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#159728
XXavier M.
Participant

    Chère Christine, cher Ahikar,

    Je viens de découvrir ce sujet et me permets d'écrire un mot pour clarifier certains points.

    Je suis le premier à bondir quand les éditeurs (et très souvent également les ayant droits des auteurs) inventent des moyens pour garder la main sur les œuvres, mais là, je ne comprends pas où vous voyez la moindre “copyfraud”.

    Vous dites, Ahikar : « dans le cas du fichier proposé par la Bibliothèque Diderot de Lyon, c’est la simple numérisation du livre qui est vendue, et ce, en arguant que la mise en page de l’éditeur Gallimard est protégée. C’est ça qui m’a choqué et semblé aberrant ! »
    La Bibliothèque Diderot de Lyon ne vend rien du tout ; c'est moi seul qui vends Cavalerie rouge, numérisé et remis en forme d'après cette édition de 1959 (et non 1928, j'ai indiqué 1928 pour rappeler la date originale de la 1ère traduction de Parijanine) scannée par la Bibliothèque Diderot. Il faudra m'expliquer ce qui est choquant. La Bibliothèque Diderot de Lyon a seulement jugé que le PDF-image de 1959 ne pouvait être mis en ligne et je pense qu'elle a eu raison : Gallimard aurait pu les embêter pour cela (ils en ont embêtés pour bien moins). Imaginez : peut-on mettre en ligne le scan d'un Folio de 2015, même s'il s'agit de Victor Hugo ? Bien sûr que non. Je ne sais pas ce que dit la législation là-dessus, mais il n'est pas impossible que les droits de l'éditeur sur l'objet livre durent 70 ans, donc de même il ne serait pas prudent de mettre en ligne un scan d'une édition de 1959 (notez que Gallica fait la même chose). La Bibliothèque Diderot, en tant qu'institution officielle, ne pouvait pas passer outre : la mention dont vous parlez n'est que le reflet de cette prudence de l'institution, je ne vois pas comment vous pouvez parler de copyfraud.

    Autre point : « la Bibliothèque russe et slave commercialise maintenant certains titres, etc ». En effet, à côté des livres publiés en accord avec des traducteurs ou des ayant droits d'auteurs ou de traducteurs, j'en vends quelques-uns qui sont dans le domaine public : ceux, surtout, qui m'ont coûté le plus de temps et d'efforts. Car, je ne sais pas si vous le savez, aujourd'hui les moindres textes gratuits que l'on met en ligne sont rapacement repris et vendus. Et je ne parle pas de vos lectures ici sur ce site, qui sont à saluer, mais de ce genre d'inepties : https://www.amazon.fr/dp/B00M8PKV86/
     
    Cela me fait penser à un point très intéressant. Si nous partons du principe que nous faisons en quelque sorte le même travail, vous et moi : mettre à la disposition des lecteurs, sans cesse, infatigablement, des œuvres littéraires de notre patrimoine, il se trouve que votre travail à vous est intrinsèquement protégé car il est fait avec votre voix. Or, hélas, rien ne peut venir protéger le travail que moi et beaucoup d'autres accomplissons sur les livres, car il ne consiste qu'en de la numérisation et de la mise en page informatique. Chacun peut venir prendre les textes et les vendre comme des petits pains aux passants non informés. Si je m'en contrefiche dans les 3/4 des cas, voir le travail qu'on a fait sur certains livres particuliers (ceux qui demandent de très très longues heures, qui ont un très grand nombre de notes, etc.) profiter à des gens qui n'ont bougé le petit doigt que pour faire un copié-collé, voilà plutôt ce qui moi me ferait bondir de rage.


    Cordialement,

    Xavier

    (Bibliothèque russe et slave)
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