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Chapitre XIV : Demi-orques
Les demi-orques sont les rejetons d’une humaine qui a copulé avec un orque, il arrive parfois qu’un homme ait des rapports avec une femelle orque, mais c’est extrêmement rare. Les demi-orques sont plus forts physiquement que les humains, mais ils sont loin d’avoir la puissance musculaire des orques, en outre ils sont vulnérables aux sorts. Généralement les demi-orques sont des parias, les humains comme les orques les rejettent. Il existe pourtant un chef orque du nom de Casseur de bras, qui emploie des demi-orques, car ils possèdent la faculté de jeter des sorts comme les humains, leur mission est d’empêcher les mages adverses de modifier par magie le terrain en faisant apparaître des trous, ou des collines. Grâce à un nombre supérieur et à un entraînement très poussé à l’anti-magie, les mages demi-orques empêchent même les magiciens elfes de participer aux batailles. Un mage elfe est généralement bien plus puissant qu’un demi-orque, mais il ne peut pas contrer 10 demi-orques qui unissent leurs forces contre lui, sauf s’il s’agit d’un haut-mage. Néanmoins comme les haut-mages ne peuvent pas participer à une guerre, on ne peut pas compter sur leur présence pour tuer des demi-orques. Une armée elfe ou naine comporte en général 50 à 200 mages, or Casseur de bras dispose de plus de 10 000 magiciens demi-orques. Les demi-orques sont entraînés par les gobelins ou hobgobelins alliés de la horde de Casseur de bras. Comme les demi-orques sont stériles, leurs effectifs sont maintenus constants, grâce aux viols fréquents que commettent les orques de Casseur de bras sur leurs esclaves humaines. Il arrive parfois que des femmes désespérées proposent volontairement leurs services de productrices de demi-orques à Casseur de bras. Une femme accouche au bout de 3 à 4 mois de 2 à 4 demi-orques. Dans la horde de Casseur de bras, les demi-orques sont initiés à la magie, dès qu’ils savent marcher correctement, ceux qui ne se montrent pas assez coopératifs s’avèrent battus voire tués. Même si Casseur de bras traite mieux les demi-orques que ses congénères, la majorité d’entre eux éprouvent de l’antipathie pour lui, le chef orque inflige un traitement rude aux demi-orques à son service. Karak a décidé d’exploiter le ressentiment des demi-orques, en leur faisant une offre généreuse, il espère les pousser à rejoindre son camp. Pour arriver à ses fins, le haut-roi vint en personne à une rencontre auquel le convia Tsadok, le demi-orque le plus influent de la horde de Casseur de bras.
Karak : Si les demi-orques s’allient aux nains, vous aurez en récompense tout le territoire de Casseur de bras.
Tsadok : Ne vous en faites pas, j’ai assez d’autorité sur les miens pour les convaincre quasiment tous de me suivre. Mais il y a une chose que je ne comprends pas le précédent émissaire avait proposé, seulement la moitié des terres de Casseur de bras, et j’étais tombé d’accord pour me contenter de cela. Pourquoi offrez-vous plus que prévu ?
Karak : Parce que les nains doivent aux demi-orques une compensation, mes voleurs n’ont pas réussi à mettre la main sur le secret du sort de rajeunissement des elfes. Le parchemin qui contient la formule pour maîtriser ce sortilège interdit est trop bien gardé.
Tsadok : Les demi-orques s’avèrent stériles, si nous trahissons les orques sans avoir trouvé le moyen de nous affranchir du problème du vieillissement, notre race est condamnée à l’extinction. Je suis trop engagé pour revenir en arrière, mais nombre des miens vont continuer à servir les orques.
Karak : Les haut-mages nains ont trouvé une solution pour que les demi-orques puissent avoir des descendants. Il s’agit de les transformer en humains.
Tsadok : Même si de nombreux demi-orques admirent les réalisations des humains, ils sont chétifs comparé aux demi-orques, certains de mes semblables accepteront la métamorphose en humains, mais la majorité ne voudra pas devenir des gringalets.
