Fedor Dostoïevski en Sibérie

Souvenirs de la maison des morts

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Souvenirs de la maison des morts est un roman-reportage dans lequel Dostoïevski décrit la vie des forçats dans un bagne de Sibérie, où il avait lui-même purgé une peine de quatre ans. Le narrateur, Alexandre Pétrovitch Goryanchikov, a été condamné à dix ans de travaux forcés pour avoir tué sa femme. Après sa libération, il a consigné ses souvenirs de captivité dans un cahier, prétendument retrouvé et édité par l’auteur après sa mort, mais il est clair que Goryanchikov se confond avec Dostoïevski.

Le roman relate plusieurs expériences dont ce dernier fut le témoin horrifié. Le narrateur se dit « ému, épouvanté » par le supplice cruel dit de « la rue verte », ou des « baguettes », mais il précise que le pire de tous est celui des « verges ». « Cinq cents verges […] suffisent pour tuer un homme ; au-dessus de cinq cents la mort est presque certaine. » Il insiste souvent sur l’hostilité dont, en tant que « noble », il eut à souffrir de la part des autres forçats, ainsi que sur le tourment d’une promiscuité de tous les instants.
Pour rigoureuses que fussent les conditions dans les bagnes des Tsars, il semble pourtant qu’elles aient été moins inhumaines que celles décrites par Soljenitsyne dans L’Archipel du Goulag et Une journée d’Ivan Denissovitch. En dépit de son titre, ce roman est loin d’être uniformément triste.

Traduction : Charles Neyroud (1863-1913).

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Livre audio gratuit ajouté le 03/06/2016.

21 Commentaires

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  1. @ André Rannou
    En effet, Nestor Plasma a remarqué d’autres petites incohérences.

    Nestor Plasma, c’est pour ça qu’on l’aime

  2. Bonjour,
    Lecture parfaite , votre voix monsieur sied à merveille à ce texte , car elle est toute en sobriété;

  3. Merci, Nestor Plasma. Dostoïevski – à moins que ce ne soit le narrateur, Gorianchikov – n’est pas à une contradiction près, et j’en ai noté d’autres dans ce roman.

  4. « A. fut condamné à cinq cents coups de baguettes ; sa conduite antérieure lui valut les circonstances atténuantes, et puis, c’était son premier délit. Koulikof reçut, je crois, mille cinq cents coups. Comme on voit, la punition fut assez bénigne. En gens de bon sens, ils n’impliquèrent personne dans leur affaire et déclarèrent nettement qu’ils s’étaient enfuis de la forteresse sans entrer nulle part. J’avais surtout pitié de Koulikof : il avait perdu sa dernière espérance, sans compter les deux mille verges qu’il reçut » (chap. IX).

    Contradicion apparente.
    — Le châtiment par les baguettes est moins douloureux que celui par les verges, nous dit Dostoïevski dans un chapitre antérieur.
    — Dans l’extrait de texte ci-dessus, Dostoïevski nous dit que Koulikof reçut mille cinq cents coups de baguettes (« punition assez bénigne »), puis il parle de « deux mille verges » (fini les baguettes, qui deviennent des verges, et 1 500 devient 2 000).
    Ces deux châtiments ne semblent pas s’être additionnés, j’y vois plutôt une contradiction.

    Quoi qu’il en soit, merci pour cette intéressante lecture.

    Nestor Plasma, c’est pour ça qu’on l’aime

  5. Merci André. J’aime beaucoup ce roman. Et vous le lisez tellement avec charme !
    Mes amitiés sincères !

  6. @ Cyprien
    Ce qu’Audacity a fait, Audacity peut le défaire, je suppose ?

    Nestor Plasma, c’est pour ça qu’on l’aime

  7. Cher André Rannou, un grand merci pour cet audio-livre qui vient combler une lacune majeure du site ! Votre lecture sera pour moi l’occasion de me plonger enfin dans ce chef-d’oeuvre de la littérature russe.
    Une petite remarque d’ordre technique, si vous me le permettez : il semblerait que vous ayez eu la main un petit peu lourde sur le filtre anti-bruit. Celui d’Audacity, si c’est le logiciel que vous utilisez, ne fait pas partie des points forts du logiciel, et provoque assez rapidement ce que l’on appelle des artefacts (les petits sons métalliques que l’on entend ici dans certains silences). Si vous avez un bruit de fond important sur votre prise de son, il est parfois bon de doser le filtre anti-bruit de manière moins drastique, et de laisser ainsi un léger bruit ambiant, plus naturel et qui évitera les artefacts.
    A nouveau, merci du fond du coeur pour cette très belle lecture que je suis impatient d’écouter en entier !

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