Félix Vallotton (1865-1925) – Le toast

Le Voleur

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Bruxelles, Paris, Londres, à l’orée de la Belle Epoque.

Georges Randal, issu d’une famille bourgeoise, voué à en perpétuer les valeurs d’ordre et de respect de la propriété, s’en affranchit pour se faire voleur, après que son oncle et tuteur l’a spolié de son héritage. Dans le combat qu’il engage contre son milieu, sera-t-il vainqueur ou vaincu, saura -t-il préserver un cœur pur?

L’action, aux rebondissements espiègles, nous fait rencontrer, à tous les étages du théâtre social, rentiers, politiciens, prédateurs de tous ordres, imbéciles de toutes obédiences, bourgeoises et cocottes (positions réversibles), malfrats épris d’art ou émus par la paternité, et un très énigmatique abbé.

Captant l’essentiel de son époque, Georges Darien nous convie à un jeu de massacre dont le nihilisme élégamment railleur n’épargne ni le scientisme en vigueur, tourné en farce pataphysique, ni la militance anarchiste.

Le roman évoque Mirbeau et Jarry – Vallès pour mémoire – dans un bonheur d’écriture corrosive et tendre, généreuse et désabusée. Boudé à sa parution, il attendra la faveur d’André Breton pour être reconnu en tant qu’oeuvre majeure, et l’adaptation qu’en fit Louis Malle au cinéma pour atteindre le grand public.

Un bouquet de perles volées:

” Je fais un sale métier, c’est vrai; mais j’ai une excuse: je le fais salement.”

” Il ne faut pas ronger tes ongles parce qu’ils sont à toi. Si tu aimes les ongles, mange ceux des autres.”

” L’existence est aussi bête, aussi vide, aussi illogique pour ceux qui la volent que pour ceux qui la gagnent.”


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Illustration :

Félix Vallotton, Le Toast (1902).

Références musicales :

Charles-Valentin Alkan (1813-1888) – Concerto Da Camera n°2 – Razumovsky Symphony Orchestra – R. Stankovsky – D. Feofanov

Emile Waldteufel (1837-1915) – Etincelles op. 229 – Old Aeolian player ( piano roll ) – licence CC BY 3.0

Louis Chauvin (1881–1908) -Scott Joplin (1868–1917) – Heliotrope Bouquet – John Robson piano, Domaine public

Gabriel Fauré (1845-1924) – Barcarolle n°1 op.26 – European Archive (Domaine Public)

Emmanuel Chabrier (1841-1894) – Feuillet d’album – Markus Staab piano – licence CC BY 3.0

Olivier Métra (1830-1889) – Quadrille des Lanciers (domaine public)

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Livre audio gratuit ajouté le 13/02/2023.

12 Commentaires

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  1. Merci infiniment. L’oeuvre est vraiment très bien lue, à tous points de vue. N’étant ni spécialement musicomane, ni pourtant musicophobe, j’ai cependant trouvé que l’accompagnement était très bien choisi et bienvenu.
    Concernant la Voleur lui-même, pour ne pas dire Georges Darien : une rencontre marquante. O combien.

  2. J’ai adoré ce texte. Quant à votre interprétation : excellente.
    Un grand merci pour ces heures avec vous, si vite passées

  3. Monsieur Bernard Mora, vous lisez vraiment très bien Le Voleur de George Darien, que je connaissais de loin comme un roman culte, sans plus. Je vous avoue qu’au début l’auteur m’a fatiguée par son antiparlementarisme et ses attaques tous azimuts (la diatribe anti vaccins c’était le pompon), mais j’ai continué l’écoute, heureusement, et j’ai été complètement subjuguée par le génie de l’auteur. J’ai trouvé passionnante et très moderne une bonne partie de sa critique sociale, très intéressante la liberté de conduite de ses personnages, hommes et femmes. Son écriture magnifique est d’un styliste hors pair, concise, ironique, mordante avec des touches de lyrisme, toujours le mot exact, la formule qui fait mouche. Quand sa phrase commence, se poursuit et d’un seul coup s’envole pour se terminer par une pointe, quelle force, quelle langue magnifique! Avec votre diction si nuancée, et votre encadrement de musiques assemblées par un véritable travail d’orfèvre, cet enregistrement est un vrai petit bijou. Merci à vous, donc !

  4. Je suis soufflée par l’acuité de cet auteur. Quelle critique de la société, qui peut tout autant s’appliquer de nos jours. Son ironie est savoureuse et tellement bien portée par la lecture impeccable. Merci et bravo

  5. Je n’ai rien contre la musique, au contraire. Cependant, lorsqu’on veut écouter une lecture au lit, certaines musiques sont très irritantes ; malheureusement, je me prive de beaucoup d’heures d’écoute puisque ce n’est qu’avant d’aller dormir que j’ai le temps de m’y adonner.

  6. Bonjour ! Je trouvais ça bien triste de ne pas avoir ce livre audio. Grâce à vous, c’est fait ! Je n’ai écouté qu’un extrait, mais ça me paraît très bien. Merci infiniment !

      1. Je n’ai pas encore fini de vous écouter, mais ma première impression est confirmée : c’est très bon ! Darien nous aurait peut-être dit qu’écouter un livre audio, et sans dépenser le sou, c’est encore reculer le passage à l’acte criminel … c’est vrai.

        Il y a quelques passages un peu difficiles à comprendre lorsque Randal insère ses commentaires au sein même des dialogues, mais dans mon souvenir, c’est davantage lié à l’écriture à votre lecture. J’avais oublié une chose, chose qui malheureusement ne dépend pas de nous, ce sont les sous-entendus antisémites qui ponctuent certaines descriptions …

        Merci encore.

  7. Monsieur Bernard Mora: vous avez une très belle voix ! La musique est superflue, mais je vais vous écouter avec plaisir. Bravo pour cette longue lecture (Ȍ◡Ȍ)

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