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Je prefere dormir
à lire tous les livres
Je préfère dormir
à aimer une belle
ou meme mille-trois
Je préfère dormir
à cueillir une rose
qui fleurit sans pourquoi
Je préfère dormir
à manger le bon pain
à boire le bon vinÀ toutes les moissons
à toutes les vendanges
à toutes les ivresses
Je préfère dormirJe préfère dormir
à poursuivre le vent
à courir sur les routes
à traverser les mers
à errer dans les villes
Je préfère dormir
à éprouver mes mains
dans l ‘ argile ou le sang
des hommes et des bêtes
à etrangler mon souffle
dans les fumées du monde
et à le ranimer
au feu de la prièreÀ toutes les chimères
tous les enchantements
à tous les sortileges
Je préfère dormirJe préfère dormir
à lutter avec l’ Ange
à dérober le Feu
à toucher le Soleil
à aveugler mes yeux
à un Buisson Ardent
ou à rouler sans fin
un absurde rocherÀ déchiffrer les ombres
confuses sur les murs
à démêler les coeurs
et à sonder les reins
à cogner à des portes
ouvrant sur des abîmes
Je préfère dormirÀ mille coups de dés
que le Hasard déjoue
aux miroitantes cartes
battues et rebattues
aux mises ramassées
qui font briller les yeux
et laissent le coeur vide
Je préfère dormirÀ toutes les fortunes
doublées des infortunes
à toutes les blessures
et leurs baumes magiques
tous les tapis volants
qui d ‘ un coup se dérobent
tous les châteaux de sable
éboulés dans l’ écume
les bottes de sept lieues
qui tournent dans leur cageÀ tous les monts glorieux
creusés de précipices
Je préfére dormirFaire la sourde oreille
à l ‘ histoire furieuse
hurlée par le Souffleur
et au chant des Sirènes
tout au bord de la TrappeAssister du rivage
à l’ apaisant naufrage
de l ‘ Irréel VaisseauJe préfère dormir
même
à contempler le Ciel
les merveilleux nuagesÀ ecrire un poème
Je préfère dormirCar là dans mon sommeil
😴😴😴… Cordial Salut…
Voilà un poème étonnant! Bien négatif, certes, et pourtant un charme s’en dégage auquel je suis bien sensible.
2 choses me troublent:
le dernier vers est inachevé, non?
Pas de nom d’auteur, donc vous l’êtes, n’est-ce-pas? (bien qu’il s’oppose nettement à la personnalité que vous dévoilez quelque peu sur le site!)
Hum…Bonjour Sautillant !
Vous ne sautillez pas beaucoup dans ce poème.
Je présume que vous êtes arrivé à un âge où l’on est
fatigué, où l’on a tout vu ce que l’on voulait voir…C’est un très beau poème: merci de nous l’avoir offert.
Il vaudrait la peine d’être signé, ne serait-ce que de votre prénom.
BONNE JOURNÉE À VOUS !🌸😊🌸Je suis bien aise d’avoir de vos nouvelles car je commençais à m’inquiéter de vous, cher Sautillant … Votre poème est très beau et mériterait bien qu’on le lise à haute voix, qu’en pensez-vous ?
Eh bien, cher Sautillant tout pourrait s’expliquer:
2 mois d’hôpital, ça chavire un homme (⊙﹏⊙) .Cela valait la peine de faire
« un ménage un peu plus poussé que d’habitude»
pour sortir ce poème de sa cachette,
vu qu’il tombe pile après votre épreuve.J’aurais eu envie de dormir à moins:
l’hôpital est le dernier lieu où l’on peut se reposer;
aussi bien aller directement au cimetière où personne
n’ira vous braquer une ampoule 100 watts en plein visage.Alors dormez-z-en paix, cher poète, faites de beaux rêves d’évasion😉
Racontez-les à dame Pomme qui les lira très certainement !🌴ALOHA, malgré les incendies à Hawaii, au Québec et dans l’Ouest canadien.
