Anne-Louis Girodet-Trioson, Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome (après 1808)

Mémoires d’outre-tombe (Partie 1)

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Livres 1 à 3 : Les trois premiers Livres de la  Première Partie des Mémoires ont été écrits entre 1811 et 1817. Sont évoqués enfance, jeunesse, cheminement intérieur, famille, amitiés, amour et en toile de fond Histoire et vie sociale.
L’auteur commence cette biographie à 43 ans et ses profondes réflexions et pensées philosophiques enrichissent, ô combien, ses souvenirs.
« Je veux remonter le penchant de mes belles années : ces Mémoires seront un temple de la mort élevé à la clarté de mes souvenirs… »

Livre 4 : Dans ce 4ème Livre, écrit en 1821, à Berlin puis à Paris, l’auteur évoque entre autres sujets, sa jeunesse à Paris, la mort de son père, sa présentation à la Cour, les gens de lettres…
Anecdotes, humour et réflexions. Histoire. Société. Et la vie… « Notre existence est d’une telle fuite. […] Cela ne nous empêche pas de gaspiller nos années, de jeter au vent ces heures qui sont pour l’homme les semences de l’éternité. »

Livre 5 : Ce cinquième livre a été écrit à Paris en 1821. L’auteur évoque les années 1788-1791, sa première réunion politique, l’Histoire et la Révolution française. Puis, son départ pour l’Amérique, le 8 Avril 1791.
« Je m’éloignais également incertain des destinées de mon pays et des miennes… Je n’emportais que ma jeunesse et mes illusions… »

Livre 6 : Dans ce Livre 6ème, revu en 1846, l’auteur évoque en 1843, dans un court prologue, ses souvenirs comme ambassadeur à Londres en 1822, où il reprenait ses Mémoires. Et, ce sera : sa traversée de l’océan en 1791, la mer et les marins, l’Amérique, les côtes américaines et la belle nature si variée, son entrevue, courte mais si marquante, avec le Général Washington, puis son opinion sur Bonaparte.
« La voile enflée me renvoyait la fraîcheur de la brise qui me berçait sous le dôme céleste:à demi assoupi et poussé par le vent,je changeais de ciel en changeant de rêve. »

Livre 7 : Dans ce Livre 7ème, écrit à Londres en 1822, l’auteur évoque les peuples Indiens qu’il rencontre en 1791 et leurs mœurs, la société américaine de cette époque, la nature et le « Saut de Niagara » et bien sûr ses opinions personnelles toujours intéressantes à connaître à toute époque !
« Le cœur me battait d’une joie mêlée de terreur en entrant dans le bois qui me dérobait la vue d’un des plus grands spectacles que la nature ait offerts aux hommes… Niagara efface tout… »

Livre 8 : Écrit à Londres en 1822, ce Livre 8ème évoque la nature américaine, « c’est une mère charmante que la terre ; nous sortons de son sein ; dans l’enfance, elle nous tient à ses mamelles gonflées de lait et de miel ;… », les lacs du Canada, les grands fleuves et l’Ohio, les populations indiennes, et ses « Floridiennes » ; les réflexions de l’auteur sur le gouvernement et les États Américains et aussi les événements historiques en France. Puis le retour et l’expérience d’une tempête effroyable…

Livre 9 : Dans ce Livre 9ème, écrit à Londres en 1822, l’auteur évoque son mariage arrangé, et l’estime qu’il porte à son épouse en termes délicats. Puis il brosse les portraits de personnages importants de la Révolution française et cisèle des réflexions personnelles comme « presque toujours en politique le résultat est contraire à la prévision » et « il paraît qu’on n’apprend pas à mourir en tuant les autres ». Il ira avec son frère à Lille et ensuite à Tournai, Bruxelles, Coblence, Treves. Il observe la société des émigrés : « certains paradaient de toute la rigueur de leur légèreté ».
Puis il narre le siège de Thionville où il est blessé en Septembre 1792.
Livre 9, rehaussé comme toujours de l’érudition de Chateaubriand, historique et littéraire, dans toute la richesse de son regard et de son style.

Livre 10 : « Cicéron avait raison de recommander le commerce des lettres dans les chagrins de la vie » nous dit Chateaubriand dans ce livre 10ème, écrit à Londres en 1822.
Septembre-Octobre 1792, blessé, malade, épuisé puis enfin sauvé par le cortège, le convoi de fourgons du Prince de Ligne, l’auteur rejoint Bruxelles et part pour Ostende. Il arrive ensuite à Jersey puis à Londres le 21 Mai 1793.
Il passe une nuit dans l’Abbaye de Westminster : « […] j’étais aux premières loges pour voir le monde tel qu’il est […] ».
En 1794, ses amis, son frère, sont guillotinés.
De très belles pages sur la mort : « combien d’hommes n’ont jamais remonté l’escalier qu’ils avaient descendu… », le temps qui passe : « si l’on pouvait dire au temps :« tout beau »»,… et sur Charlotte, ah ! Charlotte Ives, l’« image de Charlotte »… et… de Charlotte… à Lady Sulton… tout l’art de Chateaubriand de conjuguer le Temps…

Livre 11 : « Je n’ai laissé passer ma vie complète que dans ces Mémoires.. ».
L’auteur, dans ce Livre 11ème, écrit à Londres en 1822, trouve les mots choisis avec son cœur, authentique, et son talent, vrai, et épousant si bien sa sensibilité pour évoquer son caractère introverti, son amitié, si belle, avec Fontanes (« Je lui dois ce qu’il y a de correct dans mon style ; il m’apprit à respecter l’oreille. »), son si profond chagrin éprouvé par la mort de sa mère, le 31 Mai 1798, à Saint-Servan, lui-même étant à Londres et comment il ressentit un besoin d’expiation et écrivit, dès lors, Le Génie du Christianisme : « Je me mis à l’ouvrage ; je travaillai avec l’ardeur d’un fils qui bâtit un mausolée à sa mère… »
Ce court livre est très profond et intime.

