Anne-Louis Girodet-Trioson 006-2-458-2

Mémoires d’Outre-tombe, Partie 03, Livres 06 à 10, édition Biré

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Partie 03, Années 1818-1830, Carrière politique.  En 15 Livres.

Suite de : CHATEAUBRIAND (de), François-René – Mémoires d’Outre-tombe, Partie 03, Livres 01 à 05, édition Biré

Suite avec les Sections (MP3) 20 à 32  Livres 06 à 10 :

Mort de Napoléon.  « Monarchie selon la Charte ».  Mort du Duc de Berry. Ambassades. Charles X.

« Bonaparte se rapprochait de cette mer des miracles, où l’Arabe du Sinaï l’avait vu passer. La dernière terre de France que découvrit Napoléon fut le cap la Hogue ; autre trophée des Anglais. L’empereur s’était trompé dans l’intérêt de sa mémoire, lorsqu’il avait désiré rester en Europe ; il n’aurait bientôt été qu’un prisonnier vulgaire ou flétri : son vieux rôle était terminé. Mais au-delà de ce rôle une nouvelle position le rajeunit d’une renommée nouvelle. Aucun homme de bruit universel n’a eu une fin pareille à celle de Napoléon. On ne le proclama point, comme à sa première chute, autocrate de quelques carrières de fer et de marbre, les unes pour lui fournir une épée, les autres une statue ; aigle, on lui donna un rocher à la pointe duquel il est demeuré au soleil jusqu’à sa mort, et d’où il était vu de toute la terre. »

« La mode est aujourd’hui d’accueillir la liberté d’un rire sardonique, de la regarder comme vieillerie tombée en désuétude avec l’honneur. Je ne suis point à la mode, je pense que sans la liberté il n’y a rien dans le monde; elle donne du prix à la vie; dussé-je rester le dernier à la défendre, je ne cesserai de proclamer ses droits. Attaquer Napoléon au nom de choses passées, l’assaillir avec des idées mortes, c’est lui préparer de nouveaux triomphes. On ne le peut combattre qu’avec quelque chose de plus grand que lui, la liberté : il s’est rendu coupable envers elle et par conséquent envers le genre humain. Vaines paroles ! »

« Enfin, sous la date du 5 décembre 1818, le Conservateur contenait un article sérieux sur la morale des intérêts et sur celle des devoirs :

« Ce qui fait périr la morale chez les nations, et avec la morale les nations elles-mêmes, ce n’est pas la violence, mais la séduction ; et par séduction, j’entends ce que toute fausse doctrine a de flatteur et de spécieux. Les hommes prennent souvent l’erreur pour la vérité, parce que chaque faculté du cœur ou de l’esprit a sa fausse image : la froideur ressemble à la vertu, le raisonner à la raison, le vide à la profondeur, ainsi du reste. Le dix-huitième siècle fut un siècle destructeur ; nous fûmes tous séduits. Nous dénaturâmes la politique, nous nous égarâmes dans de coupables nouveautés en cherchant l’existence sociale dans la corruption de nos mœurs. La révolution vint nous réveiller : en poussant le Français hors de son lit, elle le jeta dans la tombe. »

… « Je ne serais pas étonné de m’entendre répondre : Fonder la société sur un devoir, c’est l’élever sur une fiction ; la placer dans un intérêt, c’est l’établir dans une réalité. »  Or, c’est précisément le devoir qui est un fait et l’intérêt une fiction. »

« Tout homme qui a été ministre, n’importe à quel titre, le redevient : un premier ministère est l’échelon du second; il reste sur l’individu qui a porté l’habit brodé une odeur de portefeuille qui le fait retrouver tôt ou tard par les bureaux. »

Pour “L’ITINERAIRE”, évoqué  :

CHATEAUBRIAND (de), François-René – Itinéraire de Paris à Jerusalem | Litterature audio.com


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Illustration :

Chateaubriand méditant sur les ruines de Rome, par Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson (1767–1824)

Licence d'utilisation : CC BY-ND : Attribution - Pas de Modification
Livre audio gratuit ajouté le 04/03/2023.

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