Sois sur tes gardes ! - poster de Dmitrii Moor, représentant Leon Trotsky, avec un texte de Trotsky (1921)

Vie et aventures de Pavlitchenko Rodionytch

Ce récit nous conte l’ascension d’un porcher devenu général, et comment ce dernier se vengea de son seigneur et maître qui l’avait jadis humilié.

Encore une fois, Isaac Babel (1894-1940) nous donne à voir une facette peu reluisante de l’humanité. Alors que partout on écrit des chants à la gloire de la cavalerie rouge, Babel, faisant preuve d’un immense courage, ose la vérité, ose l’horreur.

Alors que La Marche de Boudienny est sur toutes les lèvres :

« Conduis-nous, Boudienny, plus bravement au combat,
Que le tonnerre gronde,
Que l’incendie nous entoure.
Nous sommes tous des héros sans réserve,
Et toute notre vie est une lutte ! »

… Babel nous décrit le comportement des hommes en temps de guerre, nous décrit les exactions d’une armée en campagne. Et ce n’est pas beau ! vraiment pas beau ! à la limite de l’insoutenable !

Mais n’oublions pas qu’Isaac Babel a payé ses récits au prix fort, puisqu’il fut arrêté, torturé et finalement exécuté le 27 janvier 1940. Babel s’est sacrifié pour la vérité. Alors, le moins que l’on puisse faire, c’est de le lire !

Traduction : Maurice Parijanine (1885-1937). J’ai amplement retouché la traduction dont certains passages étaient incompréhensibles.

Consulter la version texte de ce livre audio.
Illustration :

Bud’ na strazhe ! (Sois sur tes gardes !) – poster de Dmitrii Moor, représentant Leon Trotsky, avec un texte de Trotsky (1921).

Références musicales :

Alexandre Borodine, Danses polovtsiennes, interprété par l’ensemble Davis High School Symphony Orchestra (domaine public).

Licence d'utilisation : Réutilisation du livre audio soumise à autorisation préalable.
Livre audio gratuit ajouté le 10/12/2016.

17 Commentaires

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  1. Merci chère emilieemilie pour votre commentaire. Les bourreaux finissent souvent comme ils ont vécu, en toute inhumanité. L’horrible fin de Pavlitchenko Rodionytch n’est pas sans rappeler celle du dictateur libérien Samuel Doe, supplicié devant les caméras. Ils sont morts comme ils ont vécu, dans l’horreur et la barbarie la plus abjecte. Si vous avez le cœur bien accroché, le livre d’Ahmadou Kourouma, Allah n’est pas obligé, nous tend un miroir glaçant. Difficile après cette lecture de ne pas s’interroger sur ce que nous valons vraiment, sur ce que vaut l’humanité, sur la valeur de notre humanité.

    Amitiés,

  2. Outre le contexte politique et historique, on peut dire sans l’ombre d’un complexe qu’un vieux cochon est mort.
    Merci Akhikar
    Dans l’attente de vos prochaines lectures de Babel…;)

  3. Bonjour cher Karamazov,

    Votre question est tout à fait légitime, et je peux vous assurer que je ne me serais jamais permis d’effectuer des corrections si celles-ci n’étaient pas indispensables. Aussi étonnant que cela puisse paraître, la traduction de Parijanine est bel et bien truffée d’incohérences de toutes sortes. J’avais déjà parlé de ce problème dans un commentaire sur Le passage du Zbroutch (BABEL, Isaac – Le Passage du Zbroutch – L’Église de Novograd – La Lettre : https://www.litteratureaudio.com/livre-audio-gratuit-mp3/babel-isaac-le-passage-du-zbroutch-leglise-de-novograd-la-lettre.html )

    Un extrait d’un échange de mails que j’ai eu avec Adrien Le Bihan, l’auteur de Isaac Babel, l’écrivain condamné par Staline, achèvera, peut-être, de vous convaincre de l’utilité de ces corrections : « Cher Monsieur, j’ai lu votre traduction de Vie et aventures de Pavlitchenko Rodionytch et (mais je suis loin d’être expert en ce domaine) elle me semble plus proche du ton de Babel que celle de Sophie Benech, très méritoire, certes, mais qui me laissait moi aussi sur ma faim. Pourquoi « pâtre » et pas « berger » ? Et « l’herbe qui croustille » ne donne-t-il pas l’impression que c’est un cheval qui parle ? Si vous avez la patience d’écouter (je crois que c’est toujours possible) une émission de Finkielkraut sur France Culture, de novembre 2015, consacrée à Babel, vous vérifierez que lisant une nouvelle de Babel, je rétablis un mot qu’elle avait écarté… »

    Bien amicalement,

    Ahikar

  4. Merci pour cette lecture, mais pourquoi avoir retouché la traduction ? N’êtes-vous pas un site de lecture ? Où va-ton si chaque lecteur se permet de retoucher les livres ? A chacun sa tâche.

  5. Chère Candice,

    Merci pour votre commentaire.

    Cher Cyprien,

    J’espère que vous nous direz ce que vous avez pensé de ce récit ! 😉

    Amitiés, 🙂

    Ahikar

  6. Oh, enfin du Isaac Babel sur le site ! Et lu par Ahikar, en plus ! Je le télécharge de ce pas et je me le garde au chaud pour ce soir. 🙂

  7. Tout à fait d’accord avec vous, cher Shmuel. Sans vouloir faire d’humour noir, je doute cependant fort que cette méthode ait jamais permis de localiser quoi que ce soit, et surtout pas l’âme. Pour commencer, il faudrait déjà que l’âme ne soit pas juste un mot. 😉

    Amitiés, 🙂

    Ahikar

  8. Extrême merci, cher Ahikar. Cette nouvelle me semble un peu un truc à tiroir secret. Un midrache parle de Caïn en ces termes : ” Et il frappait Abel dans toutes les parties de son corps pour voir par où l’âme sortirait. ” Je suis convaincu que Babel faisait allusion à cette légende.

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