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Bonjour ,
Et merci pour cette réponse Augustin ,
Bien qu' il apparaît indiscutable que le numérique présente un véritable progrés en matière d'accessibilité , tu l'as trés bien décris toi-même , inutile de le répéter . J'aimerais tout de même approfondir certains points que tu as plus précisément abordé .
L'aspect écologique est indéniable en ce qui concerne l'économie de papier et nous avons malheureusement , je crois , tendance à trop souvent raisonner en terme d'émission et coût écologique et en équivalent CO2 , mais n'oublions pas que les arbres , les forêts sont jusqu'à preuve du contraire la plus puissante usine de traitement de cette forme de déchet .
En ce qui concerne le confort de lecture pour ce qui est du reader dernière génération ; je ne parle pas de l'ordinateur qui est autant un massacre pour les yeux selon moi , que l'est le baladeur pour les tympans ; le confort de lecture me semble équivalent et même supérieur dans une certaine mesure , car , comme tu l'as dit toi même , il existe la possibilité de régler la taille des caractères , en cas de fatigue . De plus , avec cet outil il est tout autant possible de se relaxer , de lire allongé , ou assis confortablement sans besoin d'aucune connexion ou branchement pour l'alimentation .
La tentation de privilégier la quantité sur la qualité existe certainement mais avec le ebook , pour les lecteurs boulimiques , fini la contrainte d'emporter un maximum de trois ou quatre livres en week-end , ou en voyage , fini le stress de choisir le bon livre le matin pour la journée ou pour le moment de répit que cette journée nous donnera . Et si l'on peut craindre que ne soient numérisés que les livres les plus vendeurs dans l'immédiat , reste que tous les grands classiques sont téléchargeables gratuitement et qui oserait dire que Maupassant , Voltaire , Montaigne , Rabelais (pour n'en prendre que quelques-uns au hasard) ne puissent pas être pour soi de bons , d'excellents écrivains .
Mais il est vrai , que le numérique nous prive , du parfum du papier , de sa sensualité , de l'histoire que nous suggère avant même d'en avoir commencer la lecture , un livre qui a passé de main en main , un livre qui a passé de génération en génération . Il ne remplacera jamais le livre que l'on a reçu d'un être cher , où celui que l'on garde comme un trésor , comme une part de soi-même parce qu'il est le premier ou celui qui a transformé notre vie . Avec le numérique , fini les belles couvertures usées par le temps , les reliures et les dorures . Fini aussi le signet qui parcourait chacun de ses livres et qui semblait comme chargé de leur mémoire , mémoire matérielle . Fini aussi le bruissement , le doux craquement des pages de papier et sa couleur changeante et viellissante ; de ce livre parfois fané et d'autant plus beau qu'il a résisté au temps ; vivant à travers le temps , les époques et acquérant ainsi sa dimension sacré et évoquant en nous l'image de la pérénité de la pensée , du savoir , du triomphe de la mémoire et de l'intelligence humaine sur le chaos du temps ; le livre quoi !
Mais il en fut de même pour la musique lorsqu'apparut le CD , d'aucuns le condamnèrent sans appel et s'émurent de ce que cet objet réduisait à néant la dimension quasi-sentimentale du vinyle , et sa sonorité inimitable , les craquements du diamant , la poussière et les déformations que lui infligeait le temps et qui lui donnaient l'âme que le CD n'aura jamais . Or combien sommes-nous à avoir conservé nos vieux vinyles , et à les écouter cérémonieusement et goûtant le plaisir inchangé et sans-doute même augmenté d'écouter le temps passer et se méler à une mélodie . Mais… combien sont-ils ceux qui éditent encore leur musique sur vinyle ?…
Trés bon dimanche .