(O) KELLER, Richard – Les contours de l’amour

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  • Ce sujet contient 4 réponses, 4 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par CocotteCocotte, le il y a 11 années.
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  • #143781
    Richard KellerRichard Keller
    Participant
      #155755
      Richard KellerRichard Keller
      Participant

        Bonjour à tous,

        Je souhaite soumettre à vos votes cette sélection de poèmes.

        En vous remerciant par avance, je vous souhaite une bonne journée.

        Amitiés savoyardesSourire.



        L’ESCARGOT AMOUREUX

        Un tout petit escargot jaune

        Etait amoureux d’une fleur

        Voulant partager son bonheur

        En s’approchant du trône

         

        Il allait vers elle doucement

        Pour ne point l’effaroucher

        Et délicatement la toucher

        L’entourant très tendrement

         

        Dans la fraiche rosée du matin

        Les larmes de son cœur

        Tout comme une liqueur

        Le rendait plus hardi et mutin

         

        Comment déclarer la flamme

        A cette inaccessible beauté

        Qui là du haut de sa fierté

        A l’horizon se pâme

         

        Regarde donc ma maison

        Aux belles tuiles vernissées

        Stable là sur mon dos vissée

        C’est mon abri des saisons

         

        Solide comme un roc

        Le jour sous tes feuilles

        Mon amour qui m’accueille

        A genoux je t’invoque

         

        Au début de son âge

        Insensible à sa cour

        Plutôt prise de court

        Elle se sentait volage

         

        A force de persévérance

        Un tout petit escargot jaune

        S’égosilla devint aphone

        Puis perça son indifférence

         

        La fleur plus épanouie

        Tomba enfin amoureuse

        Fallait  la voir heureuse

        Offrant un spectacle inouïe

         

        L’impossible était réalité

        Finit les convenances

        Faisons fi des apparences

        Vivons d’amour et de sérénité

         

        J’en conviens c’est osé

        Quand flore et faune

        Fleur et escargot jaune

        S’aiment dans la rosée

         

        C’est un peu de fraicheur

        Un rayon de soleil

        Du plaisir sans pareil

        Dans la ronde des heures

         

        DANS NOS PAS…

        Quand mon pas vint vers toi

        Regardant au fond de tes yeux

        Mon regard a croisé l’arc en ciel

        En couleur de noisette et de miel

        En émoi j’étais aux cieux

        Quand mon pas vint vers toi

         

        Quand ton pas vint vers moi

        Remarquant le feu dans mes yeux

        Ton regard a croisé un volcan en plein ciel

        En couleur de braise au goût de miel

        Ton émoi en écho dans les cieux

        Quand ton pas vint vers moi

         

        Quand ton pas et mon pas

        En costume de nous

        S’habillèrent de nos cœurs et nos yeux

        Rêvant l’un de l’autre du mieux

        D’un amour qui se noue

        Quand ton pas et mon pas

         

        Pas à pas ton cœur vers le mien

        On a construit l’espoir

        D’un monde bien à nous

        Cueillant l’amour à genoux

        Lèvres offertes dans la tiédeur du soir

        Pas à pas ton cœur vers le mien

         

        Pas à pas mon cœur vers le tien

        On a construit nos joies

        Choisissant notre monde

        Comme un bateau sur l’onde

        Au fil de l’eau suivant sa voie

        Pas à pas mon cœur vers le tien

         

        Cœur à cœur mon amour

        Pour coucher sur le papier

        Ce que tu sais depuis longtemps

        T’écrire que je t’aime tant

        Avec mes vers à tes pieds

        Cœur à cœur mon amour

         

        Corps à corps mon amour

        Le soleil de tes yeux habille

        Leur prunelle qui me séduit encore

        Car c’est toi qui me rends fort

        De nous deux de mille feux tu brilles

        Corps à corps mon amour

         

        Main dans la main chaque jour

        Unis pour donner corps à nos envies

        Avec toi construire une cathédrale

        Pas à pas en découvrir tous les dédales

        Et par l’amour donner la vie

        Main dans la main chaque jour

         

        Mot après mot se comprendre

        Même approche même sensibilité

        Ne rien se dire écouter nos silences

        Avec au fond de nous cette romance

        Ce petit air qui se joue en subtilité

        Mot après mot se comprendre

         