Livre 12 : « L’on ne vit que par le style… c’est le don du ciel, c’est le talent. »
Dans ce Livre 12ème, écrit à Londres en 1822, qui achève la 1ère Partie, l’auteur évoque la littérature anglaise : avec Shakespeare qui « est au nombre des cinq ou six écrivains qui ont suffi au besoin et à l’aliment de la pensée ».
Il donne son avis sur Walter Scott, dont l’un des mérites « est de pouvoir être mis entre les mains de tout le monde » ; sur les romanciers historiens et les historiens romanciers… vaste débat… « il est moins facile de régler le cœur que de le troubler ». Il exprime ses « sentiments » sur Lord Byron. Il réfléchit sur l’appréciation possible d’une langue qui nous est étrangère… etc… ce livre est très riche… Il évoque l’Angleterre sous George III.
Ce Livre 12 se termine en 1800, le 6 Mai, l’auteur quitte l’Angleterre. Chateaubriand nous annonce la 2ème Partie de ses Mémoires, avec le Livre 13ème. « D’homme privé, je vais devenir homme public. »


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Illustration :

Anne-Louis Girodet-Trioson, Portrait de Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome (après 1808).

Références musicales :

Livre 1 : Franz Liszt, Harmonies du Soir – no. 11 from Transcendental Etudes, S. 139, interprété par Andreas Xenopoulos (domaine public).

Livre 2 : Ludwig van Beethoven, 1st mov. from Piano Concerto no. 3 in Cm, Op. 37, interprété par l’ensemble Davis High School Symphony Orchestra (domaine public).

Livre 3 : Frédéric Chopin, Ballade no. 1, Op. 23, interprété par Syuzanna Kaszo (domaine public).

Livre 4 : Frédéric Chopin, Piano Concerto no. 1 in E minor, Op. 11 – II. Romanze – Larghetto, interprété par Zuzana Šimurdová (domaine public).

Livre 5 : Ludwig van Beethoven, 1st mov. from Piano Concerto no. 3 in Cm, Op. 37, interprété par l’ensemble Davis High School Symphony Orchestra (domaine public).

Livre 6 : Carl Philipp Emanuel Bach, Symphonie en ré, H.663, interprétée par l’ensemble European Archive (domaine public).

Livre 7 : Ludwig van Beethoven, Symphony No. 6 in F Major «Pastoral», Op. 68 – II. Andante molto mosso, interprété par l’ensemble Skidmore College Orchestra (domaine public).

Livre 8 : Ludwig van Beethoven, Concerto pour violon en ré, Op.61, interprété par l’ensemble US Air Force Band (domaine public).

Livre 9 : Ludwig van Beethoven, Concerto No. 3 pour piano et orchestre, interprété par E.Gilels et l’ensemble London Philharmonic, dirigé par L.Ludwig (1957, domaine public).

Livre 10 : Frédéric Chopin, Nocturne Op.048-02b, interprété par J. Ekier (1959, domaine public).
Frédéric Chopin, Fugue in A minor, B. 144, interprétée par Aya Higuchi (domaine public).

Livre 11 : Hector Berlioz, Rêveries et caprice, Op.8, interprété par A.Rosand et l’ensemble Südwestfunkorchestra, dirigé par R.Reinhardt (1958, domaine public).

Livre 12 : Georg Friedrich Händel, Water Music Suite No. 3 – XV, Allegro, interprété par l’orchestre de chambre Paillard, dirigé par J.Paillard (1961, domaine public).
Georg Friedrich Händel, Sonate pour flûte à bec en fa, HWV 369 III. Siciliana, interprétée par l’ensemble Telemann Trio (domaine public).

Licence d'utilisation : CC BY : Attribution
Livre audio gratuit ajouté le 27/10/2015.

55 Commentaires

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  1. Bonjour cher Guillaume, ravie que cela vous plaise, cette œuvre est magique, si variée, oui.. notre auteur s’aime bien…, et nous l’adorons…pour son style, son érudition, il déroule l’Histoire sous son regard ! Bonne lecture avec notre Enchanteur…

  2. Merci beaucoup pour votre lecture claire et vive qui lance pour moi la joie de plusieurs dizaines d’heures d’écoute d’une œuvre monumentale.
    Que ce Monsieur est arrogant et vaniteux ! …mais qu’est-ce qu’il écrit bien !

  3. Cher sustek, bonsoir, merci beaucoup, votre message est bien gentil et me touche beaucoup.

    “meilleure”, point de meilleur(e) sur notre site, mais si mon petit travail vous convient, j’en suis bien contente.
    Votre message bien aimable m’encourage bien, et je vous en remercie infiniment.

    Très belle soirée, à vous, cher sustek.
    Bien amicalement.
    Christiane-Jehanne.

  4. chère Pauline, bonjour, c’est moî qui vous remercie de votre si gentil message, je suis extrêmement touchée!

    Votre si aimable attention m’encourage bien!

    Toutes mes amities les plus chaleureuses, et encore grand merci!
    Belle fin de journée à vous, chère Pauline.

    Christiane-Jehanne.

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