Georges de la Tour, La Madeleine à la veilleuse

Première Leçon de ténèbres (Poème)

Par son titre, sa facture classique et sa sombre tonalité, ce poème évoque un genre musical en faveur en France aux 17ème et début du 18ème siècles, dans la liturgie catholique : les leçons de ténèbres. Ces « lectures » nocturnes des Lamentations du prophète Jérémie étaient destinées à chacun des « offices des ténèbres » de la fin de la semaine pascale. Chantées la veille dans une église où les cierges s’éteignaient l’un après l’autre au fil des versets chantés, elles appelaient un cercle généralement mondain de fidèles, proche de l’environnement de la Cour Royale, à la prière et au recueillement.

Mais ce poème est un texte laïque et moderne. Construit sur un double mouvement d’introspection et d’ouverture au monde, il invite à écouter la voix de la raison plutôt que celle de l’émotion ; la voix de la pensée libre et agissante, plutôt que celle des slogans simplistes et des anathèmes creux. Par là-même, il entend s’inscrire résolument dans la lignée du Siècle des Lumières et de ses valeurs.

Dans notre lutte contre l’obscurantisme, qui porte de si graves et douloureuses atteintes à notre humanité, il rappelle les vertus du doute et de la remise en question, afin de parvenir à raviver la flamme vacillante de notre espoir en l’Homme.


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Références musicales :

Gustav Mahler, Le Chant de la Terre – Mouvement n°6 (dernier mouvement) « Abschied » (Adieux), interprete par l’ensemble Wiener Philharmoniker, dirigé par Bruno Walter (1952, domaine public).

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Livre audio gratuit ajouté le 27/04/2015.

19 Commentaires

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  1. Merci chères Carole et Sophie pour vos encourageants commentaires. Ce poème était en fait au départ le texte (les paroles) d’une chanson. Je l’ai très légèrement remanié et publié sur L.A. à l’époque où la France et d’autres pays avaient été les victimes de terribles attentats.
    Veuillez toutes deux excuser le retard pris pour vous répondre. Bien amicalement,
    ALAIN D.

  2. Cher Alain D,
    quel contraste, après avoir écouté le poème sur le roi inuit qui va visiter son domaine, quel contraste donc de passer à ce poème. J’ai été très émue . La guerre, son drame , la jeunesse fauchée , la mort absurde , ce scandale intolérable : vous nous le faites sentir de l’intérieur avec tant de poésie tant d’images étonnantes
    Et ” Le chant de la terre ” de Gustav Malher : écouter cet extrait avec vos mots nous emmène vraiment très loin .
    un grand merci

  3. Merci Lila de l’attention que vous avez porté à ce poème. Vos commentaires vous appartiennent et l’essentiel est de garder espoir en l’homme, malgré tout.

  4. Bonsoir,
    J’ai écouté avec attention votre poème, étant à la recherche d’esprits éclairés ou qui souhaitent le devenir. Je le trouve très juste.
    Les lamentations que vous citez correspondent en effet à notre ère moderne et toute la symbolique ne parle que de la cruauté du genre humain qui finalement n’est pas digne d’être qualifiée d’être humain. Ne l’est pas qui veut…
    Jérusalem qui est assiégée de toutes parts n’est autre que le Coeur de L’Humanité et Israêl est le Collectif humain qui vont très, très mal. Mais l’espoir réside dans Sion, endroit où réside notre force qui peut relever ces genoux pliés.

  5. Merci, Nathanaël, pour votre charmant commentaire, si lumineux et d’une si remarquable humilité.

Lu par Alain DegandtVoir plus

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