Chaos in Orion

Contes

Le Rabbin Nahman de Breslev est une figure marquante du hassidisme, ce mouvement mystique juif né au XVIIIe siècle et qui fait de la joie la voie la plus directe pour faire entrer Dieu dans sa vie. Il a vécu entre 1772 et 1810 dans une région située sur l’Ukraine actuelle. Marié deux fois, il eut 10 enfants. Dans la dernière période de son enseignement, il a délaissé la voie classique du commentaire biblique pour s’exprimer au travers de contes. À noter que la notion de Dieu et de Diable dans le judaïsme diffère profondément de celle du christianisme : le terme « satan » est un nom commun qui signifie obstacle, une force divine qui met l’homme à l’épreuve. Chez le Rabbin Nahman, le Diable, le Serpent de la Genèse, c’est le mauvais penchant, ce sont les passions et les fantasmes qui tentent l’individu …

Traduction : Shmuel Retbi pour Littératureaudio.com.

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Références musicales :

Contes 1 et 2 :
Johannes Brahms, Danses Hongroises, Opus024-05b, interprété par l’Orchestre Philharmonique de Vienne, dirigé par Fritz Reiner (1960, domaine public).

Conte 3 :
Johannes Brahms, Concerto pour violon violoncelle et orchestre, interprété par Zino Francescatti, Pierre Fournier et l’ensemble Columbia Symphony Orchestra, dirigé par Bruno Walter (1960, domaine public).

Contes 4 et 6 :
Johannes Brahms, Sextuor No. 1 en Si bémol majeur, Op. 18: II. Andante ma moderato, interprété par Pablo Casals, Madeline Foley, Myra Hess, Isaac Stein et Thomas Milton en (1952, domaine public).

Conte 7 :
Félix Mendelson, Songe d’une Nuit d’Eté, La Marche Nuptiale, Opus061-09, interprété par l’Orchestre de Philadelphie, dirigé par Eugène Ormandy (1962, domaine public).

Conte 8 :
Johannes Brahms, Ouverture Tragique en Ré mineur, Op. 81: Allegro ma non troppo – Molto più moderato – Tempo primo ma tranquillo, interprété par l’Orchestre Philharmonique de Vienne, dirigé par Bruno Walter (1953, domaine public).
Anton Dvorak, Concerto pour violoncelle et orchestre, Opus 104-01, interprété par Mtislav Rostropovitch et l’ensemble Royal Philharmonic, dirigé par Adrian Boult (1957, domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 18/02/2015.

18 Commentaires

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  1. En lisant votre dialogue “d’en haut”, je me suis rappelé une petite histoire que Bookovski, a voulu écrire, j’en suis sure, mais malheureusement n’a plus eu le temps.
    “Un jour, il achète des boîtes d’allumettes qui toutes sont brulées. Le marchand lui explique qu’elles sont des allumettes de très haute qualité, car elles ont été toutes testées”.

  2. Je dois avouer que c’est le commentaire qui m’a donné envie d’écouter ces contes, d’où ma surprise en les écoutant. Je vous remercie pour toutes ces précisions.

    J’avais écouté dernièrement un philosophe qui disait que ce que nous avions besoin aujourd’hui pour parler des religions c’était des théologiens et non des politiques pour mettre en valeur ce qui rapprochait l’islam, le judaïsme et le christianisme.

  3. Chère émilie émilie, si différence il y a, elle ne vient pas du tronc commun, ainsi Satan devrait être, et pour les Juifs et pour les Chrétiens, cet ange déchu qui pousse au mal et comme vous le dites, Dieu “teste” bel et bien Abraham…pour Job, je dirais plutôt, que Dieu laisse faire Satan non point tant pour tester Job car Il est vraiment sûr de sa probité, mais pour la faire éclater aux yeux de Satan, pour démontrer à celui-ci que Job n’est pas comme les autres et aussi pour affermir et approfondir la valeur de Job…bref peu importe, Job est effectivement mis à l’épreuve et donc tout cela se trouvant dans la Bible Hébraïque nous devrions tous être d’accord.
    Le problème c’est l’interprétation, le poids de la tradition qui impose aux Juifs une interprétation particulière…et comme je le disais plus haut il y a le tamuld qui interprète les Ecritures et aussi d’autres traditions de Rabbins dont le Rabbin Nahman et il m’a semblé, que chez ce dernier, Satan n’était que “l’imagination”(cette sorte d’imagination dévoyée) chez l’homme…ce qu’il peut bien être aussi chez les Chrétiens, c’est vrai! Mais chez les Chrétiens il n’est pas que cela. Quant à sa conception de Dieu, elle est vraiment très haute, assez proche de celle des Chrétiens

