KELLER, Richard – Le Jeu

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    Richard KellerRichard Keller
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      Richard KellerRichard Keller
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        Je sens devant moi le souffle de ma voisine. Son parfum m’obsède et ses lèvres entrouvertes libèrent du gaz carbonique. Pourquoi ce poison de la terre sort-il  de sa bouche ? Cela me fait penser à un démon qui proférerait des insanités. À mon réveil, elle ne sera plus là, comme les autres. Les autres, combien d’autres ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Je me rappelle le vent du soir s’engouffrant sur les quais de la gare. Je fixe longuement sa démarche chaloupée, ses hanches qui ondulent au gré de ses pas. J’ai pris un  ticket aller-retour, j’ai payé cash avec des billets neufs. Je règle avec des coupures propres, non froissées. Je reviens toujours dans la nuit, je préfère, l’absence est plus courte. Je me suis fait une promesse : j’arrêterai mes voyages au solstice d’été. J’aime beaucoup les symboles, il y a des mots qui interpellent, mes favoris sont : équinoxe, parabole, ellipse et bien entendu solstice. Ils véhiculent de la poésie et du mystère.

        Ma vie est un pari avec moi-même, j’ai décidé de jouer : jouer un jeu nouveau dont je suis le seul à fixer et respecter les règles. Ses effluves me hantent, sa narine frémit au rythme de sa respiration. Encore quelques instants à supporter cela. Je me souviens de la bruine tombant sur la vallée, sa silhouette élancée sous son parapluie. Le bruit des roues sur les rails me berce. Juste un billet aller et retour, un aller quelque part pour un retour au bercail. Le train s’arrête subitement dans la nuit. Trois vaches transformées en descente de lit. Elle s’est réveillée, a rajusté son chemisier et s’est levée. Cette fois, je vais rentrer au petit jour, je n’aime pas voir se lever l’astre solaire. Je préfère les soirs de pleine lune. Elle se rendort, la poitrine tendue avec ce tissu qui se gonfle à chaque inspiration. Je ne serai pas frais au travail tout à l’heure. Je rentre rapidement chez moi, sans bagages. Je ne m’embarrasse pas d’objets inutiles. Une bonne douche et il n’en paraîtra rien.

        La partie doit durer sept semaines, et se terminer le jour de la Saint-Jean. J’ai commencé mon périple le premier mai. Cruelle ironie de débuter le jour de la fête du travail. J’ai choisi de jouer sur le mode aléatoire. Le hasard décide de la suite du parcours. Le début est le plus difficile, il convient de bien définir l’aire de jeu. J’ai cru que je ne pourrais commencer dans les délais, le distributeur de billets que j’utilise habituellement est tombé en panne. Je suis un peu décontenancé par cet imprévu perturbant. Pourtant, celui de la banque voisine lui ressemble comme un frère jumeau. Je n’ai pas le choix, il me faut acheter ce billet, il ouvre la voie qui me permettra de gagner. Le convoi s’ébranle vers l’inconnu, j’ignore la suite, allons vers la surprise. Il y a des vendeurs de muguet aux abords de la gare. Je n’ai personne à qui offrir quelques brins, je passe mon chemin. Il est impératif de réussir cet essai. Je veux aller le plus loin possible dans ma partie, personne ne doit entraver la réussite de mon projet.

        Des taches de rousseur sur un visage d’ange, elle est passée devant moi. J’ai ouvert les yeux après son passage. Son odeur de rousse, son sourire et sa blanche carnation m’habitent encore aujourd’hui. Elle avait trois clochettes blanches symboliques dans la chevelure. Je suis allongé sur la banquette par cette belle nuit de printemps. Par la fenêtre entrouverte, l’odeur des pins se répand et embaume le compartiment. Elle frissonne, la chair de poule la gagne. J’apprécie la beauté de cette peau frémissante. Je débute par l’ouest, le hasard l’a voulu. Je réfléchis au moindre détail, il ne faut pas que j’échoue à cause d’un grain de sable. Je médite sur la futilité des choses et des gens. Je ne peux me détacher de cette phase qui s’engage. Le contrôleur vient de vérifier mon billet et m’a souhaité bon voyage. Phrase de circonstance répétée des milliers de fois dans une carrière. Là aussi, ses mots sont creux, vides de sens. Il est là pour gagner sa croûte, rien de plus, les voyageurs s’intègrent à son décor.

