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Chapitre XXIV : loi sur les livres
Les dirigeants des grandes surfaces mènent une lutte acharnée pour étendre leur influence, le fait de faire parti des principaux marchands de biens et services des royaumes nains, ne leur suffit pas. Ils veulent exercer une situation d’hégémonie vis-à-vis du consommateur, pour arriver à leurs fins, les patrons des supermarchés et hypermarchés dépensent des sommes faramineuses. Ils ont réussi à convaincre avec des dons généreux le haut-conseiller Lee, d’œuvrer pour l’abrogation de la loi Langor qui fixe un prix minimum sur les livres. Mais Karak veille, il a l’intention d’user de son influence pour contrer les chefs des grandes surfaces.
Karak : Le livre est un bien culturel, de par son statut il mérite une protection.
Lee : Le livre est un bien de consommation comme un autre, fixer un prix minimum ne sert que les intérêts d'une corporation de marchands. Cette entrave à la concurrence oblige les lecteurs à dépenser plus d'argent pour acheter des livres.
Karak : Les patrons des grandes surfaces détestent la concurrence, ils ont fait de l'alliance, un principe absolu, il est possible que pendant quelques temps ils mettent en place des prix bas, mais une fois que les libraires indépendants auront disparu, ils profiteront de leur position de force pour augmenter les prix.
Lee : Vos insinuations sont calomnieuses, les dirigeants des grandes surfaces font de la satisfaction du client, leur créneau. La loi Langor est pleine de conséquences négatives, elle engendre des prix dissuasifs, qui empêchent de nombreux lecteurs de s'offrir des livres.
Karak : Les associations de consommateurs sont unanimes, quand il s'agit d'affirmer que les grandes surfaces ne sont pas des entreprises concurrentes, mais des sociétés soeurs. Et puis la loi Langor empêche la mise en place d'une culture formatée, où seules les personnes célèbres ou riches, ou soutenues par des groupes puissants, ont la chance de pouvoir publier un livre. Les librairies indépendantes ont une politique différente des grandes surfaces, qui font la part belle aux productions des multinationales.
Thorpe : Il n'empêche qu'un aménagement de la loi Langor serait le bienvenu, cela aiderait les familles pauvres à se payer des livres, et allégerait les soucis des parents qui ont de difficultés pour permettre à leurs enfants de faire de longues études.
Karak : Le livre est un produit dont le coût à considérablement diminué au cours des dernières décennies, et puis ceux qui manquent de moyens peuvent toujours passer par les bouquineries, et les magasins où sont vendus des livres d'occasion.
Thorpe : Le marché du livre d'occasion ne pose pas de problème pour les amateurs de roman qui sont patients, mais n'est pas toujours ce qui se fait de mieux pour les personnes qui étudient, souvent les livres d'étude disponibles ont quelques années, voire s'avèrent obsolètes.
Karak: Il existe un moyen de préserver la loi Langor et, d'aider les familles pauvres à acheter des livres de qualité et récents, une augmentation des aides à l'étude scolaire.
Lee : L'idée est noble mais cela signifiera sans doute pour les classes moyennes une hausse des impôts.
Karak : Des filons d'or et d'argent ont été découverts à Broka, une partie des ressources financières qu'ils apporteront, au lieu d'alimenter le trésor royal, servira à aider financièrement les pauvres.
Le Haut-Conseil nain a 280 voix contre et 120 pour invalida le projet d’abroger la loi Langor. Karak avait remporté une victoire, mais la guerre n’était pas finie. Si les patrons des grandes surfaces n’avaient pas obtenu satisfaction pour les livres, ils n’avaient pas renoncé à leurs projets pour les autres biens de consommation, notamment les aliments.
Chapitre XXV : Ortie
Le Haut-Conseil nain a été obligé de mettre fin aux mesures protectionnistes vis-à-vis des agriculteurs nains, pour que les livraisons de métaux venant des pays dirigés par des hobbits reprennent. Cette décision a provoqué un envahissement du marché nain par la production agricole hobbit. Les paysans nains ont protesté, et organisé des manifestations, mais cela n’a pas changé leur situation dramatique. Ils ne peuvent pas rivaliser avec les agriculteurs hobbits, qui produisent à bas coût grâce à une main d’œuvre mal payée et, une meilleure technologie. La situation des paysans nains semble sans issue, mais Karak pense avoir une solution pour amoindrir la crise qu’ils traversent.
