Donneuse de voix : Christiane-Jehanne | Durée : 1h 54min | Genre : Essais

Voici Lettre sur la musique française, avec un Avertissement et la Lettre.
« La querelle (« Querelle des Bouffons ») excitée l’année dernière à l’Opéra n’ayant abouti qu’à des injures, dites d’un côté avec beaucoup d’esprit et de l’autre avec beaucoup d’animosité, je n’y voulus prendre aucune part.
[...]
Maintenant que les bouffons sont congédiés, ou prêts à l’être, et qu’il n’est plus question de cabales, je crois pouvoir hasarder mon sentiment, et je le dirai avec ma franchise ordinaire, sans craindre en cela d’offenser personne.
[...]
Toute musique ne peut être composée que de ces trois choses ; mélodie ou chant, harmonie ou accompagnement, mouvement ou mesure.
[...]
Si l’on demandait laquelle de toutes les langues doit avoir une meilleure grammaire, je répondrais que c’est celle du peuple qui raisonne le mieux ; et si l’on demandait lequel de tous les peuples doit avoir une meilleure musique, je dirais que c’est celui dont la langue y est le plus propre. C’est ce que j’ai déjà établi ci-devant, et ce que j’aurai occasion de confirmer dans la suite de cette Lettre. Or s’il y a en Europe une langue propre à la musique, c’est certainement l’Italienne ; car cette langue est douce, sonore, harmonieuse, et accentuée plus qu’aucune autre, et ces quatre qualités sont précisément les plus convenables au chant. »
De Wikipédia, nous lisons :
« Dans sa Lettre sur la musique française, publiée en 1753, c’est bien l’auteur d’Hypolite et Aricie qu’il attaque pour ses théories sur l’harmonie : « C’est donc un principe certain et fondé dans la nature, que toute musique où l’harmonie est scrupuleusement remplie, tout accompagnement où tous les accords sont complets, doit faire beaucoup de bruit, mais avoir très-peu d’expression : ce qui est précisément le caractère de la musique française ».
Nous retrouvons, dans ce pamphlet, le lien fait par Jean-Jacques Rousseau entre musique et langues, traité dans Essai sur l’origine des langues, dont le titre se complète de : « où il est parlé de la mélodie et de l’imitation musicale ».
L’auteur, en 1755, écrit un texte dans lequel il poursuit son opinion sur Jean-Philippe Rameau, Examen de deux principes avancés par Monsieur Rameau.
Ces trois textes nous donnent une idée de la pensée de notre auteur sur la musique, la mélodie, l’harmonie et les langues, leurs particularités, leurs modulations, etc…
Illustration : Quentin de la Tour, Portrait de Jean-Jacques Rousseau (1753).

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