P.S. Comme le dit si bien ma tante, parlant des changements climatiques;
«On ne s’en va pas dans le mur: on est déjà dans le mur.»
Je suis navrée, Sautillant, d’apprendre ce que vous venez de vivre, mais ravie de trouver un poète! Osez! Osez écrire et publier.
Et si vous le souhaitez, je lirai votre poème avec le plus grand plaisir car, comme je vous l’ai dit, il m’a beaucoup touchée.
Continuez votre “ménage”: qui sait? vous allez peut-être dégoter quelque autre poème…
Bien amicalement,
PommeBonjour Sautillant, et bonjour tout le monde,
Je ne passe pas souvent au Bar, désolée d’apprendre vos soucis de santé, Sautillant, vous avez dû en effet souffrir. Ce fut extrêmement éprouvant, et c’est très grave, je suis tout à fait et sincèrement navrée.
Votre poésie est fort belle, le fond, la forme, ce que vous y exprimez.
Pomme vous propose de l’enregistrer, c’est une excellente idée!
Nous serons ravis de vous soutenir en Textes contemporains.Reposez-vous bien
Au plaisir de vous retrouver
Mes pensées les plus amicales et bien chaleureuses
Christiane Jehanne
Cher Sautillant,
Je suis moi-aussi ravie de vous retrouver sur le site, vos sauts et gambades ont manqué à la page des commentaires ! Il est bien dommage que vous n’ayez pas eu la possibilité d’écouter des lectures pendant votre hospitalisation, cela vous aurait tenu compagnie et sans doute fait passé le temps moins long. Espérons que vos soucis de santé sont derrière vous, et que vous pouvez profiter maintenant de votre havre paisible où vous retrouverez vos livres et vos goélands ! Vous avez de bien nombreuses heures d’écoute en perspective, avec tout ce qui a été publié les derniers mois !
Amicalement,
Gaëlle 🍓« Un homme qui dort tient en cercle autour de lui le fil des heures, l’ordre des années et des mondes. Il les consulte d’instinct en s’éveillant, et y lit en une seconde le point de la terre qu’il occupe, le temps qui s’est écoulé jusqu’à son réveil ; mais leurs rangs peuvent se mêler, se rompre. Que vers le matin après quelque insomnie, le sommeil le prenne en train de lire, dans une posture trop différente de celle où il dort habituellement, il suffit de son bras soulevé pour arrêter et faire reculer le soleil, et à la première minute de son réveil, il ne saura plus l’heure, il estimera qu’il vient à peine de se coucher. Que s’il s’assoupit dans une position encore plus déplacée et divergente, par exemple après dîner assis dans un fauteuil, alors le bouleversement sera complet dans les mondes désorbités, le fauteuil magique le fera voyager à toute vitesse dans le temps et dans l’espace, et au moment d’ouvrir les paupières, il se croira couché quelques mois plus tôt dans une autre contrée. Mais il suffisait que, dans mon lit même, mon sommeil fût profond et détendît entièrement mon esprit ; alors celui-ci lâchait le plan du lieu où je m’étais endormi, et quand je m’éveillais au milieu de la nuit, comme j’ignorais où je me trouvais, je ne savais même pas au premier instant qui j’étais ; j’avais seulement dans sa simplicité première le sentiment de l’existence comme il peut frémir au fond d’un animal ; j’étais plus dénué que l’homme des cavernes ; mais alors le souvenir – non encore du lieu où j’étais, mais de quelques-uns de ceux que j’avais habités et où j’aurais pu être – venait à moi comme un secours d’en haut pour me tirer du néant d’où je n’aurais pu sortir tout seul ; je passais en une seconde par-dessus des siècles de civilisation, et l’image confusément entrevue de lampes à pétrole, puis de chemises à col rabattu, recomposait peu à peu les traits originaux de mon moi. »
Cher Sautillant,
Max & JPB, tous deux grands amateurs de siestes appuyées, ont beaucoup apprécié votre poème.
Dormez bien !
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