        Et ton pas dans mon pas

        En marche sur nos routes

        Avec tout notre cœur

        Tu es ma plus belle fleur

        Que j’entends que j’écoute

        Avec mon pas dans ton pas

         

        Silence après silence on s’écoute

        Point de mots pour s’entendre

        De l’amour en point d’orgue

        Simplement et sans morgue

        Juste de l’amour tendre

        Silence après silence on s’écoute

         

        De secret en secret mon amour

        Tissant notre toile chaque jour

        Partager ses bonheurs sans égards

        Pour tout se dire d’un seul regard

        T’aimer plus encore pour toujours

        De secret en secret mon amour

         

        Paroles en osier

        Une idée nait d’un rêve

        Un rêve nait d’une idée

        Quand sont jetés les dés

        Comme galets sur la grève

         

        L’idée suit son chemin

        Parfois elle déambule

        Prisonnière d’une bulle

        Préférant attendre demain

         

        Demain est aujourd’hui

        Allons brise ta coquille

        Chien dans un jeu de quilles

        Ose maintenant entrouvre l’huis

         

        La porte s’est entrouverte

        Que vois-tu dans la pièce vide

        Des murs qui pleurent leurs rides

        Au milieu le panier des découvertes

         

        Une malle en osier qui raconte

        La vie qui fut la sienne

        Avant que l’abandon survienne

        L’oubli en années il se compte

         

         

        Un rayon de soleil sur le couvercle

        Illumine les poussières du temps

        Dans le fond les objets sont contents

        Un nouvel ami dans leur cercle

         

        Chacun possède son histoire

        Le chapeau perd la tête

        Le peigne lui s’entête

        Il a perdu deux dents et sa mémoire

         

        Le mouchoir parle en initiales

        Brodés en lacis de dentelles

        Secret qu’il garde pour elle

        Une sorte de parade nuptiale

         

        Dans le logis abandonné

        Les fantômes se réveillent

        Générations qui sommeillent

        Ont posé ici leurs années

         

        Au fond d’une malle en osier

        Gisent des objets oubliés

        Qui font langues délier

        Poussières d’humanité au coin des greniers

         

        Le voyeur

        La porte s’est refermée sur son intimité

        Je devine son corps nu sous la douche

        L’eau qui coule s’écoule sur sa bouche

        Seul le savon dans l’instant a droit de cité

         

        Etre invisible pour traverser la porte

        Discrètement aussi muet qu’un mime

        Plume légère au vent des cimes

        Mais la beauté est sa meilleure escorte

         

        Des gouttes brillent sur sa peau d’ambre

        Jaloux je veux être le drap de toilette

        Absorber aux courbes et contours les gouttelettes

        S’insinue le tissu et la belle se cambre

         

        Là devant ta glace se profile ta joue

        De l’huile sur tes jambes tes fesses

        Aucune partie tu n’oublies et ne  laisse

        Corps impudique tu parfume ton cou

         

        Enfin s’ouvre l’huis sur la fille d’Eve

        Elle me sourit faussement ingénue

        Son parfum m’enivre sur ses seins nus

        Un doigt sur mes lèvres garçon tu rêves

         

        Un soutien-gorge balconnet à fine dentelle

        Deux globes délicatement posés dans l’écrin

        Un galbe à se faire damner je le crains

        Elle ajuste divine le buste les bretelles

         

        Une poitrine bronzée gainée de blanc

        Sans autre ornement que ce satin frisé

        Où se cachent des braises à attiser

        Elle prend la petite culotte le geste lent

         

        Pour ajuster le slip elle se déhanche

        Je regarde ému se couvrir la toison

        L’origine du monde Courbet avait raison

        La frêle étoffe souligne ses hanches

         

        Pensive une jambe tendue sur le lit

        Entre les mains plusieurs paires de bas

        Le choix s’avère délicat commence le débat

        Elle choisit et enfile que c’est joli

         

        Déroulant le nylon en haut des cuisses

        Dans ces moments le supplice est total

        L’homme conserve un instinct animal

        Haletant au son des bas qui bruissent

         

        Une jupe noire fendue jusqu’au ciel

        Ses longs fuseaux moulés et ses fesses

        Un petit caraco sur son buste promesses

        Jusqu’à l’ivresse je boirais l’hydromel

         