        J’ai joué mon premier pion, je revois dans ma tête défiler les phases de jeu. Chaque instant a été primordial, et j’ai vaincu. Dans ce vieux wagon, les vibrations reproduisent des sons désagréables. J’espérais mieux pour ce trajet initial. Le chemin du retour est chaotique, la SNCF devra faire des progrès. Le compartiment me fait penser aux convois sinistres partant pour un impossible ailleurs. En face de moi, une vieille aux cheveux poisseux tente de dormir. De temps en temps, elle décroche son dentier inférieur, cela me donne la nausée. Heureusement, les courants d’air éloignent les odeurs vers d’autres bénéficiaires. Demain, j’achèterai le journal, je veux vérifier la perspicacité des journalistes. Avec un peu de chance, ils parleront de la première manche. Le convoi s’arrête en gare, je descends après l’ancêtre. Dans une semaine ce sera la seconde tentative, autre séquence, autres lieux, l’aventure me passionne.

        Nous sommes samedi matin, j’ai acheté mes billets lundi passé. Tout va bien, j’ai obtenu une place non fumeur, c’était la même guichetière que la dernière fois. Peu m’importe, pourvu qu’elle me trouve de la place. Cette fois je mets le cap à l’est. À la fin de la partie, je pourrai écrire sur le monde ferroviaire. Je suis passionné par les locomotives. Chez moi, une pièce est réservée aux maquettes et j’ai installé un circuit miniature. Je consacre beaucoup d’heures à cette activité. Je suis incollable sur les machines et les années de mise en service. Le train est bondé, deux jeunes filles sont assises en face de moi. Avec leurs jupes courtes et leurs ventres à l’air, elles dégagent une féminité qui ne me laisse pas indifférent. Je vois le string de la blonde, il y a très peu de tissu. Je la soupçonne de vouloir me tester, m’aguicher, m’exciter. J’avoue que le tableau est touchant, la petite étoffe donne l’impression d’être humectée. Ce manège l’amuse et elle écarte légèrement plus les jambes. L’homme est prisonnier de sa cruauté, je ne peux que subir et ne rien faire, ne rien dire. Je ferme les yeux en faisant semblant de dormir. Je me concentre sur ma manche, mais toutes ces images passent le barrage de mes paupières closes.

        Je dispose de quarante minutes pour jouer la deuxième manche. Je suis arrivé vers dix-huit heures trente après dix longues heures à somnoler en zieutant l’origine du monde. Elle a même poussé le vice jusqu’à aller aux toilettes pour changer de string. Elle est revenue et a adopté la même posture. Je crois qu’il y a encore moins de tissu qu’avant. Elles sont parties en courant sur le quai interminable. Je ne cours pas, je n’ai jamais couru. Leur course de gazelle m’a ému un peu plus. Dans dix minutes, je serai au bord du canal. En deuxième semaine, tout est minuté, je n’ai pas droit à l’erreur. J’ai réservé ma place au départ à dix-neuf heures dix. Le chronomètre est un adversaire impitoyable. Mon jouet a abdiqué rapidement. Je me dirige vers le train du retour, je sais, il s’agit une courte escapade. Ce sont les règles et je me dois de les respecter si je veux continuer à avancer dans ce divertissement. J’ai franchi les deux premières étapes. Je me pose sur le siège en skaï rouge, rouge sang. Le soleil déclinant distille ses ultimes rayons à travers la verrière. Ceux qui arrivent jusqu’à moi sont affaiblis, ils m’envoient un peu de lumière de ce jour qui s’enfuit.

