Répondre à : Le nom du traducteur et la date de traduction de l’Ancien Testament

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#149666
Augustin BrunaultAugustin Brunault
Maître des clés

    Bonjour,

    Je distinguerai deux niveaux de réponse à votre question :

    1) Pour lire dans le texte original (ce qui est, certes, toujours préférable), il faut maîtriser la langue ! En l'occurence, l'hébreu pour l'Ancien Testament et le grec ancien pour le Nouveau.

    C'est loin d'être une évidence aujourd'hui : le grec ancien reste marginal à l'école, et l'hébreu absent je crois.

    Il faut en outre apprendre ces langues en plus de la langue maternelle (le français) et de plusieurs langues étrangères telles que l'anglais, l'espagnol ou l'allemand.

    Bref, la situation est différente de celle des pays musulmans par exemple.

    2) Sur la question de la sacralité du texte, le christianisme a un point de vue particulier : ce n'est pas tant une religion du Livre que des Livres. Et fondée sur l'esprit plutôt que sur la lettre.

    Cela signifie que le sens véritable et profond d'un passage biblique ne peut émerger qu'au terme d'un processus exégétique :

    a. en resituant le passage à expliquer dans le cadre de l'ensemble des textes bibliques (qui sont souvent en tension les uns avec les autres, ont des styles différents, ce qui manifeste la pluralité de leurs origines), ainsi que dans le contexte historique propre à chaque époque de rédaction ;

    b. en interprétant le passage de manière spirituelle plutôt que littérale. Une phrase célèbre est celle de saint Paul : “La lettre tue, l'esprit vivifie” (2 Co 3, 6).

    Sachant cela, le texte en langue originelle n'a pas la sacralité d'une parole issue “de la bouche même de Dieu”. Je crois qu'il est plus juste de dire pour un chrétien que cette parole est d'esprit divin. La traduction n'induit donc aucune différence de nature, simplement la possibilité d'une certaine perte de fidélité au texte original.

    Si vous êtes intéressé par ces questions, je vous invite à lire le beau de discours de Benoît XVI sur la culture prononcé le 12 septembre dernier au Collège des Bernardins :

    http://www.pelerin.info/article/index.jsp?docId=2349614&rubId=9207

    Bien cordialement,

    Augustin

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