Karak : Il n’y a aucun souci à se faire, les demi-orques transformés en humains, garderont leur force et leur endurance. En plus leur espérance de vie sera doublée, au lieu de vivre jusqu’à 60 ans maximum, ils pourront espérer atteindre l’âge de 120 ans.
Tsadok : Depuis combien de temps les haut-mages nains, travaillent sur le projet de métamorphose de demi-orques en humains ?
Karak : 150 ans.
Tsadok : Si les demi-orques qui sont devenus humains, gardent leur force, cela aura t-il un impact sur leur apparence ? Du point de vue des humains normaux, leur musculature paraîtra t’elle hypertrophiée ?
Karak : Non, ils seront imposants, mais leur apparence ne sera pas originale par rapport à celle des humains.
Tsadok : Concernant les autres points de notre accord, y’a-t-il des changements ?
Karak : Aucun, comme convenu, les nains viendront à votre secours en cas d’attaque par des orques sur vos terres, le maniement de l’arbalète, ainsi que les secrets de sa fabrication vous seront enseignés. En outre vous recevrez comme prévu plusieurs tonnes de cyanura, et la formule qui permet la production de ce redoutable poison.
Tsadok : Puisque nous sommes d’accord, dans ce cas vous pouvez compter sur le ralliement des miens à la cause des nains.
Karak accompagné de Marias et d’une escorte de 5 nains, après son rendez-vous avec Tsadok, revenaient vers Broka, quand un éternuement attira leur attention. Le bruit les poussa à dégainer leur hache et à se mettre en position de combat, cela ne suffit pas à les protéger du guet-apens dans lequel ils tombèrent. Parmi les bandits qui les encerclaient, Karak et Marias reconnurent une connaissance.
Alphonse : Le haut-roi Karak, et Marias l’avorton, c’est une joie de vous revoir, car je vais pouvoir me venger.
Marias : C’est ça meurs donc. Il lance des éclairs sur tous les scélérats qui l’entourent, mais ceux-ci s’en sortent indemnes.
Alphonse : J’ai retenu la leçon, moi et mes hommes portons des amulettes de protection faites par des fées, c’est le summum en matière de défense anti-magie. Nous n’avons rien à craindre des sorts d’un nain, fut-il haut-mage.
Marias : Ce genre d’objet coûte une fortune, il est très étonnant qu’un banal bandit tel que toi ait pu s’en procurer.
Alphonse : Les amulettes sont un cadeau de mon père Al Capine.
Marias : Al capine, le célèbre caïd ?
Alphonse : En effet, tu ne peux blesser ou tuer mes hommes ou moi, tandis que je peux t’infliger de redoutables souffrances, je vais prendre le contrôle de tes entrailles, et t’infliger un supplice atroce. Par le doloris que les entrailles de mon ennemi s’enflamment. Rien ne se passe du côté des nains, par contre les hommes d’Alphonse gémissent. Que se passe t-il ?
Marias : J’ai renvoyé ton sort, comme tu es connu pour être aussi paranoïaque que bête, je me suis dit que tes sbires ne devaient pas être protégés vis-à-vis de tes sorts, et j’ai vu juste.
Alphonse : Oh une chimère. Il s’enfuit à toute vitesse, mais se fait rattraper par un des soldats de Karak, qui l’assomme. Profitant du fait que les subalternes d’Alphonse se tordaient de douleur, les nains leur enlevèrent leur amulette. Et puis Marias les immobilisa avec un sort de paralysie, les nains se mirent d’accord pour laisser vivre les hommes d’Alphonse, par contre l’avenir du chef des bandits s’annonçait précaire.
Marias : Sire, je propose de tuer la vermine qu’Irnak tient, laisser Alphonse en vie est préjudiciable pour votre sécurité.
Karak : Non Alphonse va rester en vie, il servira de monnaie d’échange pour la reddition de son père Al Capine.