Karak : Messieurs, les agriculteurs nains sont confrontés à la plus grave crise de leur histoire, si rien n’est fait plus de la moitié des paysans nains, feront faillite d’ici dix ans. La situation s’avère préoccupante, mais grâce à l’aide de haut-mages nains et elfes, ainsi qu’à la collaboration d’Arthur, un moyen de subsistance qui garantit des revenus décents aux agriculteurs nains et elfes a été trouvé. Il s’agit de la variété d’ortie Urtica superior.
Lee : Vous plaisantez, l’ortie est une mauvaise herbe nuisible dont la principale propriété, est de donner des démangeaisons.
Karak : La feuille d’ortie jeune est un légume riche en fer, en protéines et en vitamine C. Elle est bénéfique pour les défenses immunitaires, et s’avère souveraine pour éliminer les toxines présentes dans l’organisme. L’ortie vieille fait une toile ou une corde qui rivalise avec le chanvre, hachée elle s’avère bonne pour la volaille, broyée elle convient aux bêtes à cornes, la graine mêlée à du fourrage apporte aux bêtes un poil luisant. L’ortie est un excellent foin que l’on peut faucher deux fois. Cette plante est très résistante et demande peu de terre. L’ortie accroît le nombre d’insectes utiles pour l’agriculteur tels que les papillons et les coléoptères.
Durzak : L’ortie s’avère pleine de vertus, mais il n’empêche qu’elle s’avère difficile à cultiver. Ce qui risque de pousser de nombreux agriculteurs à ne pas s’engager dans la culture de cette plante.
Karak : Les principaux défauts de l’ortie ont été gommés, ainsi la graine de l’Urtica superior ne tombe pas à mesure qu’elle mûrit.
Durzak : Etes-vous sûr que la productivité de l’ortie sera suffisante pour sauver les gros exploitants ?
Karak : L’Urtica superior possède une productivité 10 à 20 fois plus importante comparée à d’autres variétés d’ortie.
Durzak : Qu’est-ce qui garantit que l’ortie apportera autre chose qu’un court répit aux paysans nains ? Comment empêcher les agriculteurs hobbits d’inonder d’ici deux à trois ans, les royaumes nains avec de l’ortie bon marché ?
Karak : Si les hobbits tentent de concurrencer les nains avec des orties, ils vont se casser les dents, l’Urtica superior est imbattable aussi bien pour la qualité que pour le prix de revient. En outre les hobbits ne pourront pas imiter les nains, la variété Urtica superior, ne pousse que si elle est alimentée par de la haute-magie. Or la magie et les hobbits cela fait deux. De plus Arthur et moi avons passé un contrat avec tous les hauts-mages elfes et nains de Gerboisia, ils se sont engagés à ne pas travailler pour les hobbits. Quant aux fées, elles ont beau être très puissantes, leurs connaissances en matière de magie agricole sont risibles. Elles ont plusieurs siècles de retard sur les nains et les elfes. Donc il n’y a aucun risque qu’elles puissent permettre aux hobbits, de battre les nains en matière d’agriculture.
Durzak : Pourquoi avez-vous gardé secrètes les recherches visant à mettre au point l’Urtica superior ?
Karak : A cause de la crainte du sabotage, l’industrie du pesticide chimique est dirigée par des personnes puissantes, qui n’ont pas peur de commettre des crimes pour maintenir ou accroître leur influence. Développer la culture de l’ortie, revient à rendre plus facile l’accès à un puissant insecticide naturel, ce qui diminue les besoins en pesticide chimique.
Lee : Il est vrai que les patrons des multinationales du pesticide chimique, défendent avec beaucoup d’ardeur leurs intérêts financiers. Mais il ne faut pas exagérer non plus, ils ne sont pas tous des monstres obnubilés par l’appât du gain.
Karak : Il existe un culte dangereux, qui gagne constamment en importance au sein des multinationales du pesticide chimique, celui de Monsanta le dieu de la famine. Les monsantistes grâce à la corruption et à la calomnie ont réussi à interdire la culture de l’ortie dans plusieurs pays, ruiné des centaines de projets ambitieux visant à combattre la faim dans le monde, considérablement ralenti le développement de l’agriculture biologique. Sous-estimer les monsantistes vu leur énorme capacité de nuisance s’avère une erreur grave.
Le Haut-Conseil nain à 380 voix pour et 20 contre, appuya le projet de Karak. Il contribua à sauver des milliers d’exploitations de la faillite. Les dirigeants hobbits protestèrent, dirent que les contrats empêchant les haut-mages elfes et nains, de travailler avec eux, étaient abusifs, mettaient en place une concurrence déloyale, mais le gouvernement mondial leur donna tort. L’Urtica superior bien que très rentable, n’empêcha pas certains agriculteurs nains de devoir changer de métier, pour pouvoir subvenir aux besoins de leur famille.