Portrait photo de la mère de Ahikar

Histoire de ma mère (Le Mot magique)

« Ma mère ne trouva le mot magique qu’en 1986, à 54 ans. Jusqu’à ce mot magique, son existence ressemblait à celle d’une serpillière. Elle n’était bonne qu’à faire la cuisine et à laver. Elle passait son temps à récurer pour que tout soit toujours nickel. Éloge de la propreté, tel était le bréviaire qu’elle reçut en cadeau de mariage de mon père… »


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Livre audio gratuit ajouté le 02/03/2021.

32 Commentaires

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  1. Merci X27 pour votre commentaire. J’ai découvert Edouard Louis sur France Culture il y a environ un an. J’ai beaucoup aimé son premier livre,”En finir avec Eddy Bellegueule”,moins le deuxième. Dans “Histoire de la violence”, j’ai trouvé qu’il ressassait jusqu’à la nausée l’histoire d’un viol. J’ai eu l’impression que tout aurait pu être dit en 30 pages, alors qu’il en a écrit 240.

    Bonne journée,

    Ahikar

  2. Beaucoup de talent. J’avais lu ambiance modianesque, ce qui m’avait donné envie de lire (pardon écouter !) mais je ferais plutôt le rapprochement avec Edouard Louis, un jeune auteur bourdieusien très talentueux, je ne sais pas si vous connaissez ?

  3. Merci Georje pour votre commentaire. En quelques mots vous avez tout dit.

    Sur le courage. L’écriture est en fait une épreuve de vérité, l’écriture vous force à dire la vérité, mais si vous n’en avez pas envie, si vous essayez de jouer avec la vérité, de dire que ce que vous avez envie de dire, le résultat est mauvais. Alors, peut-être que le courage que vous m’attribuez, cher Georje, est-il dû en réalité au fait que pour que le résultat soit bon, il faut que l’écriture soit vraie. C’est d’ailleurs, en ce sens, que je pense que l’écriture m’a rendu meilleur que je n’étais.

    Amitiés, 🙂

    Ahikar

  4. Au hasard de mes recherches, je suis tombé sur l’histoire de votre mère vous auriez pu écrire “Histoire de nombreuses mères”. Elle m’a beaucoup touché d’autant plus que la mienne a vécu le même drame à la même époque et j’ai éprouvé aussi le même ressenti que vous. L’écriture a donc le pouvoir de briser la solitude, de rétablir la vérité et de permettre peut-être de changer l’ordre des choses. Merci Ahikar pour votre courage.

  5. Cher Ahicar,
    je vous remercie des précisions que vous me donnez concernant votre–mode–d’écriture.
    je trouve que vous parvenez parfaitement , dans votre façon d’écrire , à atteindre le résultat que vous souhaitez : décrire l’être humain par l’intermédiaire des faits , sans commentaires , vous attarder aux émotions les plus profondes , par l’intermédiaire des détails concrets des scènes qui se sont déroulées.
    Je crois que c’est le propre de l’écrit que de réussir à nous donner à voir cet intime-là.
    un grand merci pour votre profondeur
    bien amicalement
    Carole
    post-scriptum : je n’ai pour l’instant lu et commenté que quelques-uns de vos textes , celui-ci , Jean Bruno , Laurent M, le sable , la parabole de l’araignée , mais je continuerai avec grand plaisir….

  6. Merci Carole pour vos commentaires. Je crois deviner à travers vos messages que ce qui vous intéresse tout particulièrement, c’est de comprendre le point de départ d’un texte, ce qui en a motivé l’écriture. Je vais modestement essayer de vous répondre. Tout d’abord, écrire répond à une sorte de besoin vital. J’y déploie toute mon énergie, toute ma concentration. Même si, au fond, j’écris très peu. J’ai choisi de prendre comme sujets les moments ou événements qui m’ont le plus marqué, qui se sont incrustés le plus profondément dans mon cerveau. Pour vous donnez un exemple, j’ai écrit une nouvelle qui s’intitule « Un jour pour être beau », parce que je me rappelle très bien que le jour de l’enterrement de ma sœur, j’avais tenu à être beau, à porter une belle veste. En décrivant par le détail les jours qui précédèrent l’enterrement, il me semble qu’on arrive à comprendre David. Je relate les faits, rien que les faits, et laisse au lecteur le soin de juger. Et, au fond, ne sommes-nous pas la somme des événements qui se sont incrustés dans notre cerveau ? Plus ils se sont incrustés profondément dans notre mémoire, et plus ils sont consubstantiels à notre être. À mon avis, nous sommes la somme des événements qui nous ont marqués. Aussi, en restituant par petites touches (sans doute est-ce pour cela que je préfère les nouvelles) les événements les plus marquants, j’ai l’impression que c’est l’être tout entier qui se dessine, comme un gigantesque puzzle qui sourd de la plume… Mais bon, tout cela est peut-être bien présomptueux !

    Je vous souhaite une très bonne journée.

    Amitiés, 🙂

    Ahikar

  7. à Samira
    Certaine femme qui n’ont pas été aimées et valorisées par leur père ou par leur mères ou qui ont subis des moqueries pendant l’enfance, se sentent dévalorisées. ça pourait expliquer pourquoi elles restent avec des hommes qui leur font du mal. Elles imagient que si elles les quittaient, elles retrouver pas facilement un homme bien.

    J’ai connu de belles jeunes filles qui pourtant, à leurs propres dires, n’avaient pas beaucoup d’estime d’elles-mêmes.
    Les pervers narcisiques et autres manipulateurs sentent leurs fragilités et en abusent car ces femmes sont pour eux des proies faciles.

  8. Bonjour Ahicar !
    j’ai découvert hier que vous n’étiez pas seulement lecteur sur « littérature audio » mais également auteur et j’ai pu lire, grâce à vos fichiers texte, d’une seule traite, plusieurs de vos textes.J’ai commencé par ce récit , sur votre mère, étonnant de sobriété, de sincérité, d’objectivité.
    Vous dites les faits , les uns après les autres. Au lecteur de juger. Et je trouve, en un domaine si profond, sensible, émouvant, traumatisant même pour celui a vécu les faits, votre démarche pudique et posée, d’autant plus que les faits se sont racontés avec distance et décalage. Cette distance est sans doute due au nombre d’années écoulées entre les faits racontés et le récit lui-même.
    J’aime aussi l’ellipse dans votre façon de nous donner à voir la vie de votre mère (ainsi que celle de votre père , et la vôtre également) : quelques paragraphes seulement pour dire un mariage, une dégradation des relations entre les époux puis une apparente réconciliation (qui crée une impression d’abandon chez le narrateur).
    Il semblerait que cette anecdote (« vous », l’enfant, suit ses parents à bicyclette et se sent abandonné par eux) était le fil conducteur du récit. D’où son côté ramassé, et encore une fois elliptique, qui permet à l’imagination du lecteur d’emplir les « vides » (les blancs) s’il le souhaite.
    votre approche du récit de vie est originale, efficace, envoûtante, votre style limpide.
    Merci pour ce beau texte

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