Répondre à : (O) LOUÏSE, Gilles – Ars poetica

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#154249
AegidiusAegidius
Participant

    Orphée a écrit :

    « La critique est aisée et l'art est difficile »,écrit Destouches, et non » La critique est aiséE, mais l'art est  difficile » ce qui ferait un vers de 13 pieds. Alors malicieusement que penser de vos vers:

     L'alternance régléE n'eut pas contradicteur

     L'élision recherchéE ne sera que formelle

     Voyelle incorporéE,c'est là le moindre accueil

     Loin de moi cette idéE de vouloir qu'on s'endorme

     Ce laxisme bafouE la langue en son principe…..puisque les E muets ne peuvent se fondre dans la voyelle suivante … qui est une consonne, » et je me suis trouvé simplement mal à l'aise, quand au bout de mes  doigts six et six firent treize! » ?

      Querelle de Vadius ou de Trissotin, qui apprécie votre ARS POETICA, mais j'aimerais connaître votre réponse technique.




    La réponse est que je suis opposé à cette règle qui n’a pas beaucoup de sens, je le dis d’ailleurs clairement dans le poème :

    Préférons toutefois l’oreille à la grammaire
    Et n’accordons jamais de pied surnuméraire,
    Notamment l’e muet dans une extrémité
    N'allonge pas toujours le vers d'une unité

    Puisque s'il est placé devant une voyelle
    L’élision recherchée ne sera que formelle
    À tel point qu'un pluriel n'additionnerait rien,
    Ce que nous montre assez le parlé quotidien.

    Car s'il est vrai que l'œil pense plus qu'il n'écoute,
    C'est l'ouïe qui doit trancher quand persévère un doute
    Et se croire aujourd'hui contraint après Thésée
    Relève évidemment de la billevesée.

    C’est un choix qui a été effectivement critiqué, ce pourquoi j’ai été contraint d’ajouter ces lignes par la suite. Donc je ne me sens pas contraint « après Thésée » c’est-à-dire que je ne me sens aucunement obligé de m’imposer une voyelle suivante dans ce cas-là.

    Mais cela n’est vrai que sur des e muets qui font suite à une voyelle, et non à des e muets qui doivent absolument se prononcer si une consonne suit. On ne peut évidemment pas mettre sur un même plan les deux cas. Par exemple « Votre missive espère une occasion future », après « espère », une voyelle s’impose obligatoirement du fait que la syllabe se prononcerait si une consonne suivait mais l’e muet dont vous parlez se prononce pas dans les faits.

    Merci malgré tout d’avoir apprécié ce qui n’est finalement qu’une satire.

    Portez-vous bien
    Et vis sit tecum (que la force soit avec vous)
    Aegidius

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