SCHWAB – Quelqu’un m’attendait quelque part… (Validé)

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  • Ce sujet contient 2 réponses, 2 participants et a été mis à jour pour la dernière fois par ChristinaChristina, le il y a 5 mois.
3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
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    Messages
  • #339761
    ChristinaChristina
    Participant

      Bonjour,
      Un sujet un peu plus léger cette fois… si tant est que l’amour soit léger…
      D’avance je vous remercie pour vos votes,
      à bientôt,
      christina

      Quelqu’un m’attendait quelque part

      On s’est croisés dans l’ascenseur. Tu m’as fait peur. Il émanait de toi une telle puissance. Virile. Presque animale. Peur de toi ou peur de moi ? On a commencé par être amis. Sans enjeux, sans faux-semblant, sans cinéma. J’attendais l’enfant d’un autre, tu commençais à peine une nouvelle vie. Solitaire. Avec nous, mon mari et moi, comme seuls amis.
      Hélas, mon histoire a fini.
      Heureusement, avant que toi tu en commences une autre.
      On s’est retrouvés, à deux heures du matin, debout devant l’évier.
      Là où toutes les choses vraies se passent.
      Et tu m’as embrassée pour la première fois.
      Enfin !
      Ça faisait bien six mois que mes lèvres attendaient ça.
      Je buvais tes mots chaque fois que tu ouvrais la bouche. Personne à côté de toi ne soutenait la comparaison. Tu m’apportais tout. J’avais trouvé un diamant brut et, pendant un moment, je n’ai pas su comment faire pour me l’approprier. Ma seule crainte, mon unique hantise, était que quelqu’un d’autre s’en empare avant moi. Heureusement qu’aucune consœur n’a eu cette mauvaise idée. La face de ma lune en eût été bouleversée…

      Devant l’évier où tout a commencé, tu m’as fait lire Stevenson. Robert Louis pour les intimes. C’est là que j’ai compris, en lisant sa nouvelle, Olalla, en m’y reconnaissant, que tu étais fait pour moi, et moi pour toi. Et puis, tu n’as pas pris la fuite quand il s’est agi de regarder la vérité en face. Tu as répondu franchement oui quand je t’ai demandé, si en d’autres circonstances (sans mon enfant, sans mon mari), tu aurais pu m’aimer… Tu es même allé faire réparer tes essuie-glaces, histoire d’être sûr de vraiment y voir clair. En plus d’être jeune, beau et criblé de dettes, tu avais le sens de l’humour. Et moi… j’en avais tellement besoin. Et ma nouvelle-née avec moi. Un jour, enfin, quand tu as été archi sûr que je ne regretterais rien, tu m’as prise par la main pour monter l’escalier, jusque dans ton nid d’aigle.

      En chemin, nous nous sommes déshabillés.
      Faux !
      Nous nous sommes mutuellement arraché nos vêtements.
      Et c’est torses nus que nous sommes arrivés au troisième. Je n’oublierai jamais la douceur de ta peau, sous ma main, ce jour-là ! Hélas, tu aurais bien voulu… mais tu n’as pas pu. Tu étais trop honnête et moi juste encore trop mariée. Mais ce ne fut que partie remise. Parce que dès le lendemain ; après nos trois cafetières habituelles et nos quatre heures de philosophie appliquée matutinales, sitôt que nous avons terminé de refaire le monde, faisant enfin abstraction de tous tes inutiles cas de conscience, tu as repris le chemin de l’escalier…
      Et je ne sais plus, soudain, qui est monté le premier !

      Ce dont je me souviens, par contre, c’est que je t’ai donné ma main, et que tu as pris tout le reste…
      On s’accordait si bien, que la terre a tremblé, que le monde a cessé de tourner…
      Alors, nous sommes nés l’un à l’autre.
      Plus tard, comme je perdais toute retenue.
      Que je murmurais, émerveillée : « Oh, mon Dieu ! »
      Que je gémissais, impudique : « Oh, mon Dieu ! »
      Que je m’extasiais dans un hurlement : « Oh, mon Dieu ! ».

      Tu t’es imposé, confiant : « Non… moi, c’est Jean-Paul ! »

      #342746
      Pauline PuccianoPauline Pucciano
      Maître des clés

        Chère Christina,

        Votre texte “Quelqu’un m’attendait quelque part” a suscité  des avis partagés : certains lecteurs ont été séduits par l’humour de votre texte et par sa chute; d’autres y ont été moins sensibles.  Nous avons le plaisir de vous informer que, conformément à notre règlement, l’égalité des voix entrainant la validation, votre texte a été retenu par notre comité de lecture. Vous pouvez dès à présent en proposer la version audio sur notre site !

        Bonne journée à tous !

        Votes exprimés : 15

        Votes positifs : 7

        Votes négatifs : 7

        Absentention : 1

         

        #342815
        ChristinaChristina
        Participant

          merci beaucoup, je m’en occupe dès que possible.

        3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
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