L’auteur des Soliloques du pauvre, Jehan-Rictus, dans La Jasante de la « Vieille » (1902) fait parler la mère d’un guillotiné venue se recueillir à la fosse commune où son fils a été inhumé.
La langue populaire ajoute de l’émotion au poème :
« Et pis, j’ai eu ben d’la misère…
(Ça m’a fait du tort tu comprends)
Quand on a su qu’j’étais ta mère
J’ai pus trouvé un sou d’ouvrage,
On m’a méprisée dans l’quartier,
Et l’a fallu que j’déménage.
Depis… dans mon nouveau log’ment
J’vis seule et j’peux pas dir’comrnent
Comme eun’ dormeuse, eun’ vrai’ machine
J’cause à personn’ de mon malheur
J’pense à toi et tout l’jour je pleure
Mêm’ quand que j’suis à ma cuisine. »
merci