Répondre à : (O) KELLER, Richard – Les contours de l’amour

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#155755
Richard KellerRichard Keller
Participant

    Bonjour à tous,

    Je souhaite soumettre à vos votes cette sélection de poèmes.

    En vous remerciant par avance, je vous souhaite une bonne journée.

    Amitiés savoyardesSourire.



    L’ESCARGOT AMOUREUX

    Un tout petit escargot jaune

    Etait amoureux d’une fleur

    Voulant partager son bonheur

    En s’approchant du trône

     

    Il allait vers elle doucement

    Pour ne point l’effaroucher

    Et délicatement la toucher

    L’entourant très tendrement

     

    Dans la fraiche rosée du matin

    Les larmes de son cœur

    Tout comme une liqueur

    Le rendait plus hardi et mutin

     

    Comment déclarer la flamme

    A cette inaccessible beauté

    Qui là du haut de sa fierté

    A l’horizon se pâme

     

    Regarde donc ma maison

    Aux belles tuiles vernissées

    Stable là sur mon dos vissée

    C’est mon abri des saisons

     

    Solide comme un roc

    Le jour sous tes feuilles

    Mon amour qui m’accueille

    A genoux je t’invoque

     

    Au début de son âge

    Insensible à sa cour

    Plutôt prise de court

    Elle se sentait volage

     

    A force de persévérance

    Un tout petit escargot jaune

    S’égosilla devint aphone

    Puis perça son indifférence

     

    La fleur plus épanouie

    Tomba enfin amoureuse

    Fallait  la voir heureuse

    Offrant un spectacle inouïe

     

    L’impossible était réalité

    Finit les convenances

    Faisons fi des apparences

    Vivons d’amour et de sérénité

     

    J’en conviens c’est osé

    Quand flore et faune

    Fleur et escargot jaune

    S’aiment dans la rosée

     

    C’est un peu de fraicheur

    Un rayon de soleil

    Du plaisir sans pareil

    Dans la ronde des heures

     

    DANS NOS PAS…

    Quand mon pas vint vers toi

    Regardant au fond de tes yeux

    Mon regard a croisé l’arc en ciel

    En couleur de noisette et de miel

    En émoi j’étais aux cieux

    Quand mon pas vint vers toi

     

    Quand ton pas vint vers moi

    Remarquant le feu dans mes yeux

    Ton regard a croisé un volcan en plein ciel

    En couleur de braise au goût de miel

    Ton émoi en écho dans les cieux

    Quand ton pas vint vers moi

     

    Quand ton pas et mon pas

    En costume de nous

    S’habillèrent de nos cœurs et nos yeux

    Rêvant l’un de l’autre du mieux

    D’un amour qui se noue

    Quand ton pas et mon pas

     

    Pas à pas ton cœur vers le mien

    On a construit l’espoir

    D’un monde bien à nous

    Cueillant l’amour à genoux

    Lèvres offertes dans la tiédeur du soir

    Pas à pas ton cœur vers le mien

     

    Pas à pas mon cœur vers le tien

    On a construit nos joies

    Choisissant notre monde

    Comme un bateau sur l’onde

    Au fil de l’eau suivant sa voie

    Pas à pas mon cœur vers le tien

     

    Cœur à cœur mon amour

    Pour coucher sur le papier

    Ce que tu sais depuis longtemps

    T’écrire que je t’aime tant

    Avec mes vers à tes pieds

    Cœur à cœur mon amour

     

    Corps à corps mon amour

    Le soleil de tes yeux habille

    Leur prunelle qui me séduit encore

    Car c’est toi qui me rends fort

    De nous deux de mille feux tu brilles

    Corps à corps mon amour

     

    Main dans la main chaque jour

    Unis pour donner corps à nos envies

    Avec toi construire une cathédrale

    Pas à pas en découvrir tous les dédales

    Et par l’amour donner la vie

    Main dans la main chaque jour

     

    Mot après mot se comprendre

    Même approche même sensibilité

    Ne rien se dire écouter nos silences

    Avec au fond de nous cette romance

    Ce petit air qui se joue en subtilité

    Mot après mot se comprendre

     

