Simone Weil

L’Enracinement (Première Partie)

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Londres, 1943. à la demande du Général De Gaulle, Simone Weil, affectée dans une commission de rédaction, travaille à un projet de nouvelle Constitution pour reconstruire la France à l’issue de la guerre. De ce travail sortira sa dernière grande œuvre, inachevée, et publiée en 1949 seulement, après sa mort, par Albert Camus : L’Enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain.

« Il me paraît impossible […] d’imaginer pour l’Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies dans L’Enracinement », écrit alors Camus.

Pour Simone Weil, le déracinement est le mal du 20ème siècle. L’invasion de l’argent et le manque d’éducation en sont les causes principales.

Elle rompt avec la coutume héritée de 1789 d’aborder la politique par la notion de droit. Contrairement à la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui établit d’une part des droits et de l’autre des devoirs, Simone Weil établit que la notion de droits est subordonnée à celle d’obligation. « Un homme qui serait seul dans l’univers n’aurait aucun droit, mais il aurait des obligations » .

L’ouvrage est constitué de trois partie : dans la première, Simone Weil relève et analyse quatorze besoins de l’âme. Dans la seconde, elle étudie le déracinement, celui vécu par les ouvriers et par les paysans, et le compare à la notion de nation. Enfin dans la dernière partie, elle développe l’Enracinement proprement dit, qui répond aux besoins de l’âme et aux obligations morales et politiques vitales pour chaque homme.

Dans cet enregistrement, la première (en entier) et la deuxième partie (à moitié) sont lues.

Accéder à la deuxième partie…


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Livre audio gratuit ajouté le 31/10/2015.

26 Commentaires

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  1. (“quand bien même tous les mâles penseraient que je ne suis rien.” trop drôle cette misandrie.)
    Ludovic, bravo pour le choix de ce beau texte et la qualité de votre lecture.

  2. @Poulet.te,
    Je me permets également en visiteuse coutumière de Simone Weil, d’ajouter à vos éléments de réflexion, une pensée sinon féministe du moins féminine, au même titre que vous donc, loin du machisme que vous abhorrez.
    D’abord ne croyez point qu’il faille absolument parler d'”autrice à l’oral” pour être à même de savoir que Simone Weil est une femme: son prénom était déjà une piste intéressante.
    Et puisque pour vous “l’objectif est, bien sûr, que ces valeurs ne soient plus genrées”, je me demande pourquoi vous ne vous épargnez pas, cette bataille intermédiaire.
    Personnellement, je suis femme et n’est nul besoin de toutes ces arguties pour me sentir fière de mon sexe et bien dans ma peau, quand bien même tous les mâles penseraient que je ne suis rien.
    Quant à Simone Weil, je suis bien d’accord avec L. Coudert, ses réflexions philosophiques sont remarquables et n’ont pas besoin d’être appuyées sur une approche féministe pour être… remarquées.
    La preuve, Ludovic, pour l’instant encore du genre masculin, se plaît à lire plusieurs de ses ouvrages… ce pourquoi je le remercie hautement.
    Merci à vous Ludovic Coudert

  3. Je me permets, en visiteureuse impromptue, de lancer quelques pistes de réflexion quant à l’emploi de l’écriture inclusive ici, histoire de ne pas laisser sans réponse un conseil quelque peu condescendant.

    – Dire de Simone Weil qu’elle ne voulait pas se personnaliser comme femme, et qu’elle usait d’un ton “impersonnel”, ne revient pas forcément à dire qu’elle souhaite utiliser le prétendu “neutre” que la société établit comme étant masculin !
    Dire autrice n’est pas la personnaliser, c’est juste marquer son genre à l’oral, puisqu’a priori elle ne disait pas être autre chose qu’une femme !

    – Rappeler que c’est une “autrice” (et bien marquer la différence à l’oral) c’est dire que c’est une femme qui a écrit dans les années 20 et 30, qui a fait donc des études puis enseigné dans des écoles de filles, milieu à l’époque fort cloisonné, au sein d’un monde intellectuel largement dominé par les hommes, ce qui lui vaut aujourd’hui probablement d’être en grande partie effacée de l’histoire de la pensée philosophique et peu enseignée, comme beaucoup de femmes qui écrivent à cette époque, comme beaucoup d’autres penseuses et artiste femme. Qu’elle parle de la place des femmes ou non, il n’est pas mauvais en tout cas de préciser et rappeler que c’est une femme par soucis de se consolider un matrimoine, de se dire que malgré les difficultés liées à l’époque, une femme a fait cela, pour s’encourager dans cette voie en tant que femme !