    En conclusion, vous avez raison les similitudes sont bien plus importantes que ne sont les petites divergences.
    C’est agréable de deviser ainsi sur des concepts essentiels et je vous remercie d’avoir soulevé la question
    Bien amicalement

  4. Bonjour, je vous remercie grandement pour cette très longue réponse. En revanche, je m’interroge.

    Satan chez les juifs n’est-il pas à la base l’ange déchu comme le dit l’ancien testament?
    Et si, pour les chrétiens, Satan est une créature, il se manifeste dans la vie de chacun en tant qu’inclination vers le mal. Il ne se présente pas en tant que personne mais en tant que désir du mal.

    Ensuite, pour ce qui est d’un Dieu qui tente ou qui met à l’épreuve, le mystère demeure. Quand on lit le passage de Job, où Dieu accepte que Satan le démunisse de tout pour voir jusqu’où va sa foi, on ne peut pas parler de “tentation”, mais en tous les cas “il teste”, et nous pouvons aussi citer Abraham. Tenter ou mettre à l’épreuve permet aussi à l’homme de grandir ou selon les chrétiens de sauver des âmes. Et là non plus je n’y vois pas de grande différence.

  5. Bonjour émilieémilie, merci pour votre commentaire des plus intéressants, qui sous certains rapports, me semble tout à fait juste.

    D’abord, vous avez bien raison, à mon sens, de parler du “même tronc commun”, très important assurément, à savoir la Bible hébraïque que les chrétiens nomment Ancien Testament ou ancienne alliance en référence à la nouvelle, qui marque, malgré tout, un très grand changement, en ce que la loi de justice est surpassée par la foi en l’amour de ce Dieu de l’Ancien Testament allié seulement aux Juifs qui s’incarne et meurt pour sauver, par sa nouvelle alliance, tous les hommes de bonne volonté, de quelque pays que ce soit.
    Donc le tronc commun est le même mais l’interprétation chrétienne va diverger de l’interprétation juive que nous trouvons dans le tamuld ainsi que dans d’autres traditions de rabbins au cours des âges. Cependant vous n’avez pas tort de trouver que la notion de diable chez ce rabbin Nahman, hassidique et porté à “spiritualiser”, n’est pas très éloignée de celle que le christianisme peut en donner.
    Où se trouve donc la différence?
    Voici ce que je pense mais il se peut que je me trompe: pour Nahman, le diable n’est que notre penchant à nous leurrer nous-mêmes, par le biais de notre imagination encline à nous faire miroiter comme biens suprêmes ces mirages décevants que sont les biens matériels. Pour les chrétiens le diable est d’abord une personne, cet ange déchu à cause de son orgueil qui veut emporter dans sa déchéance le plus d’hommes possible et qui les tente par cet attrait des biens évanescents. Pour Nahman c’est Dieu qui tente les hommes pour voir leurs réactions, et c’est aux hommes de résister. Pour les chrétiens Dieu ne tente personne mais c’est le diable qui le fait par malice…le résultat semble être le même puisque Dieu laisse faire…en fait, pour les chrétiens, Dieu n’étant qu’Amour, ne tente pas mais donne la force de résister par la foi en Jésus (ce Messie prophétisé par les Juifs), car l’homme est faible et ne peut de lui-même être juste.
    Donc le tronc commun est le même, l’interprétation de Dieu et du diable qui en est faite par les Juifs et les Chrétiens est différente, me semble-t-il.
    Je ne sais si j’ai répondu à votre interrogation et je laisse à Shmuel le soin de me contredire sur la partie juive…
    Bien amicalement

  6. Merci beaucoup pour ces contes. En revanche, je ne comprends pas ce commentaire” À noter que la notion de Dieu et de Diable dans le judaïsme diffère profondément de celle du christianisme” En effet, la religion catholique et le judaïsme ont le même tronc commun. Quant à ces contes, Satan est le même que chez les catholiques.

    Merci Bruissement pour cette lecture.

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