La devinette du week-end (5)

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5 sujets de 1 à 5 (sur un total de 5)
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  • #144164
    AhikarAhikar
    Participant
      #157648
      AhikarAhikar
      Participant

        Bonjour à tous, Sourire

         

        Voici la devinette de cette semaine :

         Quel est ce petit animal qui fascinait tant Julio Cortázar ? Il peut passer sa vie à l’état larvaire sans jamais se métamorphoser. Cortázar y voyait une métaphore de la condition humaine.

                                        Cortazar

        Bon week-end, Sourire

        Ahikar

        #157649
        Christine SétrinChristine Sétrin
        Participant

          Si cela peut aider, en voici une représentation de 1870 ; il s'agit certainement d'un des tous premiers exemplaires installés en Europe…

          (Il se trouve quelque part dans ce bouquin de 684 p. … Rigolant)

          Merci cher Ahikar pour cette nouvelle devinette zoologico-littéraire Rigolant !!

          Bonne soirée,

          Ch.


          #157650
          DomiDomi
          Participant

            Ne serait-ce pas un un axolotl ?

            J'avais adoré le texte de Cortazar. 

            Bon weekend.

            Domi

            #157656
            AhikarAhikar
            Participant

              Bravo Christine et Domi ! Sourire  Il s’agit bien en effet de l’axolotl.

              Page 241 du gros bouquin que nous a déniché Christine, vous pouvez d’ailleurs observer en haut la forme métamorphosée, très rare dans la nature, et en dessous, la forme non métamorphosée, qui est celle que l’on rencontre habituellement. Clin d'oeil

               

              Pour la petite histoire :

              L’axolotl : de la science à l’imaginaire

              Définition actuelle

              L’axolotl est la forme larvaire de l’amblystome tigré, Ambystoma mexicanum, espèce de salamandre vivant dans les lacs des hauts plateaux du Mexique. Il mesure entre 15 et 25 cm de longueur, avec une queue aplatie latéralement et des branchies déployées sur les côtés de la tête. Il possède quatre doigts aux pattes avant et cinq doigts aux pattes arrière. Une crête membraneuse court sur son dos et le long de sa queue. La tête triangulaire possède deux grands yeux dépourvus de paupière. L’axolotl est de couleur gris-brun pour la variété sauvage ; en élevage, les axolotls sont le plus souvent dépigmentés, voire albinos. À l’état métamorphosé, l’axolotl a perdu ses branchies et sa crête membraneuse, il respire et vit sur terre, mais il a conservé sa queue (batracien urodèle). Alors que chez la plupart des amphibiens – comme la grenouille – la larve aquatique se métamorphose en une forme adulte terrestre, l’axolotl ne se transforme que très rarement et il peut se reproduire à l’état larvaire, phénomène appelé néoténie. L’absence de métamorphose est due à une insuffisance de sécrétion d’hormones thyroïdiennes due au milieu aquatique froid et pauvre en iode dans lequel vivent les axolotls. Des métamorphoses ont pu être obtenues expérimentalement chez des axolotls par l’injection d’iode ou d’hormones thyroïdiennes. On a également observé des métamorphoses spontanées chez des axolotls acclimatés aux plaines chaudes. Une seconde caractéristique biologique remarquable de l’axolotl est sa forte capacité de régénération : ses blessures guérissent en reconstituant les tissus et ses membres amputés repoussent (queue, pattes). L’axolotl est devenu un précieux animal de laboratoire pour les recherches expérimentales en embryologie et en physiologie. À l’état sauvage, l’animal est une espèce protégée, mais ses variétés dépigmentées et albinos sont autorisées à la commercialisation comme animaux domestiques.

              Ces connaissances sur l’axolotl sont toutefois relativement récentes puisqu’elles datent de la fin du XIXe siècle et du début du XXe. Peu à peu, en effet, la science a découvert les propriétés surprenantes de cet animal.

              […]

              La possible métamorphose

              L’axolotl relève bien évidemment de l’imaginaire de la métamorphose, si présent dans les mythes, les légendes, les contes et la littérature fantastique, depuis Ovide jusqu’à Kafka. La spécificité de la métamorphose de l’axolotl est d’être « possible », à la différence du têtard qui se transforme obligatoirement en grenouille, et de certains amphibiens, comme le protée, dont la métamorphose est impossible. La métamorphose facultative suscite une série de questions. Pourquoi n’y a-t-il pas de métamorphose ? Qu’est-ce qui peut déclencher la métamorphose ? Quelle est l’apparence de l’animal après la métamorphose ? Sachant que l’axolotl est la forme larvaire d’une salamandre, le symbolisme de l’axolotl va rejoindre celui des amphibiens à métamorphose, comme la grenouille, c’est-à-dire des animaux qui passent à un niveau supérieur de développement, et l’axolotl a d’autant plus de « mérite » que cette transformation est « facultative ». La métamorphose des batraciens est typiquement le passage d’un monde inférieur (état larvaire, eau) à un monde supérieur (état adulte, air et terre). Chez la grenouille, l’abandon de la queue, qui représente l’animalité, est fortement symbolique. Cet animal est symbole de naissance et de renaissance après la mort chez les anciens Égyptiens et les chrétiens. Pour l’esprit moderne, la métamorphose des batraciens est une image emblématique du processus évolutif, qu’il s’agisse de l’origine aquatique de la vie et de l’adaptation aérienne d’espèces sorties de la mer, ou bien de la naissance humaine lorsque le nouveau-né quitte le liquide amniotique pour l’air libre.

              Des biologistes ont souligné la durée exceptionnellement longue de la période juvénile dans l’espèce humaine et n’ont pas hésité à appliquer à l’homme le terme de « néoténie », ouvrant ainsi la voie à l’idée que l’humanité est peut-être comparable à des axolotls, en attente de quelque métamorphose. Ce motif ne manquera pas d’être exploité par la littérature de l’imaginaire.

              La régénération

              L’étonnante capacité de l’axolotl à régénérer des tissus lésés, des organes endommagés ou des membres amputés évoque naturellement des références mythologiques ou légendaires : la repousse magique de têtes tranchées, par exemple l’hydre de Lerne affrontée par Hercule, ou de jambes coupées ; la guérison miraculeuse de plaies qui se referment. En expérimentant sur les axolotls, la science cherche à réaliser le rêve de techniques médicales permettant à l’homme de régénérer des parties de son corps malades ou mutilées.

              Extraits d’un article de Jean-Bruno Renard, L'axolotl. De la controverse scientifique au mythe littéraire, Publié dans Sociétés, 2010/2 (n° 108).

               

              La nouvelle de Cortázar

              Intitulée Axolotl et publiée en 1959, cette nouvelle fut traduite et publiée en 1963 dans le recueil Les Armes secrètes. Cette nouvelle fantastique remarquable se comprend mieux si l'on garde à l'esprit le phénomène de néoténie : les axolotls de cette nouvelle sont comme piégés dans leur corps resté à l'état larvaire et cherchent à en sortir.

              Vous pouvez la découvrir à l’adresse ci-dessous :

              http://www.oeuvresouvertes.net/spip.php?article1648

               

              Merci encore à toutes et à tous pour votre participation, et à très bientôt pour une autre devinette. Sourire

              Ahikar

               

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