    Et ton pas dans mon pas

    En marche sur nos routes

    Avec tout notre cœur

    Tu es ma plus belle fleur

    Que j’entends que j’écoute

    Avec mon pas dans ton pas

     

    Silence après silence on s’écoute

    Point de mots pour s’entendre

    De l’amour en point d’orgue

    Simplement et sans morgue

    Juste de l’amour tendre

    Silence après silence on s’écoute

     

    De secret en secret mon amour

    Tissant notre toile chaque jour

    Partager ses bonheurs sans égards

    Pour tout se dire d’un seul regard

    T’aimer plus encore pour toujours

    De secret en secret mon amour

     

    Paroles en osier

    Une idée nait d’un rêve

    Un rêve nait d’une idée

    Quand sont jetés les dés

    Comme galets sur la grève

     

    L’idée suit son chemin

    Parfois elle déambule

    Prisonnière d’une bulle

    Préférant attendre demain

     

    Demain est aujourd’hui

    Allons brise ta coquille

    Chien dans un jeu de quilles

    Ose maintenant entrouvre l’huis

     

    La porte s’est entrouverte

    Que vois-tu dans la pièce vide

    Des murs qui pleurent leurs rides

    Au milieu le panier des découvertes

     

    Une malle en osier qui raconte

    La vie qui fut la sienne

    Avant que l’abandon survienne

    L’oubli en années il se compte

     

     

    Un rayon de soleil sur le couvercle

    Illumine les poussières du temps

    Dans le fond les objets sont contents

    Un nouvel ami dans leur cercle

     

    Chacun possède son histoire

    Le chapeau perd la tête

    Le peigne lui s’entête

    Il a perdu deux dents et sa mémoire

     

    Le mouchoir parle en initiales

    Brodés en lacis de dentelles

    Secret qu’il garde pour elle

    Une sorte de parade nuptiale

     

    Dans le logis abandonné

    Les fantômes se réveillent

    Générations qui sommeillent

    Ont posé ici leurs années

     

    Au fond d’une malle en osier

    Gisent des objets oubliés

    Qui font langues délier

    Poussières d’humanité au coin des greniers

     

    Le voyeur

    La porte s’est refermée sur son intimité

    Je devine son corps nu sous la douche

    L’eau qui coule s’écoule sur sa bouche

    Seul le savon dans l’instant a droit de cité

     

    Etre invisible pour traverser la porte

    Discrètement aussi muet qu’un mime

    Plume légère au vent des cimes

    Mais la beauté est sa meilleure escorte

     

    Des gouttes brillent sur sa peau d’ambre

    Jaloux je veux être le drap de toilette

    Absorber aux courbes et contours les gouttelettes

    S’insinue le tissu et la belle se cambre

     

    Là devant ta glace se profile ta joue

    De l’huile sur tes jambes tes fesses

    Aucune partie tu n’oublies et ne  laisse

    Corps impudique tu parfume ton cou

     

    Enfin s’ouvre l’huis sur la fille d’Eve

    Elle me sourit faussement ingénue

    Son parfum m’enivre sur ses seins nus

    Un doigt sur mes lèvres garçon tu rêves

     

    Un soutien-gorge balconnet à fine dentelle

    Deux globes délicatement posés dans l’écrin

    Un galbe à se faire damner je le crains

    Elle ajuste divine le buste les bretelles

     

    Une poitrine bronzée gainée de blanc

    Sans autre ornement que ce satin frisé

    Où se cachent des braises à attiser

    Elle prend la petite culotte le geste lent

     

    Pour ajuster le slip elle se déhanche

    Je regarde ému se couvrir la toison

    L’origine du monde Courbet avait raison

    La frêle étoffe souligne ses hanches

     

    Pensive une jambe tendue sur le lit

    Entre les mains plusieurs paires de bas

    Le choix s’avère délicat commence le débat

    Elle choisit et enfile que c’est joli

     

    Déroulant le nylon en haut des cuisses

    Dans ces moments le supplice est total

    L’homme conserve un instinct animal

    Haletant au son des bas qui bruissent

     

    Une jupe noire fendue jusqu’au ciel

    Ses longs fuseaux moulés et ses fesses

    Un petit caraco sur son buste promesses

    Jusqu’à l’ivresse je boirais l’hydromel

     