    – Il est possible de faire une lecture féministe de son oeuvre, en ce qu’elle établit également comme point de départ de sa pensée politique est la compassion, l’empathie et l’amour, et qu’elle semble le placer au centre de ses théories politiques. Or ce sont des valeurs longtemps (et aujourd’hui encore) considérées comme féminines, dénigrées par des lectures plus rationnelles du monde et de la politique. Elle semble détester cette distance (masculine) vis-à-vis du monde pour mieux l’analyser et le maîtriser (au moment de partir pour la guerre d’Espagne, elle écrit à George Bernanos : “Je n’aime pas la guerre ; mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent”). La confiance en ses sentiments et ses intuitions, l’écoute qu’elle portent au personnes qui souffrent des conflits et de l’oppression, cette vulnérabilité exposée à l’encontre de tout rapport de force, il y a je crois une pensée qui peut rentrer en dialogue avec celle du care qui est le fer de lance de plusieurs mouvements féministes actuels… donc pourquoi pas, dans cette optique, affirmer à l’oral qu’elle est autrice.
    Entendons nous bien. L’objectif est bien sûr que ces valeurs ne soient plus genrées, mais tant que les femmes sont éduquées dans le respect de ces valeurs, elles sont davantage enclines à défendre ce rapport au monde, et c’est aussi dans le soucis de se renforcer politiquement qu’on peut se rappeler que c’est une femme qui les défend par écrit.

    – le neutre a été le masculin pendant des années. Cela nécessite maintenant d’envisager un changement de vocabulaire et l’écriture inclusive n’en est peut-être qu’une étape malheureuse, et dans un premier temps difficile à lire, mais une étape nécessaire je pense. ce n’est qu’un début, alors mieux vaudrait accoutumer vos yeux d’esthétes et faire avec.

    Bien à vous

  4. Cher Ludovic,
    Merci pour cette nouvelle lecture.
    Quel travail !
    Je vous envoie mille bises d’encouragement.
    Cath.

  5. Bonsoir Julie et Catz
    Ce mot pour vous annoncer la publication sur le site de deux lectures de textes de Simone Weil les 7 et 8 juin. Et chère Julie, laissez tomber l’écriture dite « inclusive » c’est ridicule, illisible et laid… respectueusement,
    LC

  6. D’aucun.e.s préfèrent “auteure”…
    Il faudrait à vrai dire laisser à la principale intéressée le choix de se qualifier elle-même, malheureusement nous n’aurons probablement jamais son avis sur la question !
    Weil est dans ma liste des auteures/autrices à lire dans les prochains mois, peut-être y découvrira-t-on quelque chose sur ses éventuelles positions féministes !
    Bien à vous, et bonne suite de lectures !
    (et n’hésitez pas à les annoncer sur le forum !)

  7. Bonjour Julie,
    bonjour Catz,
    la suite de la lecture de l’Enracinement est en cours. Elle pourra être mise en ligne d’ici 15 jours ou un mois j’espère. Merci pour votre patience et vos encouragements. Je publierai également une lecture d’un autre texte de Simone Weil sur la notion de valeur. Simone Weil est certainement l’une de nos philosophes les plus dignes d’être lus et une femme remarquable. Je ne sais pas si elle a écrit beaucoup sur la condition des femmes et le féminisme. Certainement la revendication d’égalité lui a-t-elle fait réfléchir sur le sujet. Je doute cependant qu’elle aurait mené un combat féministe qui l’aurait conduit à maltraiter la langue française avec l’invention de féminins dissonnants, comme celui employé dans le message de Julie, et de l’écriture prétendument inclusive. Pour elle, ce qu’il y a de sacré dans l’homme est du côté de l’impersonnel et non du particulier, je crois, d’après ce qu’on peut lire dans La personne et le sacré, dont vous pourrez trouver ici un pdf en lien, https://www.smartmobilitybelgium.be/305153-PFVJLCXLIH-la-personne-et-le-sacre/
    Cordialement

  8. Merci Ludovic, une autrice trop peu connue, comme beaucoup d’entre elles…
    Vous envisagez l’enregistrement de la suite ?!

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