Le géniteur d’Alphonse se rendit aux autorités, contre la promesse que son fils ne soit pas exécuté. Al refusa d’aider la police à arrêter ses lieutenants, bien qu’une peine de prison de seulement cinq ans lui ait été proposée. Le respect de l’omerta de leur patron toucha des hommes du caïd qui tentèrent de le délivrer, mais ce fut vain, il était trop bien gardé. Par contre ils arrivèrent pendant un transfert à faire évader Alphonse. Les demi-orques qui travaillaient pour Casseur de bras, encouragés par les discours de Tsadok, quittèrent en masse leur ancien chef, seulement six demi-orques demeurèrent fidèles à Casseur de bras. Les demi-orques s’enfuirent la nuit, après avoir assommé les sentinelles, ce qui les attendait, n’était pas une vie meilleure mais la trahison. Karak avait envoyé une armée au point de rendez-vous, les soldats nains avaient pour ordre principal d’exterminer tous les demi-orques qu’ils trouveraient, pas un seul demi-orque n’échappa au massacre. Le haut-roi Karak avait donné sa parole, mais il estimait qu’il n’était pas obligé de tenir ses promesses, avec des interlocuteurs ayant du sang orque. Les nains ne sont pas aussi rigoureux que les elfes pour les serments, mais en général ils n’ont qu’une seule parole. Cependant la force des serments de Karak varie, selon la race de celui à qui il s’adresse. Il sera digne de confiance s’il traite avec un hobbit, un elfe, un vampire, mais pourra agir comme un menteur invétéré s’il parle avec un humain, un gobelin ou un orque.
Chapitre XV : Bataille contre les orques
Les orques devant le péril que représentait l’offensive des nains, des ogres et des gobelins, n’ont pas fait front ensemble dans un premier temps, résultat ils ont connu une série de défaites cuisantes, mais cette époque est révolue. Les exactions des nains qui massacraient sans pitié les orques capturés qui refusaient de se soumettre corps et âme, ont soudé les orques, ils ont donné à leur rassemblement disparate trois chefs Casseur de bras, Croc écarlate et Fureur. Pour remporter plus facilement la victoire, Karak a envoyé des nains métamorphosés en orques répandre des rumeurs sur les trois grands chefs de la horde orque, ils prétendirent que Casseur de bras était un demi-orque, Croc écarlate faisait pipi quand il dormait, et Fureur malgré son âge avancé, conservait le doudou de son enfance, une poupée de chiffon. Pour donner plus de poids aux bruits, les nains répandirent de l’urine dans la tente de Croc écarlate, et planquèrent un doudou dans les affaires de Fureur. Les bagarres qui s’ensuivirent entre partisans et adversaires des trois grands chefs, diminuèrent d’un quart l’effectif des armées orques. Cela n’empêchait pas les orques d’être plus nombreux que leurs adversaires. Les nains et leurs alliés rencontrèrent leurs adversaires à Gergavia. Dès le début de la bataille, les hobgobelins alliés aux orques notamment les chevaucheurs de vouivre, firent cavaliers seuls, cette démarche leur coûta très cher, le Grand dragon Chom qui s’était rendu invisible, les prit par surprise et les massacra, les hobgobelins ne se laissèrent pas vaincre cependant sans riposter, et parvinrent à blesser gravement Chom. Le Grand dragon dut se replier derrière les lignes naines pour se faire soigner, il était hors course, mais il avait réussi à lui seul à éliminer un dixième des troupes ennemies. La débâcle des hobgobelins démoralisa sérieusement les orques, mais ils se reprirent car ils n’avaient que deux alternatives, la mort ou un asservissement très rude. Les femelles orques à cause du traitement très sévère que leur imposent les mâles accueillent parfois avec joie, le fait de devenir esclaves des nains, mais pour les mâles devenir esclaves est une infamie, les orques mâles sont éduqués à chérir trois choses, leur épée, leur vie et surtout leur liberté.