        Un jeune couple s’installe sur l’autre banquette. Je n’existe pas pour eux. Ils sont seuls au monde, bouche contre bouche, lèvres contre lèvres, langue contre langue. L’étroitesse des lieux les rapproche davantage, ils font l’amour collés l’un contre l’autre. La jupe de la fille est remontée jusqu’à sa taille, lui permettant une plus grande liberté de mouvement. Je tourne la tête, ferme les yeux en repensant à ma victoire impitoyable. Ils ne savent pas qu’ils ont en face le meilleur joueur du moment. Ils ne le sauront jamais, voilà ce qui fait le charme de mon jeu. Croiser des inconnus et poursuivre ma route, tel est mon choix. La motrice est bruyante, notre wagon est le plus proche de la locomotive. La climatisation très froide ne freine pas l’ardeur de mes compagnons de voyage. J’espère qu’ils se calmeront car pour l’instant, ils s’agitent frénétiquement. L’homme a tiré le rideau, fini l’astre solaire. La pénombre s’installe sans crier gare. Pendant que défilent les images de mes deux victoires, ils se donnent sans retenue. Combien de fois ont-ils fait l’amour ? Je ne sais pas, mais lorsque le contrôleur est venu vérifier nos billets, j’ai été surpris. La femme était sourde et muette. Et pourtant elle gémissait de contentement, sourde et muette : oui, frigide : non. Une brume matinale enveloppe la campagne, le convoi stoppe, en raison de travaux de maintenance, une seule voie est disponible pour tout le trafic. Une régulation s’imposait, notre attente est brève. Quelle beauté que de voir le jour se lever dans ce halo. Nous arrivons enfin en ville, il me reste trois heures avant d’aller au travail.

        Je réussis sans mal les deux épreuves suivantes. Je viens de passer avec succès quatre étapes. Il me reste trois obstacles à franchir et j’aurai gagné mon audacieux pari. Je suis fébrile comme un premier communiant. Je languis le prochain week-end pour réaliser ce cinquième test. Celui-là sera indéniablement le plus difficile. La partie se déroulera dans la capitale. Je prépare minutieusement mon jeu. Ne rien laisser de côté, savoir saisir sa chance au bon moment sans hésiter nécessite un self-control à toute épreuve. Conforme à mes habitudes, je prends place dans le TGV en début d’après-midi. Trois heures plus tard, j’arrive à Paris. J’achète deux tickets de métro, cela suffira. Je m’engouffre dans la première station, direction Châtelet-Les-Halles. Une odeur de craie se dégage des couloirs. Des gens courent dans tous les sens. Une foule impressionnante attend la rame au bord du quai. Je viens de gagner cette étape, et me dirige vers la station suivante. Un jeu éclair, un jeu d’enfant, je jubile, trop facile. Mon train est dans une heure, je vais boire un coup au buffet de la gare.

        Chaque victoire libère une forte dose d’adrénaline, ça fait un bien fou. Vaincre est une drogue merveilleuse, on se sent indestructible. Je me réjouis de ma réussite le jour de la fête des mères. La semaine prochaine, ce sera Pentecôte, je ferai relâche. Le flux migratoire sera trop important et des perturbations sont à craindre. Je préfère jouer dans les meilleures conditions. Il s’agit d’une sage décision, ce serait bête d’échouer si près du but. Je vais cogiter le plus possible sur mes deux dernières manches. Il faut garder sa lucidité, j’irai dans le nord et à Nice. Chaque région ayant ses spécificités, il me faudra en tenir compte. L’improvisation : oui, l’amateurisme : non. J’ai un cahier sur lequel j’ai noté toutes les phases décisives des jeux précédents. Je rédige des annotations afin d’identifier ce qui aurait pu clocher dans mes joutes antérieures. J’ai tout listé, tout disséqué. Le principal point à respecter : le facteur temps. Agir dans la rapidité et se replier prestement. Au repos des premiers jours a succédé l’attente de la prochaine action. Je languis d’arriver au bout, de me prouver ce dont je suis capable. Je voulais accomplir des actes imprévisibles. J’y suis parvenu à cinq reprises. Mon combat se gagne à la fin du septième round. Ma couronne invisible sera sur ma tête à l’issue de l’ultime assaut.