        De séduction en désir nous étions excités

        Lentement nous nous sommes déshabillés

        Comme nous n’avions pas vendu de billets

        La porte s’est refermée sur notre intimité

         

        Dans la chaleur d’un été

        Impudique comme une femme amoureuse

        L’été chatoyant nous ouvre sa garde-robe

        Mirifique aux rayons du soleil de l’aube

        Chaudes nuances aux couleurs chaleureuses

         

        Timide le printemps ailleurs s’en est allé

        Avec lui est parti le costume de rosée

        Il est venu maintenant le temps d’arroser

        Le brillant soleil et ses rayons vont s’étaler

         

        Le chat malin a choisi l’ombre du platane

        Pour s’offrir   décidé une sieste en fraicheur

        Juste une paresse de plus un repos salvateur

        Pas de brise sur les feuilles où est la tramontane

         

        Dans  la plaine bien engourdie la fournaise

        Autour du rouge coquelicot les blés sont d’or

        A l’envers on a tout changé ici l’on dort

        Fainéant le temps s’est mis en parenthèse

         

        Précieuse lourde et silencieuse l’ombre

        Enveloppe de sa chappe plombée le village

        Masque de saison avant d’autres orages

        Au creux des ruelles domine la pénombre

         

        Conquérants et hardis les jeunes vont au lac

        Ensemble rechercher les plaisirs de l’eau

        Un coin dans les rochers toujours plus haut

        Plongeant chacun son tour du tac au tac

         

        Les fruits sont bien mûrs l’amour aussi

        Dans la tiédeur des soirées clandestines

        Filles aux tailles de guêpes elles butinent

        Garçon cette nuit  les corps s’associent

         

        L’été est la période de toutes les audaces

        Automne hiver et printemps l’ont préparée

        Danse de séduction les êtres se sont parés

        La nature et les émois réduisent les espaces

         

        Au petit matin fourbis épuisés et heureux

        Réveillés par le chant strident des cigales

        Un bon petit déjeuner apaise leur fringale

        Ce n’est rien c’est l’été et ils sont amoureux

         

        Le vieux guide

        Dans la solitude et le silence

        Le vieil homme regarde la haut

        Là où les pierres forment un chaos

        Où la terre exprime sa violence

         

        Il contemple pensif sa montagne

        Ses pas l’ont transporté si souvent

        A travers le froid la neige et le vent

        Elle demeure son unique compagne

         

        L’érosion a façonnée les roches

        L’homme s’est usé à ses parois

        A vaincre par des couloirs étroits

        Où seul le cœur solide s’accroche

         

        Le guide regarde l’œil nostalgique

        Sa jeunesse restée sur les sommets

        Ses pensées l’occupent désormais

        Il ne peut lutter contre cette logique

         

        Dans la solitude et le silence

        Il entrouvre sa boîte à souvenirs

        Un passé riche à défaut d’avenir

        Une jeunesse couleur d’insolence

         

        Partir dans la pénombre au matin

        Voir devant soi une marmotte

        Entendre le cri de la gélinotte

        Et  la brise dans les grands sapins

         

        Au début on part d’un pas léger

        Puis la fatigue vient en altitude

        Alors le combat devient plus rude

        Pour atteindre les sommets enneigés

         

        Franchir les torrents et les crevasses

        Eviter l’au-delà en jetant des ponts

        Assurer chaque pas aux crampons

        Et monter plus haut sa carcasse

         

        Dans la solitude et le silence

        Il rêve toujours il rêve encore

        A finir son temps dans ce décor

        Dans sa poitrine le désir le lance

         

        Enfin murie sa décision est prise

        Il veut faire le dernier pèlerinage

        Sur les lieux de son jeune âge

        Il en a la moustache qui frise

         

        Dans le chalet tout est en place

        Le soleil faible lueur sur les crêtes

        Monte lentement éclairer les arêtes

        Astre du matin astre de glace

         

        Il part sans hésiter vers sa voie

        Il sait qu’il n’ira pas au sommet

        C’est le dernier voyage mon aimée

        Et subitement s’est tue la petite voix   

        #155756

        O

        #155757
        BruissementBruissement
        Participant

          O

          #155764
          CocotteCocotte
          Participant

            O

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