Les Koumiassine

Les Koumiassine

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« L’étiquette implacable de la maison Koumiassine séparait à table les deux cousines, qui se retrouvaient ailleurs, à leur grande joie : mademoiselle Bochet était assise entre Zénaïde et Vassilissa Gorof.
Vassilissa venait d’avoir dix-sept ans, mais elle en paraissait à peine seize. Le teint fleur de pêcher de ses joues veloutées, l’éclat tendre et malin de ses yeux bleus, – de ses deux pervenches, disait l’excellente mademoiselle Bochet, originaire de Clarens, – le sourire modeste et presque craintif de ses lèvres roses, lui donnaient l’air d’un pastel du siècle dernier. Sa robe décolletée – les jeunes filles paraissaient toujours au dîner en tenue de bal – dessinait des épaules adorables et une poitrine chaste, toute jeune encore, et qui semblait avoir honte d’être vue, ainsi que des bras mignons encore roses. Vassilissa ne disait jamais rien en présence de la comtesse Koumiassine, sa bienfaitrice et sa parente éloignée, qu’elle appelait « ma tante ». »


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Livre audio gratuit ajouté le 01/05/2019.

14 Commentaires

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  1. Merci beaucoup pour cette lecture. J’aime beaucoup Henry Gréville, sans doute parce que j’aime la littérature russe et qu’elle raconte des histoires russes. Cet opus est particulièrement réussi, un poil “bâclé” sur la fin (mais c’est toujours difficile de finir). Les personnages sont attachants, et j’adore les ponctuations ironiques de l’auteur analysant les motivations de la Comtesse Koumiassine. Un très bon moment, qui m’a donné hâte de retrouver tous les soirs l’heure de mettre mes écouteurs.

  2. Cher Daniel Luttringer

    Grand merci pour cette belle lecture . Je ne connaissaispas cet auteur.

    Quel merveilleux moment vous m’avez permis de passer au sein de cette famille russe ! Merci
    elisabeth

  3. Ce que j’apprécie chez Henri Gréville c’est sa plume de conteuse “russe”. Ce que j’aime chez cet auteur courageuse, libre, pleine de bon sens, c’est le nom de plume masculin, audace de femme libérée, intelligente, surtout à cette époque où la femme était peu considérée. Je vais attaquer, le cœur content, ce roman que je ne connais pas encore.

  4. — N’oubliez donc jamais, mon enfant, que vous devez aimer votre mari plus que vous-même, préférer son bonheur au vôtre, son plaisir au vôtre, ses amis aux vôtres. « Mon joug est un joug d’amour », a dit le Seigneur.-

    Pourquoi donc cela me fait-il grincer des dents ?!!

    Je n’en suis qu’aux premiers chapitres, mais il faudra m’y faire:
    le discours ne va pas évoluer…
    -En empruntant un nom de plume masculin, Alice Marie Céleste Durand était malheureusement prisonnière de son siècle.

    Une belle plume, indéniablement…
    Bon sens du dialogue et de la description.
    Très agréable à écouter.

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