    Elle pensait au gros crapaud doré, qu’Obélix débusquait parfois. Les deux animaux donnaient l’impression de se vouer un respect mutuel, qu’elle trouvait étonnant. Elle n’avait jamais vu le chien, mordre le batracien, qui, de son côté, ne montrait aucune peur apparente, aucun désir de fuite, ni d’agressivité envers ce mammifère poilu et inquisiteur. En outre, son territoire de chasse devait être étendu, car elle le ne voyait pas souvent au même endroit.

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