    De séduction en désir nous étions excités

    Lentement nous nous sommes déshabillés

    Comme nous n’avions pas vendu de billets

    La porte s’est refermée sur notre intimité

     

    Dans la chaleur d’un été

    Impudique comme une femme amoureuse

    L’été chatoyant nous ouvre sa garde-robe

    Mirifique aux rayons du soleil de l’aube

    Chaudes nuances aux couleurs chaleureuses

     

    Timide le printemps ailleurs s’en est allé

    Avec lui est parti le costume de rosée

    Il est venu maintenant le temps d’arroser

    Le brillant soleil et ses rayons vont s’étaler

     

    Le chat malin a choisi l’ombre du platane

    Pour s’offrir   décidé une sieste en fraicheur

    Juste une paresse de plus un repos salvateur

    Pas de brise sur les feuilles où est la tramontane

     

    Dans  la plaine bien engourdie la fournaise

    Autour du rouge coquelicot les blés sont d’or

    A l’envers on a tout changé ici l’on dort

    Fainéant le temps s’est mis en parenthèse

     

    Précieuse lourde et silencieuse l’ombre

    Enveloppe de sa chappe plombée le village

    Masque de saison avant d’autres orages

    Au creux des ruelles domine la pénombre

     

    Conquérants et hardis les jeunes vont au lac

    Ensemble rechercher les plaisirs de l’eau

    Un coin dans les rochers toujours plus haut

    Plongeant chacun son tour du tac au tac

     

    Les fruits sont bien mûrs l’amour aussi

    Dans la tiédeur des soirées clandestines

    Filles aux tailles de guêpes elles butinent

    Garçon cette nuit  les corps s’associent

     

    L’été est la période de toutes les audaces

    Automne hiver et printemps l’ont préparée

    Danse de séduction les êtres se sont parés

    La nature et les émois réduisent les espaces

     

    Au petit matin fourbis épuisés et heureux

    Réveillés par le chant strident des cigales

    Un bon petit déjeuner apaise leur fringale

    Ce n’est rien c’est l’été et ils sont amoureux

     

    Le vieux guide

    Dans la solitude et le silence

    Le vieil homme regarde la haut

    Là où les pierres forment un chaos

    Où la terre exprime sa violence

     

    Il contemple pensif sa montagne

    Ses pas l’ont transporté si souvent

    A travers le froid la neige et le vent

    Elle demeure son unique compagne

     

    L’érosion a façonnée les roches

    L’homme s’est usé à ses parois

    A vaincre par des couloirs étroits

    Où seul le cœur solide s’accroche

     

    Le guide regarde l’œil nostalgique

    Sa jeunesse restée sur les sommets

    Ses pensées l’occupent désormais

    Il ne peut lutter contre cette logique

     

    Dans la solitude et le silence

    Il entrouvre sa boîte à souvenirs

    Un passé riche à défaut d’avenir

    Une jeunesse couleur d’insolence

     

    Partir dans la pénombre au matin

    Voir devant soi une marmotte

    Entendre le cri de la gélinotte

    Et  la brise dans les grands sapins

     

    Au début on part d’un pas léger

    Puis la fatigue vient en altitude

    Alors le combat devient plus rude

    Pour atteindre les sommets enneigés

     

    Franchir les torrents et les crevasses

    Eviter l’au-delà en jetant des ponts

    Assurer chaque pas aux crampons

    Et monter plus haut sa carcasse

     

    Dans la solitude et le silence

    Il rêve toujours il rêve encore

    A finir son temps dans ce décor

    Dans sa poitrine le désir le lance

     

    Enfin murie sa décision est prise

    Il veut faire le dernier pèlerinage

    Sur les lieux de son jeune âge

    Il en a la moustache qui frise

     

    Dans le chalet tout est en place

    Le soleil faible lueur sur les crêtes

    Monte lentement éclairer les arêtes

    Astre du matin astre de glace

     

    Il part sans hésiter vers sa voie

    Il sait qu’il n’ira pas au sommet

    C’est le dernier voyage mon aimée

    Et subitement s’est tue la petite voix   

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