        Mon sixième voyage se déroule dans un train gagné par la chaleur estivale. Nous avons tous très chaud, et les filles plus que moi. Je me suis concentré sur mon objectif et aucune ne réussit à mettre ses atours en travers de mon chemin. J’arrive peu avant dix-neuf heures. J’ai le temps de m’arrêter dans un magasin de musique pour effectuer des achats, rien de bien encombrant. J’effectue quelques repères dans les ruelles autour du beffroi. Certaines sont sombres et étroites. Mon adversaire a manqué de souffle et ma sixième victoire n’a soufflé aucune contestation. Je retourne vers la gare, le train de nuit quittera le quai à vingt et une heures. Pour la première fois, je prends une couchette. Nous sommes six dans le compartiment. Un couple, la quarantaine environ, occupe les deux places du haut de chaque côté. Deux jeunes filles prennent possession des places du milieu, tandis qu’une autre s’installe en bas à droite, et moi à gauche. La nuit étouffante par sa moiteur et cette chaleur humaine concentrée sur si peu d’espace ne me gênent pas particulièrement. J’évolue ailleurs. Je revis les scènes des week-ends depuis le premier mai.

        Je vais me coucher quelques heures avant d’attaquer la dernière semaine de travail avant mes vacances. J’ai réussi à faire coïncider mes congés avec mon ultime bataille. Je me suis rendu au guichet, j’ai eu droit au sourire bêta de la guichetière, j’espère qu’elle ne se pose pas de questions à mon sujet. La totalité de mes billets a été réglée en liquide. Un voyage à Nice, quoi de plus banal ? Oui, mais un aller retour dans la journée, est-ce normal ? Ce doit-être la peur d’échouer si près du but qui m’inquiète. Je ne m’étais jamais posé ce type de problème auparavant. Il est impératif de se concentrer sur l’essentiel. Je ne veux pas que ce soit le combat de trop. Encore quelques jours à patienter et je serai le vainqueur incontestable du jeu. Je relis mes notes chaque nuit, ce soir je joue le dernier round. Je serai sur la côte, au milieu des estivants. J’ai pris un tortillard qui s’arrête partout. Il faut voir les gens qui voyagent. Ils ont des comportements bizarres et des accoutrements dignes des plus grands films comiques. La composition des couples me fait sourire. Des gros avec des maigrichonnes, des moches avec de beaux garçons, des blancs avec des noires. Ces mélanges hétéroclites sont le résultat de la déliquescence de nos valeurs. J’arrête là mes élucubrations, seul compte l’accomplissement de mon dernier défi. Me voici face à la mer et à ma dernière épreuve. Je tremble un peu à l’idée de ce qui m’attend dans les minutes qui viennent. Moi l’être ordinaire, je me suis donné les moyens de mes ambitions. J’ai inventé ce jeu en sept étapes, j’ai fixé des règles simples. Malgré sa simplicité, peu de gens sont capables de jouer comme moi, le risque me stimule.

        Voilà, mission accomplie. Je suis dans le compartiment du retour. Mon pied me fait souffrir. Je n’ose pas défaire mon soulier orthopédique, par pudeur. Nous ne sommes que deux, une banquette chacun. Une jeune femme, la trentaine environ se place face à moi. Elle me sourit gentiment, je réponds à son sourire. Elle s’allonge, elle se contorsionne et finit par adopter une position en chien de fusil. Moi je reste assis à l’observer. Elle a des courbes parfaites, et je crois qu’elle ne porte pas de soutien-gorge. Pourquoi les femmes sont si belles ? Pourquoi n’en ai-je pas une avec moi ? Je ne trouve pas de réponse, alors je ferme les yeux et les sept manches défilent dans ma tête. Pourquoi pas une huitième manche ? L’idée m’a effleuré en voyant ma compagne de voyage. Non ça n’était pas prévu dans mon plan, la partie est finie et gagnée. Je vais retourner à ma vie normale. J’ai accompli un exploit, cela va suffire à mon bonheur pour longtemps. Aucune de ces rencontres n’a pu se douter qu’elle aurait pu entrer dans le jeu. Le train s’immobilise enfin.