Fidèles à leurs habitudes guerrières, les orques chargèrent de manière désordonnée, les mages nains modifièrent le terrain faisant surgir des trous, et des côtes à la place du terrain plat, pour ralentir la progression des orques, et permettre aux arbalétriers nains et archers gobelins de les farcir plus facilement de flèches et de carreaux. Les nains utilisaient des carreaux d’arbalète spéciaux, à la place d’une pointe faite pour transpercer, il y avait un globe de terre cuite, en outre les carreaux ne tuaient pas une à deux personnes, en touchant leur but, mais cinq à dix en explosant. Les ogres minèrent une fuite, un quart des orques se détacha du gros des troupes pour les poursuivre. Ils tombèrent dans une embuscade, résultat les ogres en échange de quelques centaines de pertes, tuèrent des centaines de milliers d’orques. Les revers successifs des orques causèrent des disputes chez les grands chefs, Croc écarlate traita Fureur de mauviette, qui répliqua en disant que les elfes efféminés étaient plus virils que Croc écarlate, Casseur de bras voulut calmer le jeu, mais tout ce qu’il récolta ce fut un coup de poing. La situation dégénéra au point que Croc écarlate et Fureur s’entretuèrent, ce déchirement sema la zizanie chez les orques qui se mirent à s’étriper mutuellement pendant 10 minutes, les nains et leurs alliés arrêtèrent de se battre pour laisser faire, les effectifs des orques avaient fondu comme la neige au soleil, il ne restait plus qu’un cinquième des combattants orques qui étaient encore d’attaque. Cela ne découragea pas Casseur de bras qui ordonna d’attaquer les rase-mottes et leurs laquais jusqu’à ne plus sentir ses bras. Les orques lancèrent une charge furieuse, malgré leur discipline et leur courage, les nains ne purent les empêcher d’effectuer une percée. Casseur de bras et ses orques arrivèrent jusqu’à la garde rapprochée de Karak, les soldats la composant se défendirent comme des lions, mais ils ne purent éviter que leur haut-roi soit isolé. Karak se battit avec détermination et énergie, à lui seul, il envoya dans l’au-delà dix orques, mais la fatigue l’affaiblit, lorsqu’il se retrouva face à Casseur de bras, il n’opposa pas une grande résistance, après quelques passes d’arme, l’orque au visage constellé de cicatrices, le désarma avec son fléau. Pour compliquer le tout les troupes de Casseur de bras encerclaient Karak, donc toute fuite était impossible, le haut-roi songea un instant à fermer les yeux, puis il se ressaisit, Karak décida de regarder la mort en face. Alors qu’il faisait des prières à Grim, une surprise le plongea dans la perplexité, sa hache Fenris s’était déplacée toute seule à toute vitesse, et avait coupé en deux le crâne de Casseur de bras, puis le haut-roi s’envola, les orques lancèrent des pierres, certaines de leurs armes sur Karak, mais une protection invisible le protégeait, il revint se poser en sécurité à l’arrière du front. Les nains appuyés par leurs alliés qui prirent à revers les orques, finirent par massacrer tous les soldats de Casseur de bras. Les nains, les gobelins et les ogres eurent 500 000 militaires qui périrent, tandis que 9 millions d’orques et 1 million de hobgobelins furent tués ou faits prisonniers. La joie de la victoire fut altérée par une triste nouvelle pour le camp nain, le haut-mage Marias bien qu’il ait sauvé la vie de Karak en usant de la télékinésie sur la hache du souverain, et sur le haut-roi nain, a violé la loi Lancre qui interdit à un haut-mage nain d’user de magie pour influer le cours d’une guerre. La mort dans l’âme Karak dut le condamner à la décapitation. La victoire des nains, et de leurs alliés leur permit de partir à la conquête des terres des orques, ils pensaient la guerre gagnée, quand ils rencontrèrent les femelles orques menées par Callisse, certes elles n’avaient pas la force et l’entraînement militaire des orques mâles, mais elles compensaient allégrement ces deux faiblesses par une discipline admirable, en plus leurs adversaires les sous-estimaient grandement, pour eux des femelles qui se battent c’était un obstacle mineur à affronter, ils déchantèrent vite car les nains et leurs alliés furent stoppés net, dans leur avancée par les soldats de Callisse. Au final les nains, les ogres et les gobelins durent se contenter de la moitié des territoires appartenant aux orques. En outre ils durent accepter une trêve de deux ans vis-à-vis des orques.