« Quel temps fait-il en ce moment à Noirmoutier ? demanda ma tante. — Oh ! il fait doux, très doux, répondit ma mère. Là-bas, il ne gèle jamais, c’est une île avec son microclimat. C’est pourquoi nous avons planté deux myosotis, un sur le devant de la maison, l’autre, derrière, non loin de la terrasse. — Oh ! vous en avez de la chance. Moi, j’avais essayé une fois, mais ici il n’a pas survécu au premier hiver. Le gel l’a tué… Mais le sable, dis-moi Thérèse, il paraît que c’est vraiment effrayant le problème du sable, là-bas ? — Oui, c’est vrai… Tout fout le camp. Le sable s’en va, et tout part avec lui… Même les fondations de la maison sont menacées. — Oh ! Ce n’est pas vrai ! Grand Dieu, Thérèse, dis-moi que ce n’est pas possible ! — Mais si ! Mais si ! ajouta ma mère. Un jour la maison va s’effondrer ou basculer comme les blockhaus qu’il y a sur la plage… »
Bruitages extraits de Universal-soundbank.com.
Merci cher Ahicar pour ces précisions concernant l’origine de votre récit… je trouve cela très intéressant de voir comment un écrit prend naissance……
très belle soirée… Carole
Merci Carole pour votre commentaire. Dans ce texte, il y a au final plus de peur que de mal, puisque l’issue est heureuse. J’ai combiné en fait plusieurs souvenirs. Alors que je devais avoir quinze ans, une voisine, très riche, avocate, que l’on appelait « l’Indochinoise » et qui habitait Abidjan, me rémunéra grassement pour que tout l’été j’arrose copieusement une forêt d’arbres qu’elle venait de planter pour retenir le sable. Par négligence, elle n’avait rien fait jusqu’ici, entretenant peu la maison (elle en avait acheté plusieurs comme placement, elle avait toujours peur d’un changement de régime en Côte-d’Ivoire et de ses conséquences sur son important patrimoine), et débarquant un beau matin, elle avait découvert qu’elle n’avait plus de jardin, tout le sable derrière sa maison était parti, avec une pente à plus de 70 degrés… La situation était vraiment dramatique. Concernant la maison de mes parents, le risque fut toujours moindre car mon père était prévoyant. C’est pourquoi j’ai l’impression d’avoir exagéré en contant cette histoire, même si les faits sont vrais. Et puis, sait-on ce que nous réserve l’avenir ?
Je vous souhaite une bonne journée.
Amitiés, 🙂
Ahikar
Merci Daniell et Tmor pour vos commentaires.
Rebonjour Ahicar,
je retrouve ici votre veine de nature autobiographique mais décalée par rapport à d’autres récits d’enfance (histoire de ma mère, Jean Bruno, Laurent M, ) car ici le côté comique , au début du texte , m’apparaît. L’effervescence joyeuse en raison de la multiplicité des tantes et des oncles autour du narrateur nuance les écrits que j’ai déjà lus de vous.
Ici l’enfance de David semble plus légère.
J’ai connu La Guérinière à Noirmoutier. Je serais curieuse de savoir si cette histoire incroyable de sable dragué au loin et fragilisant est réellement arrivée
Les dialogues sur le béton ,le ciment , le travail du père (dont la mère le félicite) , tout ceci est savoureux de drôlerie et d’autant plus savoureux pour le lecteur qui a déjà pris connaissance de votre texte où le ciment est déjà évoqué (Laurent M ).
Je trouve ce texte très original. Il commence par un feu d’artifice de répliques entre les tantes d’un côté , les oncles de l’autre (ils sont bien séparés !) avec l’oreille attentive et l’œil observateur du jeune David qui retranscrit la scène pour le plus grand plaisir du lecteur.
Et l’on se demande comment ce dialogue à multiples personnages va évoluer dans le déroulement du récit . Et il évolue ! L’on comprend : le sable, toujours ce sable , évoqué dès le début de la nouvelle , sera le fil conducteur de l’histoire.
