Répondre à : KELLER, Richard – La Musique de l’Ascenseur

Accueil Forums Textes KELLER, Richard – La Musique de l’Ascenseur Répondre à : KELLER, Richard – La Musique de l’Ascenseur

#154565
Richard KellerRichard Keller
Participant

     

     

     

     

     

     

     

    Deuxième partie

     

     

     

     

    21

     

     

    Dans un bureau du commissariat, Bouchet se gratte la tête. Il se dit qu’il n’y a rien de pire dans la vie que les certitudes, surtout quand la science s’en mêle. C’est une expérience dont il se souviendra longtemps. S’il avait dix ans de plus, il aurait pris sa retraite anticipée, mais son tempérament de battant l’en aurait certainement dissuadé.

    Au palais de justice, Julie Silovsky fait ses cartons. Elle vient d’avoir sa promotion, sans états d’âme et prête à passer à autre chose.

    Quelques mois après la découverte du vrai coupable, l’inspecteur assis sous les platanes, à la terrasse d’un café, lit le journal.

    Il devient immobile, figé et attristé par ce qu’il découvre. Un petit entrefilet dans la gazette « pour saluer la mémoire de Joël Lambert notre collaborateur, décédé des suites d’une longue maladie ».

    Le paradis des jazzmen compte un membre de plus.

    Il décide d’aller à la collégiale Saint Isidore afin de rendre un dernier hommage à l’homme qu’il avait injustement envoyé en cellule. Sa conscience lui dicte qu’il doit accomplir ce devoir. Il regrette souvent cet épisode malheureux. Il y pense jusqu’à l’obsession. Un sentiment de culpabilité l’habite. Cette fin prématurée le maintient dans ce mal être. Il est persuadé qu’il porte sa part du fardeau dans la longue maladie qui emporta Joël Lambert. Il ne peut passer une semaine sans revivre ce cauchemar. Il s’interroge sur la tâche effectuée. En perfectionniste le policier cherche à quel moment son intime conviction lui fit défaut. Il attend inlassablement la réponse à l’obsédante interrogation. La morosité prend le dessus et il termine sa journée seul dans son appartement. Dès le lendemain sa bonne humeur le remet sur les rails jusqu’à la crise suivante.

    L’église Saint Isidore accueillit la dépouille au son d’un air de jazz. Dans les travées l’assistance clairsemée s’était répartie. Chacun se recueillait en attendant le prêtre et la fermeture des portes. Quelques amis de travail du