LESPINASSE, Julie (de) – Lettres à Guibert
Donneuse de voix : Domi | Durée : 3h 47min | Genre : Correspondance
Julie de Lespinasse était la fille illégitime du comte Gaspard Nicolas de Vichy (1699-1781), frère de Marie du Deffand, et de la comtesse d’Albon (1695-1748).
Sa tante naturelle, Marie du Deffand, sentant sa vue décliner, la prit comme lectrice dans le salon qu’elle tint à Paris et qui était déjà connu en 1754. Mme du Deffand avait noué une amitié avec d’Alembert, et son salon était fréquenté par des écrivains et philosophes tels que Fontenelle, Montesquieu, Marmontel, Marivaux et Condorcet. C’est dans ce monde qu’elle introduisit sa nièce.
Julie, sans être vraiment belle, était intelligente et surtout très habile à diriger la conversation. Sa vivacité d’esprit et sa finesse ne tardèrent pas à séduire les hôtes de Mme du Deffand qui, jalouse, finit par la renvoyer en 1763.
Julie de Lespinasse ouvrit alors, en 1764, son propre salon que fréquentèrent Condillac, Condorcet et Turgot, outre ceux qu’elle recevait auparavant chez sa tante. On a pu dire de son salon qu’il fut le « laboratoire de l’Encyclopédie ».
Julie s’éprit profondément du marquis de Mora, fils de l’ambassadeur d’Espagne en 1766, tout aussi épris d’elle. Ils envisagent le mariage, mais la famille de Mora fera l’impossible pour contrecarrer ce projet et y parviendra.
Rentré en Espagne, il tombe malade et y reste pour être soigné. Leur correspondance reflète déjà ces amours passionnées qui fleuriront dans la littérature romantique. Pour oublier les angoisses que lui cause l’éloignement de son amant, elle fréquente, pour se changer les idées, les maisons de campagne de ses nombreux amis et rencontre le colonel de Guibert en 1772. Elle se prend pour ce dernier d’une irrésistible passion qu’elle éprouvera jusqu’à sa mort.
Durant de longs mois, elle nourrit des sentiments de culpabilité, partagée entre ses deux amants, ne pouvant oublier l’un mais désirant l’autre. Mora, revenu en France pour la rejoindre, après sa maladie, meurt à Bordeaux en 1774. C’est à ce moment que Julie et Guibert deviennent amants.
Quand Julie vient à apprendre cette coïncidence, le désespoir s’empare d’elle, le chagrin et les remords ébranlent sa santé. Elle songe au suicide. Elle ne survivra pas au mariage de Guibert ; désespérée par l’échec de ses deux liaisons, elle meurt à quarante-trois ans. Sa correspondance avec Guibert sera publiée en 1809 par la veuve de celui-ci. (D’après Wikipédia)
Pour mieux connaître Julie de Lespinasse on peut lire sur Wikisource le texte de Paul de Musset dans La Revue des deux mondes.