On se sent au cœur de la famille, de façon intime. On comprend qu’il s’agit d’une maison secondaire. L’appel téléphonique. La peur des parents (du père) : son bien matériel est peut-être endommagé (on le comprend. On est tout pareil). Puis le départ. Puis la réparation. Avec l’image étrange, pour le lecteur, d’une maison presque en équilibre… une histoire étonnante… et le fil conducteur du récit (encore une fois le motif qui , sans doute , a poussé le narrateur à raconter, l’évocation d’une scène intime. La peur , toujours , habite le jeune homme (de texte en texte , on sent la triste position dominante du père qui a intensément obscurci l’enfance et la jeunesse de son fils) mais l’histoire du sable a été racontée pour cause d’émotion un peu différente cette fois-ci: un retournement de situation, un instant de reconnaissance, de bien-être, de bonheur presque , avec le père. J’ai trouvé cela très doux.
Merci cher Ahicar de votre subtilité et finesse dans l’écriture…
Bel univers ambiance bien posée. Bravo.
merci Ahikar, j’aime aussi cette histoire comi-tragique, les personnages sont si réels ;
le sable de Noirmoutier ne se retrouve-t-il pas sur la dune du Pilat où, à l’inverse, il faut déblayer ?
(c’est juste une idée loufoque)
Une pointure, dites-vous ? Bof ! Juste du 44. Pensez donc au général de Gaulle qui chaussait du 48, ça c’était une pointure ! Ou encore à Charlemagne qui faisait lui aussi du 48, et dont la taille du pied devint d’ailleurs une unité de mesure jusqu’à l’adoption du système métrique en 1795 ! 😉
Merci cher Georje pour votre touchant commentaire.
Amitiés,
Oui Georje, Ahikar est une pointure. Cela dit, j’ai moins aimé ce texte que d’autres. L’atmosphère m’a semblé plus rupine qu’ailleurs, moins conforme au monde selon Ahikar tel que je l’avais perçu au fil de ses lectures. Un Ahikar plus bourgeois ? 😉
Je ne savais pas pourquoi Ahikar était si connu au sein de L.A. J’ai compris en écoutant le sable: ” C’est vivant tout simplement”
Bientôt un grand nombre de fleuves ne rejoindront plus la mer et donc le sable non plus, c’est à peine croyable ! Heureusement qu’il y a la loi littoral !
Ahikar c’est breton ?
Kenavo’
Erwan
une belle histoire bien enrichissante pour quelqu’un comme moi, qui ne connait rien a la mer ni a ses alentours
Merci chère Gaëlle pour ce sympathique retour !
Amitiés, 🙂
Ahikar
Livre très enrichissant! Je trouve ce livre très intéressant, il donne à réfléchir sur notre planète. Audition agréable.
Merci à l’auteur!
Gaëlle Carlier
Merci beaucoup Bernard pour votre commentaire. J’espère qu’en cette période la circulation n’est pas trop intense, et que cela ne vous gâte pas la découverte de l’île. En août, j’ai souvent l’impression que les Parisiens ont déménagé sur l’île, tant la circulation y est intense. La départementale qui traverse l’île est devenue aussi encombrée que le périphérique aux heures de pointe !
@ strongman
On trouve tout et n’importe quoi sur Internet, mais si vous vous donnez la peine de consulter des revues scientifiques, vous comprendrez très vite que le problème est réel et que je n’ai rien exagéré. Le portail de revues scientifiques Persée offre, par exemple, en accès libre, quantité de publications scientifiques qui vous le confirmeront :
https://www.persee.fr/
Amitiés, 🙂
Ahikar
Un texte qui illustre parfaitement la fragilité de l’île de Noirmoutier!Et j’ai d’autant plus apprécié cette lecture que je l’ai écoutée… sur cette île !
Merci Ahikar
Tu racontes bien l’ami mais je crois que l’écrivain a une imagition trop fertile. On manquera jamais de sable! Il ne faut pas croire tout ce qu’on raconte ; c’est les lobystes du sable qui font croire ça pour levendre plus chere comme je me rappelle ils avaient déjà fait avant avec le sucre
Merci chères Bruissement et Auroreboreale pour vos appréciations.
Amitiés 🙂
Ahikar
Ce problème de pénurie de sable (sur toute la planète) est une des préoccupations majeure du XXIe.
Ah? J’ai bien aimé l’histoire du sable, moi.
Vous avez de la chance si vous habiter la-bas, vous avez du voir le départ du tour de France.Mais c’était moins bien qu’en 2011 où ils avaient passé par le gois.Pourquoi pas avoir choisi d’écrire une histoire sur le tour.C’aurait été plus intéressant que le sable.Vous auriez eu plus de lecteurs. Vous croyez pas?
Alex