        Je n’avais pas toutes les cartes en main. Dans ces combats, il faut aussi tenir compte de son propre entourage. Je viens de perdre le combat par KO technique. Maintenant, je suis au commissariat, je leur explique les règles. Ils ne veulent pas me comprendre. « Vous trompez pas de victime, Monsieur l’inspecteur. » Il refuse de me croire. Il me demande ce que je faisais le premier mai, puis le huit, et le quinze, le vingt-deux. Je n’en peux plus de leurs questions. Devant moi, il a aligné des coupures de journaux et mon carnet intime. Comme je refuse de lire les articles, il récite en prenant son temps.

        – Premier mai, Nantes, une jeune femme découverte morte dans un jardin public à proximité de la gare. L’assassin lui a brisé les vertèbres cervicales. Où étiez-vous ce jour-là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

        – Huit mai, Bordeaux, une jeune femme découverte noyée dans un canal, les premiers éléments de l’enquête excluent la noyade accidentelle. Des traces de pas ont été relevées à proximité.  Où étiez vous ce jour-là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

        – Quinze mai, Orléans, une jeune femme poignardée dans la vieille ville. Le meurtrier a asséné dix- huit coups de couteau avant d’abandonner sa victime avec l’arme du crime dans le dos. Où étiez vous ce jour-là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

        – Vingt-deux mai, Strasbourg, une prostituée découverte égorgée dans un parc de la ville, à proximité de la gare. Aucune piste sérieuse hormis une vengeance de proxénète. Où étiez vous ce jour là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

        – Vingt-neuf mai, Paris, une jeune femme poussée par la foule sous une rame de métro à la station Châtelet Les Halles. La police n’a pu établir de responsabilités dans cette fin tragique. Où étiez vous ce jour-là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

         – Douze Juin, Lille, une jeune femme d’origine maghrébine découverte étranglée dans une ruelle de la vieille cité. Le meurtrier a opéré avec une corde à piano ou à guitare. Elle n’a pas été retrouvée. Où étiez vous ce jour-là ?

        – Je ne sais pas monsieur l’inspecteur.

        – Aujourd’hui, lorsque nous vous avons arrêté à votre domicile, d’où veniez-vous ?

        Je ne réponds pas.

        – Je vais vous le dire : vous étiez à Nice où une jeune femme a été retrouvée noyée au vieux port. Le seul train qui corresponde à l’heure de votre interpellation arrivait de Nice.

        J’ai décidé de ne plus répondre aux questions des policiers. Moi j’ai joué, et quelqu’un est entré dans mon jeu sans y avoir été invité, un virus en quelque sorte. J’ai mis longtemps pour comprendre quel grain de sable venait de gripper la machine. J’avais mis au point un divertissement hors du commun, réussir des meurtres parfaits, sept meurtres en quelques semaines. Tous les atouts étaient réunis. Je ne pensais pas que je serai l’instigateur de mon échec. Jamais je n’aurais cru qu’un petit voyou se fasse prendre en fouillant dans mon appartement et qu’il étale devant tout le monde les dossiers concernant mon jeu favori. Ils m’ont transféré dans une cellule, je vais mettre au point la huitième manche, je veux gagner définitivement.

         

        épilogue

         

        Au petit matin, le jeu s’arrêtera, le septuple assassin aura gagné son ultime combat : sa sortie. Les policiers décrocheront l’homme pendu aux barreaux de la fenêtre, une corde de guitare serrée autour du cou. Ils n’auront pas osé vérifier le contenu de sa chaussure orthopédique, un pied bot inspire de la retenue.

        Il n’en dira pas davantage, la fin de la partie viendra d’être sifflée.

         

         

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