Accueil › Forums › Textes contemporains › NAIMI, Kadour – Histoire d’une amitié › Répondre à : NAIMI, Kadour – Histoire d’une amitié
Cher Kadour,
la réalité des faits ne rend pas l'histoire plus vraisemblable, la vérité et la vraisemblance étant deux choses bien différentes. Pourquoi voulez-vous que votre lecteur prenne pour hypothèse qu'un rite exogène persiste s'il est contesté par la population ? Au nom de quoi doit-il supposer ou savoir qu'il existe une contestation significative ? Si d'ailleurs il en est ainsi, c'était à l'écrivain de le faire savoir car je ne crois pas qu'on n'écrive qu'à des personnes cultivées, puisque vous employez ce terme. Si vous écrivez pour une culture en vous plaçant du point de vue d'une autre, il est nécessairement des précautions oratoires à prendre, sinon vous essuierez des critiques de ce genre. Vous dites qu'en Algérie votre texte a été compris sans éclaircissements. Nous n'en doutons pas étant donné que vos lecteurs connaissent le contexte.
Par la formule « forcer la main », je voulais dire qu'on préférera nécessairement l'issue heureuse car qui pourra souhaiter la mort accidentelle de l'enfant ? Vos hypothèses ne sont pas bonnes car elles ne s'excluent pas l'une l'autre, vous proposez soit la réconciliation soit un accident, ce que j'appelle forcer la main, ce double épilogue se présente comme une sorte de dilemme déloyal.
Si vous voulez lutter contre le rite d'une culture, pourquoi tournez-vous autour du pot ? Un essai propagandiste pour expliquer en quoi il est « inacceptable pour la sensibilité et la justice humaines » me paraît plus approprié.
Quoi qu'il en soit, merci à vous pour cette belle réponse très instructive, et merci également à toute l'équipe de Littérature Audio, comme vous le rappelez avec gentillesse.